Depuis quelques années déjà, le jeu vidéo est devenu un passe-temps populaire de part le monde. Certains titres ont même pu se voir être qualifiés de « véritable œuvre vidéo-ludique ». Le très discret Okami (2007) fait justement parti de ces grands jeux. Le nouveau bébé de chez Capcom mêle une ambiance poétique avec un gameplay aux petits oignons permettant de plonger le joueur dans une expérience de jeu tout bonnement mystique. Il est temps d'entrer dans le vif du sujet en décortiquant chacun des aspects du soft réadapté en HD (2012)
Il était une fois...
Le jeu débute avec une introduction d'une vingtaine de minutes évoquant la mythique histoire du loup Shiranui et du guerrier Isanagi. Les deux héros eurent vaincu le terrifiant Orochi, il y a de cela 100 ans. Le village de Kamiki, témoins de cette joute spectaculaire, dédia une stèle à l'effigie du dieu Shiranui. Cependant, une centaine d'années après les événements, un individu déroba l'épée ayant terrassé et enfermé l'horrible Orochi. La statue de Shiranui se transforma en un loup éblouissant répondant au nom d'Okami Amaterasu, la déesse étant la descendante de l'illustre héros d'il y a 100 ans. Un microscopique personnage appelé Issun assista à la scène et compris que quelque chose d'horrible allait se produire. Effectivement, dès lors qu'Orochi est présent sur Terre, le village de Kamiki doit offrir au monstre une fille en guise d'offrande (celle-ci est choisie par Orochi lui-même). C'est au moment où les deux protagonistes comprennent ce qui se passe que l'aventure débute. Okami (la déesse devant protéger le monde grâce aux pouvoirs du pinceau) et Issun (le tout petit peintre itinérant voulant récupérer les 13 techniques du pinceau) vont donc se lancer dans une quête pour mettre fin au dessein du village Kamiki et éliminer Orochi.
Le village de Kamiki. Le lieu où tout commence.
Une aventure poétique
Le joueur incarne Okami et est accompagné d'Issun (qui lui donnera quelques conseils au fil de l'aventure). Il devra progresser dans les terres du Nippon afin de leurs redonner vie puisque les sous-fifres d'Orochi ont répandu le mal dans chaque recoin de la région. La progression s'effectue à la manière d'un Zelda Like. Il sera possible de traverser l’intégralité de la map à n'importe quel moment (il faudra tout de même débloquer l'accès à chaque parcelle de la région). Le titre est truffé de multiples quêtes annexes en parallèles à la quête principale. De nombreux villages et d'immenses pleines parsèment les terres. Toute fois, il faudra supprimer le mal qui les consume pour pouvoir interagir avec la population. Pour ce faire, la localisation de l'arbre sacré reposant dans chacune des zones du Nippon deviendra un élément primordial et premier à effectuer. Une fois localisé, il suffira d'utiliser le pouvoir de régénération du pinceau pour revigorer le végétal et donc parcourir librement la zone associée. De plus, un petit nombre de temples se dresseront sur le chemin des deux héros. Un cycle jour/nuit est de mise avec l'apparition d'un petit cut-scene permettant l'alternance des deux moments. Une multitude d'ennemis regorgent les environs ainsi que de nombreux items, coffres, habitants, magasins et autres éléments. Le joueur a tout les outils nécessaires pour vivre une aventure poétique au concept, certes déjà vu, mais très intéressant avec des mécaniques de jeu novatrices.
Une fois l'arbre revigoré, la zone peut-être parcourue librement.
Petit moment de poésie.
