Après le développement catastrophique de Gran Turismo 5, Polyphony Digital avait à cœur, pour les 15 ans d’existence de la licence, de reconquérir son public et reprendre sa place de numéro 1 des jeux de simulation de course automobile. Avec une campagne publicitaire assez limitée, la sortie du titre de Kazunori Yamauchi est passée presque inaperçue dans la flotte de jeux et consoles next gen de cette fin d’année. Est-ce un symptôme d’un GT6 bâclé ou en dessous des ambitions des développeurs ? La réponse dans ce test.
On met la gomme
Tout d’abord il est important de noter que Polyphony Digital et Sony voulaient faire de Gran Turismo 6 un jeu plus fun et accessible. Premier changement notable en rapport avec ces ambitions concerne les permis. Alors que ces derniers faisaient partie de l’ADN de la licence et étaient un peu la marque de fabrique de la série, les permis ne sont plus vraiment obligatoires pour accéder aux premières compétitions ! Oui, vous pourrez commencer directement par des courses d’un niveau assez faible certes, mais qui permettent d’apprécier directement le soft et de rentrer rapidement dans le vif du sujet.
Le deuxième changement se constate lors de votre première victoire. Non seulement vous gagnerez les crédits habituels de la série, mais désormais vous gagnerez aussi des étoiles !
« Mais à quoi servent ces étoiles ? », me direz-vous. Tout simplement à pouvoir accéder aux compétitions supérieures. En finissant deuxième d’un course vous pourrez par exemple remporter 2 étoiles, si vous êtes 1er, vous gagnerez alors 3 étoiles. Une fois un nombre requis d’étoiles obtenues, vous pourrez passer le permis associé au niveau que vous aurez choisi (Novice, national A, national B etc…) et aussi accéder à des épreuves spéciales, comme les « pauses-café », ou « les missions ». Ces deux mini-jeux vous demanderont de remplir certains objectifs, mais ici, c’est uniquement pour se détendre, il n’y a rien à gagner. Vous devrez, par exemple, renverser 300 cônes dans un temps imparti, ou alors parcourir la plus longue distance possible avec 1 litre d’essence. Sur le papier, il faut avouer que ça ne casse pas des briques, mais dans la pratique, cela a l’avantage de vous relaxer et vous amuser entre deux compétitions qui demandent de la concentration. Au final, pour un jeu comme Gran Turismo qui n’est accès que sur la simulation réaliste de course automobile, ces épreuves fun et décalées sont désormais indispensables.
Au passage, il faut noter que les revendeurs de véhicule d’occasion ont disparu complétement. Pour certains cela est regrettable, pour d’autres ça ne change rien, chacun aura son avis.
Les fameux menus du jeu.
Arrêt aux stands
Une fois passé un petit tutoriel sur les commandes et les principes de base du jeu, vous devrez acheter votre premier véhicule. Et donc participer à votre première course, que vous parviendrez à gagner facilement. C’est un des défauts du jeu. On ne pas dire que la difficulté générale soit élevée. Mise à part les grandes compétitions, dont vous n’aurez l’accès qu’en fin de jeu, le reste des courses ne vous donnera pas vraiment du fil à retordre. Pour peu que vous soyez à l’aise avec les réglages (dont nous allons parler un peu plus loin) de votre véhicule, et que vous sachiez conduire relativement bien, le niveau des concurrents vous laissera parfois sur votre faim. Malheureusement ils ne sont pas agressifs et suivent bêtement une trajectoire, sans faire attention à vous. Très décevant, surtout quand on sait que c’était déjà un gros point négatif de l’épisode précédent.
Un autre point où le jeu déçoit concerne les chocs que l’on peut avoir soit avec un véhicule adverse, soit avec une barrière ou un mur. Le jeu ne s’est pas amélioré de ce côté-ci et fait presque pitié à voir tellement le bruit et l’irréalisme de la sensation que cela provoque sont désuets.
Le hors-piste est déconseillé...
Feeling, quand tu nous tiens
Je me souviens de la déception que j’avais eue en jouant la première fois à Gran Turismo 5. Les sensations de conduite paraissaient tellement dépassées et accusaient un sacré retard sur les autres jeux de courses. Pour ce nouvel opus, c’est tout l’inverse ! On retrouve enfin des vraies émotions et un plaisir de pilotage qui semblaient oubliés depuis bien des années ! On sent vraiment la différence quand on passe d’un modèle familial à un modèle sportif. La sensation de vitesse s’est également grandement améliorée dans cet épisode. Une chose qui n’était pas souvent assurée dans le volet précédent.
Ici chaque virage est important, chaque courbe pourra faire basculer la course en votre faveur ou celle de vos adversaires. C’est votre conduite qui fera la différence. Pour faire simple, Gran Turismo 6 est un vrai plaisir manette en main. Le travail effectué sur le nouveau moteur physique en collaboration avec Yokohama Rubber et KW Automotive porte clairement ses fruits une fois lancé sur l’asphalte.
Ligne droite = accélération.
