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River City Girls

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Après une année d'absence, la série Kunio-kun revient dans un nouvel épisode édité par Arc System Works et développé par WayForward où les héros cèdent leur place à la gente féminine : Kyoko et Misako, leurs petites amies bagarreuses, prennent la relève dans River City Girls pour une aventure qui a du punch !

 

 

 

L'amour à grands coups de tatanes

 

 

Alors que les deux amies aux caractères opposés s'ennuient mortellement en cours de maths, un message vient soudainement les sortir de la paresse : leurs copains Kunio et Riki ont été pris en photo entrant dans une camionnette ! Pensant fortement à un kidnapping, les lycéennes font valdinguer les chaises et sortent de classe à toute allure afin de retrouver leur amour le plus vite possible. Malheureusement, les résidents de River City, qu'ils soient yakuzas, robots ou étudiants, se dresseront toujours sur leur chemin. La seule solution pour déblayer la voie vers Kunio et Riki réside dans leurs poings.

 

Misako réfléchit comme elle bastonne.

 

Incarnant au choix Kyoko ou Misako, le joueur parcourt les rues de River City à la recherche d'indications sur leur copain souvent détenues par les boss de chaque zone de la ville. Difficile de parler d'antagoniste puisque c'est la paire d'écolières en furie qui part aux trousses des vilains afin de leur soutirer des informations, un cas particulier souligné par une touche d'humour digne des jeux de WayForward. En plus de l'humour omniprésent, River City Girls est également un condensé de références pop-culturelles qui s'inscrivent formidablement bien dans l'esthétique léchée du jeu.

 

En effet, ce beath them up 2D offre des sprites et des paysages en pixel art détaillés, un character design soigné ainsi que des animations fluides et agréables à l'œil. Cependant, certains lieux sont encombrés d'éléments au premier plan et bien que quelques-uns deviennent (à peine) transparents en passant devant eux, ceux-ci rendent très rapidement brouillon les déplacements du joueur au sein de l'environnement, tout comme il est parfois difficile de calculer la profondeur de l'espace et savoir sur quel plan se situe son personnage (comme dans bon nombre de jeux du genre). On notera également des ennemis qui accèdent parfois à des plans du tableau inaccessibles au joueur, bien que ce soit peu dérangeant si ce n'est visuellement.

 

Heureusement, malgré ses quelques défauts visuels, River City Girls reste plaisant à parcourir, aussi bien avec les yeux qu'avec la manette.

 

En mouvement, il est parfois difficile de se repérer, bien qu'il soit ici possible de monter sur les étales et attendre l'arrivée des adversaires.

 

 

L'argent ne fait pas le bonheur

 

 

Des frappes rapides, des coups puissants, des saisies, des armes blanches improvisées... Le titre de WayForward est on ne peut plus classique et ne s'en cache pas, mais il propose tout de même quelques mécaniques bienvenus comme l'apprentissage de nouvelles techniques. Pour acquérir des mouvements de combats, il suffit de se rendre au dojo le plus proche et de dépenser la monnaie récupérée sur les dépouilles ennemies pour sélectionner avec parcimonie les techniques à apprendre. Le jeu n'étant généreux que d'ennemis résistants tout droits sortis de références parfois obscures (Tiger Mask pour ne citer qu'elle), la santé du joueur baisse rapidement, lui demandant alors une certaine rigueur lors des très nombreux affrontements et de précieusement économiser son argent.

 

Pour restaurer sa barre de vie, le joueur peut attendre qu'un consommable tombe des poches d'un adversaire K.O., frapper l'un des rares distributeurs de nouilles instantanées ou bien alors se rendre en boutique pour acheter de quoi se nourrir — sur place ou à emporter. Il existe également des magasins d'accessoires qui renforçent les statistiques ou qui offrent quelques bonus aux héroïnes. Des boutiques sont disposées un peu partout, chacune détenant des articles différents dont les effets sont inconnus avant l'achat.

 

Jimmy Lee de Double Dragon tient le premier dojo accessible du jeu et se fera une joie de rendre plus fortes les deux lycéennes.

 

Si le joueur meurt, il recommence entièrement la zone et perd la moitié de son argent, mais son expérience aquise juste avant de succomber est conservée et les objets non utilisés sont toujours dans l'inventaire. Il est donc impératif de toujours garder un œil sur son porte-monnaie autant que sur sa vie.

