Les fans sont tous au courant, en 2011, on fête les 25 ans de la série "The Legend of Zelda", saga culte de part l'excellence de ses productions. Cette nouvelle mouture aura comme chaque nouvel opus, le lourd fardeau de succéder à plusieurs légendes comme Ocarina of time ou A Link To The Past. Etant le fruit de cinq ans de développement, Skyward Sword est attendu au tournant par les fans d'autant qu'il est le premier (et le dernier) épisode exclusivement conçu pour la Wii, Twilight Princess étant à la base un jeu Gamecube. Il représente également le dernier souffle de son support, la machine à reconnaissance de mouvement de Nintendo qui est désormais en fin de vie. Un grand Zelda pour finir en beauté ?


Ce nouvel opus se situe, d'après les dires de Shigeru Miyamoto, en premier dans la chronologie des jeux Zelda, il relate donc les origines de la saga. Selon la légende, une déesse aurait élevé dans les cieux une partie de la terre, cette dernière étant sous l'emprise des ténèbres. Cette partie de terre se manifeste sous le nom de "Celestbourg", lieu ou Link et Zelda, protagonistes principaux de l'aventure, ont grandi. Chaque habitant de cette cité céleste possède un oiseau personnel afin de se déplacer d'île en île, on les appelle "célestriers". Peu après le commencement, lors d'une ballade à dos d'oiseau, après que Link ait gagné un concours annuel de chevaliers du ciel, la jeune femme est emportée par une mystérieuse tornade provoquée par le nouveau méchant de l'histoire, Lord Ghirahim, et atterrit sur terre. Une mystérieuse créature portant le nom de Fay, personnification de l'épée divine, apparaît alors et apprend à l'elfe qu'il existe un monde sous les nuages, ce dernier part donc à la recherche de son amie après avoir retiré la fameuse lame de son socle et descend en-dessous des nuages. C'est ainsi que l'aventure Skyward Sword débute.

Après quelques heures de jeu, on est assez étonné de la tournure que prend cet opus, on s'aperçoit que le ciel, censé être l'élément central de ce Zelda, n'est en fait qu'un hub-world permettant d'accéder aux trois zones terrestres ( Forêt; Volcan; Désert, dont l'accès se fait à dos de celestrier), en effet, au dessus des nuages, à part Celestbourg, il n'y a rien ou presque, pas de donjons, de grandes îles à explorer ou d'autres villages, grosse déception sur ce point. Ensuite, le level-design des zones terrestres étonne également, se révélant assez brouillon, il n'est pas difficile de se perdre tellement tout se ressemble et manque de personnalité, étonnant pour une série qui nous avait quand même habitué au contraire. De plus, les environnements sont assez peu vastes, ce qui coupe court à toute sensation de liberté, pourtant l'une des caractéristiques principales de la série. A noter que sur terre, il n'y a pas de villages non-plus, tandis que de nouvelles espèces pacifiques font leur apparition comme les mignons Tikwis dans la forêt ou les Mogmas dans la zone du volcan. De surcroit, Fay, qui nous accompagne durant toute l'aventure se montre assez agaçante, intervenant de façon intempestive, souvent pour donner des informations totalement inutiles. Les donjons, également, pour la plupart, déçoivent, ils sont souvent très courts et manquent d'idées, mis à part deux d'entre eux : la "Grande Caverne Antique" et le "Galion des Sables" qui débordent d'ingéniosité et de bonnes initiatives. Même constat pour les boss, avec des combats et un design souvent peu inspirés.

Ensuite, si vous avez suivi l'actualité du jeu, vous n'êtes pas sans savoir que le gameplay est basé sur la reconnaissance de mouvement, mettant à contribution le WiiMotion+. Et le moins que l'on puisse dire c'est que... C'est une réussite ! En gros, votre bras droit et celui de Link ne font qu'un, tous les mouvements que vous effectuez sont parfaitement reproduits par le chevalier vert, d'autant que chaque ennemi ou presque nécessite que l'on frappe dans un sens particulier, ce qui rend les combats bien plus amusants que par le passé, il s'agit sans doutes du plus gros point fort de cet opus. Le contrôle du Celestrier se fait également sans problèmes, son maniement est assez similaire à celui de l'avion de Wii Sports Resort, il se prend donc facilement en main, mais le ciel, désespérément vide, rend les voyages assez monotones, d'autant que l'oiseau est malheureusement assez lent. Autre nouveauté, le village central du jeu propose désormais un système d'upgrade des items du héros (Boucliers, lance-pierre), mais hélas, cela se révèle complètement anecdotique, les améliorations étant souvent fort dispensables, dommage, l'idée de départ était pourtant bonne... Il y a aussi l'introduction des Psysalis, phases de jeu dont le principe est en fait un mix entre les phases en loup de Twilight Princess et l'épreuve des Spectres des opus DS, qui sont censées mettre vos nerfs à rude épreuve, celles-ci vous permettront d'avoir accès à un nouvel item. Les changements de structure également promis par Aonuma et Miyamoto n'existent pas, on se retrouve toujours avec le même schéma coupé en deux parties, la première constituée de trois donjons de mise en bouche et la seconde plus conséquente et difficile.

Sur le plan de la réalisation, en revanche, on est partagé, en effet, si le style graphique de cet opus, s'inspirant de l’impressionnisme est bourré de charme et de couleurs chatoyantes, la technique se révèle assez faiblarde par moments, l'aliasing est abondant et les textures ne sont parfois pas très propres, mais globalement, le jeu s'en sort plutôt bien sur ce plan. La durée de vie est quant à elle très conséquente, voire trop, par exemple, la partie finale de l'aventure se révèle très dispensable et ennuyeuse, avec quelques phases de jeu complètement hors sujet comme la collecte de notes de musique au fond de l'eau ou une phase d'infiltration assez peu inspirée, cela s'inscrivant assez mal dans le contexte. Les quêtes annexes, par contre, sont moins nombreuses que dans la plupart des opus antérieurs et sont principalement basées sur l'interaction avec les PNJ du village central, évidemment, il y a toujours la traditionnelle collecte des fragments de coeur. On signale également que la difficulté a une nouvelle fois été revue à la baisse, Skyward Sword se montre encore plus facile que Twilight Princess, Fay nous disant parfois la solution de certaines énigmes sans même que l'on ne lui demande ! En revanche, sachez qu'une fois l'aventure terminée, vous aurez la possibilité de la retenter en mode héroïque, qui propose le même périple, à ceci près que la difficulté se voit nettement augmentée, par exemple, les coeurs n'apparaissent plus dans la nature. Toutefois, malgré tous ses défauts, Skyward Sword reste une valeur sûre, une aventure à vivre, qui procure évidemment beaucoup de plaisir, mais qui manque de moments marquants par rapport à ce que proposaient les opus précédents.

En conclusion, on peut dire que Skyward Sword reste une valeur sûre et un excellent jeu, mais il se révèle beaucoup plus inégal que ses prédécesseurs et c'est en cela qu'il n'atteint pas leur excellence. Après cinq ans de développement, on était en droit d'attendre mieux de ce Zelda qui est tout simplement le moins bon opus qui ait vu le jour sur console de salon. Globalement, c'est une déception, on a l’impression qu'il s'agit d'un épisode expérimental dont le but était d'introduire un tout nouveau gameplay dans la série, tellement le travail sur l'univers et le scénario manque de soin. Il lui manque ce petit supplément d'âme, ce souffle épique qui le différencie des plus grands Zelda.