Telltale Games a développé un jeu d'aventure/point&click basé sur le comics américain « The Walking Dead ». Il est sorti en mai 2012 sur PC et consoles de salon puis en août 2013 sur la console portable de Sony. Il propose d'incarner Lee, un repris de justice qui va se voir donner une seconde chance après l'accident de la voiture qui le transporte en prison. Une aventure riche en rebondissements et en émotions vous attend.
Une histoire haletante et prenante et des personnages attachants, du prologue au dénouement.
Lee est un futur taulard, oh le vilain Lee méchant pas beau qui va en prison. Qu'a-t-il fait pour mériter ça? Croyez-le ou non, il aurait tué un homme dans des circonstances qui resteront, pour le bien de ce test, obscures. Le début du jeu lui apporte sa part de liberté conditionnelle. En effet, la voiture de son transporteur en costume se plante lamentablement pour cause de non-évitement du gentil zombi auto-stoppeur. Et oui, ça fait mal un platane, même dans TWD, il y a pas que le zombie qui tue. C'est ici que tout débute, il s'échappe de cette mauvaise passe et vole au secours de la jeune Clementine qui souhaite, elle, retrouver ses parents disparus. Lee la prend sous son aile et se pose en grand frère puis en père. Ils rencontrent un groupe d'individus avec qui ils vont chercher à survivre, les circonstances post-apocalyptique ont une tendance folle à rapprocher aisément les personnes qui peuvent encore communiquer autrement que par des « rrrrrrrrrrrr ».
La trame scénaristique se dessine alors et vous amène progressivement vers des choix de plus en plus difficiles et riches en conséquences. Les individus deviennent votre famille et vous vous la jouerez tantôt Saint Bernard, tantôt Walter White (un gentil qui devient moins gentil). Vous apprendrez à aimer ou à détester les différents personnages. A l'image d'un huis clos, tous vos choix auront une répercussion sur la vie de chacun. Vous susciterez l'intérêt ou le dégout des uns ou des autres. C'est là que la magie opère, The Walking Dead, c'est avant tout vous et Clementine, vos choix pourront vous en éloigner ou à l'inverse vous en rapprocher. Cette relation est tellement riche, omniprésente et envahissante que, couplée avec celles que vous entretiendrez avec les autres protagonistes, vous risquez de vous perdre et de tout perdre.
Du prologue au dénouement, vous serez happé.
Dis, tu veux être notre ami? Sinon on te mange...
Une direction artistique marquante
Le « Cel Shading » réaliste proposé ici est désormais une habitude dans les jeux vidéos. Zelda : The Wind Waker est loin mais son héritage est grand. TWD s'en sort avec les honneurs et les émotions visant le joueur sont parfaitement retranscrites. Lee semble tourmenté. Clementine est perdue et son regard d'enfant ne lui donne pas les armes pour survivre seule. Herschel, lui, représente le vieux sage et Larry le rustre. Les animations faciales et notamment au niveau du regard bénéficient d'un rendu « réaliste » malgré le ton intrasèque indubitablement « Comics ». Le joueur comprendra aisément les différentes émotions que le jeu tente de faire passer.
L'immersion est garantie. La bande son est assez discrète, juste ce qu'il faut pour ne pas parasiter l'expérience de chacun. Les temps d'action plus intenses en ressortent d'ailleurs davantage. L'ensemble est marquant par sa pureté et sa fluidité. Le tout est homogène et semble tellement réel que l'on s'identifie forcément tôt ou tard à l'un des personnages. C'est une réelle force pour ce titre.
Une vraie relation est née...
Une adaptation très attendue sur la portable de Sony
L'attente fut longue pour les possesseurs de Vita. Quinze mois de cris et et de crises dans les chaumières ont eu raison de la volonté des éditeurs de ne pas sortir de version Playstation Vita de ce jeu d'aventure/point&click sur fond de zombies tous plus laids les uns que les autres. En même temps, un zombie c'est laid quoi qu'il arrive, et encore plus après lui avoir planté un massicot dans la tête. Mais la portable de Sony ne sort pas de cette attente sans quelques avantages. L'écran OLED de la bête première du nom et aussi l'écran LCD des modèles plus récents magnifient la création du Studio Telltale. C'est un bel hommage. Sa sortie tardive lui permet aussi de bénéficier des traductions françaises. Les dialogues restent en anglais bien évidemment mais les textes sont traduits en français. Cette traduction est somme toute convaincante et ne devrait pas entacher votre aventure. Sauf, si pour le coup, le joueur est allemand ou espagnol.
Un autre point important est la durée de vie du soft et sa rejouabilité. Comptez entre deux et quatre heures par chapitre. Il y a en a cinq et cette version Vita comprend aussi le prologue de la saison suivante « 400 Days » qui lui se fait en environ 1h30. Vous pourrez y revenir encore et encore car vos choix feront toute l'histoire. Des statistiques vous permettent à la fin de chaque chapitre de voir quels sont vos choix en rapport avec les choix des autres, une bonne façon de voir si vous êtes un peu, comment dire? Différent... Ah lui, il a tué la grand mère dans les toilettes sèches avec le liquide vaisselle, vous trouvez pas qu'il est bizarre? La machine montre pourtant quelques faiblesses. En effet, les temps de chargement paraissent parfois longs et quelques saccades apparaissent in-game.
Le jeu pèse un peu plus de 3go, la question se posera donc pour l'acquisition de la version dématérialisée qui risquerait de saturer les cartes mémoires des plus faibles capacités. La maniabilité du soft, machine en main, est excellente et ne souffrira pas de fatigue anormale liée à un éventuel placement hasardeux des touches principales d'action. Le gameplay qui en découle n'en sera que plus fluide pour le joueur.
Regardez comme c'est beau sur cette console ! et demandez son avis à Lee!
Un gameplay très adapté à la machine
Les menus peu nombreux et les différents affichages informatifs du jeu sont suffisamment clairs pour ne pas perdre le joueur dans la superflu. En terme de gameplay pur, vous pourrez jouer soit au total tactile, soit au stick tactile. Ce dernier vous propose un déplacement au stick gauche, et des choix de répliques scénaristiques au tactile. Le tout tactile porte quant à lui bien son nom. Sachez simplement que le personnage est lourd à déplacer et de ce point de vue, les habitués auront du mal à le manier en pointant simplement la direction de leur objectif, ce pointage étant parfois approximatif. Les amateurs de point&click eux ont l'habitude de pointer mais ici pas de click, les deux étant gérés dans un même pointage tout aussi approximatif.
Les scènes d'action proposent des QTE ou Quick Time Event tant redoutés par certains. Ils ne sont guère compliqués mais mettent le joueur en tension quand il le faut. De même, les choix que vous aurez à faire sera sujet à un timing. Au delà du temps prévu, le personnage que vous incarnerez restera muet et cela pourra avoir son importance sur l'évolution de votre partie.
Vas-y Lee, défonce-la, elle a traité ta mère!!
En conclusion, la console portable de Sony se tire très bien de ce difficile exercice qu'est ce portage/adaptation du jeu du même nom sorti sur consoles et PC quinze mois auparavant. Même si la console semble parfois peiner à garder sa fluidité, l'expérience « The Walking Dead » restera unique à chacun et gardera une vraie émotion qu'il sera difficile de partager avec quelqu'un d'autre que soi-même.
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