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Ys : Memories of Celceta

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Très peu connue en Europe, et encore moins en France où aucun de ses épisodes ne fut traduit de l'anglais, la série Ys est pourtant très appréciée au Japon, où elle rivalisa jadis avec les géants Final Fantasy et Dragon Quest. Et pour cause, parmi les précurseurs du genre Action-RPG, Ys a belle allure, et dispose en outre d'un univers original. Ys : Memories of Celceta est le remake du quatrième volet, sorti initialement sur Super Nintendo et PC Engine, ici complètement refondu pour la Playstation Vita. Pour le coup Adol, personnage principal récurrent de la série, a perdu la mémoire, et se retrouve seul au bord d'une forêt gigantesque et mystérieuse. Les indispensables se font rares sur la portable de Sony qui peine à se vendre depuis le premier jour ; faut-il voir en Memories of Celceta l'un de ceux-ci ?

Une aventure... Boisée 


Au commencement de l'aventure, notre héros se réveille dans une bourgade vivante, incapable de se rappeler de qui il est, d'où il vient, ni même de ce qu'il fait là. Un moyen efficace de décontextualiser l'histoire du jeu, qui en théorie se placerait entre le second et le troisième épisode de la série. Ainsi, que vous soyez ou non un adepte de Ys, vous n'aurez aucun mal à rentrer dans la trame, d'autant qu'excepté Adol elle ne contient pas de personnage récurrent. Mais ne vous-y trompez pas, qu'ils ne soient pas récurrents ne signifie en aucun cas qu'ils ne sont pas attachants. Memories of Celceta nous offre en effet une belle brochette de personnages aux passés bien différents, tous un peu clichés comme dans beaucoup de RPG japonais, mais tout de même sympathiques, aussi bien dans leurs actes et pensées que dans leur design. Ainsi si l'on aura des préférences quant à leur style de combat, parfois on choisira de mettre un personnage en avant uniquement parce que son look ou son caractère nous plaît. 

Comme dans chaque épisode de la saga, il sera question d'exploration. Et notre quête principale est là pour nous le rappeler, puisque dès les premières minutes de jeu il nous est demandé de réaliser une carte de la gigantesque forêt qui s'étend devant le village de départ. Ainsi, si l'on suivra un fil conducteur s'éloignant lentement de cette quête, on n'oubliera pas de fouiller dans ce vaste et luxuriant repère de monstres, de végétaux étranges et de trésors. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'en dépit d'une technique pour le moins décevante, le titre nous en met plein la vue. Les bugs sont nombreux, les ombres n'arrivent jamais à être stables, et on se fait souvent la réflexion que le titre aurait pu sortir sur Playstation 2, mais qu'à cela ne tienne. Artistiquement, en effet, il se révèle à la fois surprenant et magnifique. Les quelques plans sur l'horizon sont renversants, et l'ensemble de la forêt, très diversifiée, est agréable à parcourir et bien construit. Le character design au style manga est aussi très réussi.

En outre, si le jeu n'est malheureusement que rarement doublé, les quelques dialogues qui le sont ont belle allure. Aussi la majeure partie des discussions est très bien écrite, quoique parfois assez niaise, ce qui contraste totalement avec quelques autres réflexions plus matures qui touchent des sujets divers. Si l'on est souvent confrontés à des histoires d'amitiés et de familles dans ce type de jeux, ici ces thèmes sont traités avec un tact beaucoup plus intéressant que dans la majeure partie des cas. Les mièvreries sont toujours au rendez vous, c'est une habitude dans le J-RPG, mais il faut avouer qu'au delà de cela il arrive que le scénario propose des réflexions poignantes, pour peu que l'on entre dans la trame plutôt accessible. Moins accessible cependant : le jeu n'a pas été traduit de l'anglais, et propose d'ailleurs un niveau de langue assez élevé. Si vous ne disposez pas d'un niveau terminale correct dans le langage de Shakespeare, alors vous ne comprendrez absolument rien, ce qui est fort dommage. Enfin on commence à en avoir l'habitude sur la Vita...

