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Steamworld Heist

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En 2010 sortait Steamworld : Tower Defense, un jeu de stratégie à destination de la Nintendo DS, pourvu de moult qualités à commencer par un univers frais et original. Un univers que les développeurs de chez Image & Form aiment visiblement beaucoup, puisqu'ils n'ont pas trouvé nécessaire d'en changer pour leurs jeux suivants. Ainsi naquit Steamworld Dig, un titre plutôt étrange dans lequel il était question de western Steampunk et de minage à la Boulder Dash, le tout dans un emballage 2D du plus bel effet. Aujourd’hui la licence revient avec un nouveau style de jeu, dans un Steamworld Heist pour le moins prometteur et énigmatique.

 

Le Steampunk, ça vous parle ?

Ce qui fait la force de la licence, si l'on puis l'appeler ainsi, c'est en grande partie son univers. Steamworld c'est en effet l'histoire d'un monde Steampunk dans lequel les robots vivent comme des humains, et où l'eau est devenue la monnaie principale. Le tout fut jusqu'à présent narré plutôt correctement, mais surtout est resté cohérent. Et ce n'est pas avec ce troisième volet que cela va changer. En effet on retrouve là encore une équipe de robots à moitié déglinguée, se prenant en quelques sortes pour des pirates de l'espace, mais aussi et surtout l'esprit décalé des développeurs, qui les a incité à mettre les protagonistes dans des situations barrées, et à faire de certains personnages de véritables demeurés aux lignes de dialogues poilantes. Car si le jeu est à prendre au sérieux de part sa difficulté certaine et grandissante, il est tout à fait absurde dans son déroulement et dans ses discussions. Un point très appréciable qui offre à l'aventure une touche d'humour loin d'être malvenue.

Heureusement d'ailleurs que celle-ci s'avère amusante, car sans ça on aurait décroché au bout de quelques minutes. Pas que l'histoire soit inintéressante, mais il arrive souvent que les dialogues s'éternisent ; et malgré bon nombre de gags, du très subtil au plus rentre dedans, il faut avouer qu'on a très souvent envie de sauter ces phases mollassonnes pour passer aux combats. Cela ne serait peut-être pas arrivé si le jeu avait été traduit de l'anglais. Car malheureusement le niveau de langue demandé est plutôt élevé, même pour quelqu'un ayant l'habitude de se servir du langage de Shakespeare ou de le lire dans des jeux vidéos. Un détail qui empêchera un certain nombre de personnes d'apprécier pleinement ce Steamworld Heist, bien qu'il soit tout à fait possible de le faire sans lire une seule ligne de dialogue ou de narration. Cela empêchera simplement d'apprécier à sa juste valeur le travail des développeurs, pour le moins respectable.

Quant à son ambiance visuelle et sonore, Steamworld Heist est tout à fait remarquable. Le jeu propose des environnements en 2D, et comme il s'agira de vaisseaux spatiaux on a même droit à de très jolies vues sur l'espace via divers hublots fort bien placés. Le tout offre une impression de profondeur plaisante. En outre le design reste similaire à celui de Steamworld Dig, ce qui n'est pas pour nous déplaire, ce dernier étant plutôt joli. Et pour ce qui est de l'aspect musical, si le jeu ne se renouvelle peut-être pas assez au cours de l'aventure, fort est de constater que les morceaux sont plutôt jolis bien qu'ils restent majoritairement en retrait.

 

Un mélange RPG – Tactique au tour par tour

Il n'est pas difficile d'imaginer le mélange savant de jeu de rôle et de tactique au tour par tour. En effet, personne ou presque n'a oublié les excellents Fire Emblem qui ont fait le bonheur des joueurs Game Boy Advance, et qui ont continué à sortir par périodes sur DS puis 3DS. Difficile cependant d'imaginer la même chose, mais dans un monde en 2D. Car si l'on connaît bien la stratégie avec déplacement d'unités sur une carte, il n'y a pas vraiment d'équivalence en deux dimensions. En cela Steamworld Heist est véritablement original voire novateur, et c'est loin d'être une mauvaise chose, puisqu'il permet une toute nouvelle approche de ce style de jeu, et même met en place de toutes nouvelles mécaniques de gameplay. Il permet en effet d'être moins passif lors des affrontements, en instaurant un système de couverture à la Third Person Shooter, et en offrant au joueur la chance de choisir l'angle de ses tirs.

Et c'est là qu'entre en jeu toute la difficulté du titre. Car si dans un Fire Emblem il suffisait parfois de farmer avec une poignée de héros pour être surpuissant, ici avoir de grosses armes et armures ne fera pas tout. Il faudra apprendre à bien gérer chaque type d'armement pour être efficace, mais aussi à jouer avec les ricochets. Dans de nombreuses situations il sera en effet nécessaire de se servir de la géométrie pour que nos tirs retombent sur les ennemis. Un challenge plutôt bienvenu, mais qui change complètement la donne par rapport à d'habitude, et se révèle assez déroutant durant plusieurs missions. En outre le mode de difficulté définira la capacité des robots adverses à tirer juste, et donc à faire mieux ou moins bien que l'humain derrière son écran. Car s'il est facile de tirer à bout portant, il est nombre d'armes qui ne vous permettront pas de viser correctement au loin. Il faudra alors faire appel au jugé, ce qui est loin d'être une mince affaire.