Un artiste de talent
Le titre possède deux aspects bien distincts mais qui, en s'associant, deviennent un atout considérable au gameplay. Le premier est un mode de déplacement et de mouvement typique. Le loup se contrôle avec l'indémodable stick gauche. La caméra avec le stick droit. Il peut sauter, creuser, parler avec les individus et effectuer un coup de tête. Le deuxième est l'utilisation du pinceau d'Okami Amaterasu. En actionnant la touche d'utilisation, le temps se figera et l'image prendra des allures de parchemin. Ensuite, il suffira au joueur d'utiliser le pinceau et de dessiner l'une des techniques qu'il aura appris au cours de l'aventure (un trait = couper ; le signe infini = boule de feu ; un trait allant de l'eau vers un objet = jet d'eau ; …). Enfin, les combats ne s'enclencheront qu'en étant en contact avec un parchemin maudit (ceux-ci se déplaceront sur la map de manière aléatoire). À cet instant, une zone de combat sera délimitée et un nombre précis d'ennemis apparaîtront. Le héros devra utiliser les techniques du pinceau et les mouvements de combat pour éliminer les vermines. Ici, les attaques seront différentes et variées. Deux touches d'action permettront d'user des armes équipées (il en existe trois), une principale et une secondaire. Évidemment, il sera possible d'utiliser certains items découverts ou achetés en magasin pour augmenter sa défense et son attaque, rétablir sa vie, … Les techniques de combats et de déplacements pourront être apprises chez un maître des arts martiaux (la monnaie sera nécessaire). Le joueur pourra de même augmenter quatre compétences (la jauge de vie, le nombre de pots d'encre nécessaires à l'utilisation du pinceau, le nombre de vie intitulés « Renaissance » et la capacité de la bourse). Cependant, l'augmentation ne nécessitera pas d'argents. Il faudra plutôt échanger les points d'augmentation contre des points de bien être acquis en aidant des habitants, en donnant de la nourriture aux animaux du coin, en revigorant la nature, … Pour finir, le pinceau servira à résoudre quelques énigmes et combattre de manière plus efficace les hordes d'ennemis pullulant le Nippon. Le gameplay tient toute sa force de la mise en place d'un pinceau disposant de techniques sympathiques et jouissives.
Une fleur, le pouvoir du pinceau, et hop un grappin est né !
Une déesse est parmi nous
Le plus gros point positif est l'aspect poétique qui émane du jeu. Le joueur ne pourra nier l'ambiance enchanteresse qui se délivrera à chacune de ses actions. Redonner vie au paysage qui l'entoure deviendra alors vital et extrêmement grisant. Qui n'a jamais rêvé de dessiner le monde à sa manière ? On aurait pu se dire que le titre s'arrêterait là et qu'il ne pourrait pas donner plus qu'un univers empli de poésie au joueur. Et bien non ! Le scénario est accrocheur et minutieusement travaillé. Tout a été créé pour donner vie aux nombreux paysages ainsi qu'aux habitants. Le background est, lui aussi, pofiné au possible. Rien a été laissé au hasard. Tout a été calculé judicieusement pour ne laisser aucun protagonistes et environnements rencontrés à l'écart. Graphiquement, Okami utilise à merveille le Cell-Shading qui s'allie parfaitement au thème principal du jeu : Poésie ! L'ambiance musicale ajoute un réel plus à l'immersion en proposant des pistes audio plus envoûtantes les unes que les autres. Le gameplay est une autre grande force d'Okami. L'utilisation du pinceau favorise à lui tout seul le plaisir de jeu éprouvé. La durée de vie, quant-à-elle, est un exemple. Il faudra pas moins d'une trentaine d'heures de jeu pour voir le bout de l'aventure en ligne droite. Il faudra multiplier le tout par deux si l'on effectue l'ensemble des quêtes et actions secondaires. Okami se résume en un seul mot : un régal !
Une fois la zone délimitée et les ennemis apparus, le combat peut commencer !
Que peut-on lui reprocher ?
Et bien... pas grand chose. Mais malheureusement, aucun jeu n'est parfait. En étant extrêmement pointilleux, l'on pourra reprocher au titre de disposer de combats assez répétitifs dans l'ensemble. On rencontre un parchemin, des monstres apparaissent et, généralement, on bourrine la touche d'action pour éliminer le tout. Il ne deviendra pas rares de passer la plupart de son temps à esquiver les parchemins pour éviter le combat. Il est à noter que les différentes techniques apprises n'apporteront pas réellement de changement au gameplay (mise à part le double saut et les pouvoirs du pinceau). On pourra d'ailleurs reprocher un problème de précision lors de l'utilisation du pinceau. Il sera quasiment fréquent de dessiner deux, trois fois le signe voulu pour que le pouvoir associé s'enclenche. Les signes à dessiner seront un poil trop précis. Les phases de plate-formes sont assez laborieuses même si bien composées (la caméra est probablement mal adapté pour ce genre de phases). Finalement, en étant pointilleux, on peut trouver quelques désagréments... Heureusement, malgré cela, le plaisir est toujours là.
Petit cut-scene dévoilant la beauté du paysage !
La peinture est un art, le jeu vidéo aussi
Était-ce vraiment le but de Capcom de faire d'Okami une œuvre vidéoludique à part entière ? La question ne se pose même pas ! Ce jeu associe habilement tout les ingrédients nécessaires pour le rendre épique. Un scénario très travaillé avec un background poussé ; Une mise en scène digne d'un poème asiatique ; un gameplay classique aux mécaniques novatrices ; Une patte graphique maîtrisée s'accaparant l'univers ; et un monde tout bonnement immersif. Le joueur ne peut ne pas succomber à la magie qu'offre le titre de Capcom.
SvainGame
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