De l'exigent à l'accessible


Ys est une série plutôt exigeante par nature. Depuis le tout premier épisode, la difficulté y est assez poussée, de sorte à ce que la fin ne se livre pas aisément. C'est malheureusement un point sur lequel les développeurs ont souhaité revenir, en rendant ce remake du quatrième volet beaucoup plus accessible. S'il sera indispensable de jouer avec les gardes et les esquives pour survivre face à la majeure partie des gigantesques boss du jeu, force est d'admettre que la version originale proposait un challenge beaucoup plus corsé. Quatre niveaux de difficulté sont présents, mais seulement deux sont disponibles dès le début de l'aventure. Il faudra donc recommencer le jeu pour avoir droit à une difficulté digne de ce nom, ce qui veut dire qu'il faudra entre 35 et 40 heures avant de débloquer l'accès à un véritable challenge. C'est dommage, dans la mesure où les habitués ont eu droit à bien plus complexe par le passé, et auront ici l'impression d'être laissés de côté. 

Parallèlement le titre dispose d'un gameplay totalement repensé, puisque passant de 2D à 3D. Là où les combos étaient particulièrement basiques par le passé, ici ils sont largement étoffé par une liste de skills (comprenez attaques spéciales) assez longue. Il faudra combattre un moment avant d'en débloquer l'intégralité. D'autant que, et c'est là une autre des nouveautés très plaisantes, Adol ne sera pas le seul personnage à pouvoir être dirigé. Il y en aura en effet un certain nombre à obtenir durant l'aventure, mais seulement trois pourront combattre en même temps, et l'on pourra switcher à tout moment entre ceux-ci. Chaque personnage aura, évidemment, une longue liste de skills qui lui sera propre, et ne pourra la faire évoluer qu'en combattant. Le gameplay est en outre très réactif et jouissif. Tuer un ennemi en utilisant une attaque spéciale provoque un effet visuel explosif, et offre plus d'expérience, d'objets et d'argent. Ainsi on passe son temps à faire tout péter lors des combats.

Enfin Memories of Celceta n'est pas avare de contenu, bien qu'il se termine en moins de 40 petites heures. Les quêtes annexes ne sont pas très nombreuses, mais certaines d'entre elles seront beaucoup plus longues et complexes que d'autres. Certains items rares et précieux seront en outre très bien cachés dans cette vaste forêt, labyrinthique juste ce qu'il faut. En effet si l'environnement et les donjons sont toujours assez grands et demandent plusieurs allés retours pour en faire le tour exhaustif, force est d'admettre que l'exploration n'est jamais frustrante comme ce peut être le cas dans un Donjon Scroller classique. En vérité c'est même un plaisir que de se lancer à la conquête de ces terres mystérieuses, bien qu'il faudra d'abord obtenir certains items avant d'accéder à certaines zones. Et n'escomptez pas les posséder tous dès le début de l'aventure, il faudra bien évidemment revenir en arrière plusieurs fois. Et pour se faire rien de mieux que la téléportation, en toute logique.

  • JOUABILITÉ

    17

    On regrettera amèrement que les deux niveaux de difficulté supérieurs ne soient disponibles qu'une fois le jeu terminé. Cependant le gameplay est très réactif, complet, et même jouissif.

  • GRAPHISMES

    15

    S'il est plein de carences techniques et que les bugs ne sont pas rares, Memories of Celceta se rattrape toutefois très bien côté direction artistique.

  • BANDE SON

    14

    Inégale mais pas désagréable, la bande son de ce remake disposera parfois de grands moments épiques, tandis que certains morceaux seront juste répétitifs et ennuyeux.

  • DURÉE DE VIE

    15

    On aura fait le tour du titre en une quarantaine d'heures. C'est en deçà de nombreux RPG, mais cela reste tout à fait convenable. En sus, une fois bouclé une première fois on accède à deux nouveaux modes de difficultés, rendant l'aventure bien plus intéressante.

  • SCÉNARIO

    14

    Les personnages sont attachants, et l'histoire parvient à garder l'attention du joueur de bout en bout malgré quelques temps morts ou moins intéressants.

  • Points positifs

    • Des héros attachants
    • Le gameplay repensé
    • L'exploration jamais redondante
  • Points négatifs

    • Jeu en anglais
    • 2 niveaux de difficultés bloqués au début de l'aventure

Conclusion

Ys : Memories of Celceta est un excellent remake. Tout en conservant une bonne partie de l'esprit d'origine, il s'en éloigne suffisamment pour proposer une expérience tout à fait nouvelle. Ainsi l'exploration y est encore très présente et utile, tandis que le gameplay a été totalement repensé et amélioré. S'il n'est pas dénué de défauts, notamment visuels avec un certain nombre de bugs et de carences techniques, mais surtout avec une localisation anglophone assez exigeante, il est toutefois blindé d'arguments convaincants. Il vient s'ajouter à la courte liste des indispensables de la Playstation Vita, qui en manque clairement.

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