Wash Me !
Visuellement, il est clair que GT6 ne vous mettra pas une claque, comme a pu le faire GT5 à son époque. Le jeu n’a pas à rougir face à la concurrence. Je ne ferais pas de comparaison sur la next-gen, bien entendu. Il y a un peu d’aliasing de ci, de là, mais rien de choquant. C’est sur les effets de lumière que le titre de Kazunori Yamauchi est un peu à la peine. Les décors, eux, sont extrêmement bien faits, quoique parfois un peu vides. Sinon, à part ça la foule à l’air d’avoir été remplacée par des animatronics pixélisés, mais au final, qui regarde la foule en roulant à 220 Km/h ?
Tout comme dans GT5, le mode photo est présent et à l’art de sublimer les voitures. Vous pourrez toujours choisir le décor, l’angle et tout un tas d’autres réglages pour tenter de prendre le cliché ultime qui sera votre futur fond d’écran.
Pour ce qui est de la musique, je ne vais pas relancer le débat. Gran Turismo a son identité. Oui, les musiques d’ascenseurs et Jazzy, sont toujours de la partie, mais personnellement cela ne me choque pas. Là où ça coince, c’est au niveau des bruitages. Les crissements de pneus auront vite fait de vous rendre fou après seulement trois courses ! C’est presque insupportable, c’est presque toujours le même bruit tout le long ! C’est stressant. Pour les sons des moteurs, rien de d’exceptionnel… Les gars de Polyphony Digital ont fait le boulot, mais il manque la magie du ronronnement qui provoquera des frissons à chaque début de course.
Oh ! La belle rouge !
Oh, grand Turismo !
On ne va tourner autour du pot pendant longtemps : Gran Turismo est une bible de l’automobile !
Son contenu est gigantesque ! On compte plus de 1200 véhicules et 39 circuits. Sans compter que l’on pourra bientôt créer son propre circuit ou encore en créer un à partir des données GPS de votre véhicule réel ! Gran Turismo n’a pas d’égal quand on parle de contenu et de possibilités !
Là où le jeu prend l’avantage sur la concurrence, c’est au niveau des réglages et la préparation des voitures. Pour les néophytes cela n’a pas d’importance, mais pour les connaisseurs d’automobile, une voiture bien préparée peut faire la différence. Et là, beaucoup de chose sont possibles, que ce soit modifier chaque rapport de vitesse, mettre du nitro, alléger la voiture, régler les suspensions avant et arrière et j’en passe !
Et ce n’est pas tout, GT6 joue la carte de l’immersion et du réalisme à fond, puisque il est aussi possible de laver votre voiture et de passer un coup de polish, faire une vidange, faire une révision du moteur ou encore restaurer la rigidité de la carrosserie. Oui, car votre bolide préféré s’use à force de parcourir trop de kilomètres, et il faudra l’entretenir et le dorloter pour que l’histoire d’amour ne dérape pas…
En tout cas, il est sûr que vous ne pourrez pas vous ennuyer au vu du nombre de types de courses que vous pourrez choisir dans cet opus. Il y en a pour tout le monde, Rallye, Formule 1, Karting, Daytona, Grand Touring, course classique et j’en passe ! Impossible de faire mieux !
Pour les 15 ans de la licence, Kazunori Yamauchi et Polyphony Digital ont étroitement travaillé avec plusieurs grand constructeurs, comme Mercedes Benz, Peugeot, BMW, Alfa Roméo, Renault, ou encore Audi pour que ces derniers créent un Concept Car que l’on retrouvera uniquement dans le jeu ! Cela s’appelle Vision GT et c’est un énorme cadeau que les développeurs offrent à tous les amoureux de belles voitures ! Une initiative sans précédent dans l’histoire du jeu vidéo, tout simplement. Surtout que les voitures vous seront directement offertes ! Que demande le peuple ?
Il y a énormément de compétitions différentes, de toutes sortes. Par exemple, les 24h du Mans sont toujours au rendez-vous, et pour rappel, durent véritablement… 24H ! Il est donc impossible de calculer le temps de jeu total qu’il faut pour finir Gran Turismo 6. Mais si vous commencez à vous ennuyer vous pourrez toujours décider d’affronter les pilotes du monde entier. Le mode Online n’est pas ce qu’on a vu de plus original, mais il a le mérite d’être efficace et extrêmement personnalisable.
Pour finir, j’aimerais parler des micro-transactions. Ces dernières ont beaucoup fait parler d’elles. Sachez que, désormais, vous pourrez donc acheter des crédits en passant par le PSN. Tout le monde en a fait tout un plat, alors qu’il n’y a pas de raisons puisque les micro-transactions n’ont pas d’influence sur le jeu en ligne, et qu’il n’est vraiment pas nécessaire d’y passer pour devoir finir le jeu. Elles ne gâchent pas du tout l’expérience générale ressentie dans GT6. Ce système s’adresse surtout à ceux qui veulent se faire plaisir très rapidement et acheter les plus beaux véhicules de la planète.
On décolle !
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