Les subtilités ne s'arrêtent pas là, puisqu'en outre certains tirs peuvent vous clouer au sol pendant un tour entier, ou bien certains environnements seront inflammables et donc excessivement dangereux pour vous comme pour vos ennemis. L'équipement offre aussi un large champ de possibilités, car s'il n'y a pas à proprement parler de classes, chaque personnage aura des stats différentes et donc sera compatible avec un certain nombre d'objets mais pas d'autres. Ainsi le joueur est le seul maître dans la décision des personnages qu'il enrôle et qu'il fait combattre, mais surtout dans le choix des armes et des protections qu'il leur donne, sachant que chaque mercenaire ne peut porter que trois objets. Il sera aussi possible de porter un chapeau, mais cela n'a aucune incidence sur la partie. Il ne s'agit que de petits éléments rigolos à collectionner. Et pour récupérer de l'équipement rien de plus facile : achetez-le ou bien fouillez le champ de bataille.

Enfin le système d'expérience est assez classique, puisque chaque niveau fera gagner au mercenaire robot une nouvelle compétence. Certaines d'entre elles étant véritablement indispensables, comme l'augmentation de la maigre barre de vie, ou encore le double tir. Ainsi le choix des personnages à combattre est loin d'être anodin, car si l'on ne sait pas ce que le prochain niveau leur apportera, reste que les robots à faible niveau sont tout bonnement ultra frêles, et tomberont en miettes au moindre tir ennemi. Choisir de faire gagner de l'expérience à ce type de personnage ne sera alors pas un choix sans conséquence, puisqu'il faudra parfois passer toute une partie à faire en sorte qu'ils n'essuient aucun tir, ce qui est loin d'être mince affaire. Heureusement que le niveau de difficulté est paramétrable au début de chaque abordage, car certaines missions sont beaucoup plus complexes que d'autres, et car le jeu est difficile dans son ensemble, parfois même en mode débutant.

 

 

  • JOUABILITÉ

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    Bien que le jeu soit assez répétitif dans son ensemble, il prend le pari osé de casser les codes du Tactical-RPG en contraignant à une vue en 2D et en obligeant le joueur à être beaucoup moins passif qu'à l'accoutumée. Le résultat est plutôt prenant, bien que la difficulté reste assez poussée, et les subtilités sont nombreuses malgré un dynamisme accru.

  • GRAPHISMES

    17

    Steamworld Heist se pare d'un joli aspect artistique, très similaire à ce que proposait Steamworld Dig, et se permet en outre quelques folies. Ainsi on a droit à une relative profondeur dans ses environnements en deux dimensions. La classe !

  • BANDE SON

    15

    Pas de doublages à l'horizon, mais des similis voix yaourt qui ajoutent un peu à l'effet comique des dialogues souvent volontairement amusants. Les musiques sont plutôt sympathiques, bien qu'elles restent assez en retrait par rapport aux effets sonores, qui eux aussi sont assez réussis.

  • DURÉE DE VIE

    15

    Il faudra un bon moment avant de voir le bout de ce Steamworld Heist, surtout compte tenu de sa difficulté qui vous contraindra à recommencer certaines missions, tout particulièrement celles contre les terribles boss de fin de zone.

  • SCÉNARIO

    15

    Si le scénario en soit n'a rien d'exceptionnel, puisque somme toute assez classique dans son déroulement, le titre se démarque toutefois grâce à un humour omniprésent et à des dialogues souvent poilants. Dommage que le tout soit en anglais et demande un niveau de langue élevé.

  • Points positifs

    • Plutôt drôle
    • Vraiment beau
    • Long et complet
    • Un bon challenge
  • Points négatifs

    • Le rythme parfois lent

Conclusion

Avec ce Steamworld Heist, le studio Image & Form nous livre une nouvelle fois un grand cru, qui se permet en outre le luxe d'être vraiment original. Tout comme son gameplay qui allie des éléments classiques à d'autres beaucoup plus originaux, comme un système de couverture ou bien le fait de devoir viser soi même. Original, ergonomique, beau et même drôle, Steamworld Heist est tout bonnement indispensable si vous avez aimé les précédentes oeuvres du développeur. Et si vous ne connaissez pas la licence mais que le concept vous intrigue, alors ne réfléchissez pas plus longtemps, car il vaut clairement le détour.

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Commentaires (1)

author delphin2 22/06/2016
14:13
Jeu indé? Il m'a l'air plutôt pas mal...