 

Outre le loot de billets verts, il existe un autre moyen de gagner de l'argent dans River City Girls : effectuer les quêtes de Godai, un énergumène épieur qui surgit un peu de n'importe où pour demander des services. Les missions confiées par le jeune homme blafard demandent d'explorer à nouveau une zone de jeu en éliminant un ennemi gênant ou bien en lui apportant un objet précis car, effectivement, le jeu met en avant une certaine liberté de mouvements. La carte du jeu est assez fournie et propose quelques embranchements dont l'accès peut être uniquement débloqué en avançant dans l'histoire ou en accomplissant des quêtes. En plus de ça, des bustes en pierre de Sabu, leader des yakuzas, sont dissimulés dans les différents décors, renforçant l'intérêt de l'exploration pour ceux que les collectables intéressent.

 

La carte est quasimment indispensable pour celui ou celle cherchant à obtenir tous les objets et à accomplir toutes les missions secondaires.

 

Bien sûr, découvrir les zones entières est totalement facultatif bien que le jeu demande très souvent au duo féminin de retourner en arrière pour retrouver tel ou tel item qui débloquera une nouvelle salle. Au grand étonnement, les allers et retours ne sont pas pénibles à effectuer grâce aux raisons absurdes de ce pourquoi les deux jeunes femmes doivent rebrousser chemin encore et encore, et grâce au gameplay qui reste plutôt nerveux : quand le joueur vide une zone de ses ennemis, il peut être sûr d'en revoir presque aussitôt, ne le laissant jamais sur sa soif de combat.

 

Une autre raison peut d'ailleurs laisser le joueur explorer sans limite certains lieux de River City : les musiques qui leur sont assignées, composées et interprétées par des artistes au talent indéniable (Cristina Vee, Chipzel, Megan McDuffee, NateWantsToBattle, Dale North). La majorité d'entre elles captivent les tympans par leur énergie qui colle parfaitement à l'action qui se déroule devant les yeux du joueur sans pour autant lui rester en tête ; puis il y a les chansons, beaucoup plus posées, qui calment un peu le jeu, qui détendent et donnent envie de s'immiscer un peu plus loin dans la zone. Côté bande-son, le joueur est merveilleusement bien servi, a tel point que l'on oublie parfois l'argent durement amassé pour le simple plaisir d'écouter... Mais la pause est de courte durée : revoilà les fans de Noize et les policiers qui lancent sans retenue leurs bombes lacrymogènes.

 

Noize, la célèbre chanteuse de River City, n'hésite pas à utiliser sa voix et le pouvoir de la musique pour affronter Kyoko et Misako.

 

 

Double Dragonne

 

 

River City Girls propose également un système très basique de recrutement d'alliés. Une fois tabassé, un ennemi peut soudainement implorer à genoux son assaillante ; en l'attrapant par le col et en appuyant sur le bouton affiché à l'écran, le personnage se volatilise et rejoint le rang des héroïnes en tant qu'allié. Ce compagnon fidèle peut lancer une attaque spéciale une fois invoqué s'il ne se prend pas un mauvais coup avant, ce qui annulerait sa frappe et lui ferait perdre de la santé.

 

Cette assistance, qui peut parfois sauver la vie devant la difficulté quelque peu élevé du jeu, ne tient pas devant une coopération solide avec un véritable joueur en local (et uniquement en local) ! Le second joueur incarne obligatoirement la fille jusqu'alors inactive avec sa progression laissée intacte depuis la dernière fois, ce qui signifie que si le premier joueur a toujours joué en solo avec Kyoko, le deuxième contrôlera une Misako niveau 1. En coopération, les adversaires deviennent un peu plus tenaces à abattre mais si l'une des héroïnes tombe en combat, la survivante peut se précipiter vers elle et la réanimer en la frappant à plusieurs reprises au sol avant que son petit ange n'atteigne le bord supérieur de l'écran.

 

Les téléphones permettent de manger, de s'équiper, de visionner la liste des coups et même de se renseigner sur l'historique des personnages recrutés.
Seul ou à deux, l'interface des menus
— bien que mignonne — demeure inchangé : une écriture très petite et une navigation lourde.

 

Il est vrai que les bastons peuvent devenir encore plus brouillonnes en multijoueur, mais le plaisir est là et la coopération devient rapidement primordiale, aussi bien lors des phases de combats classiques que face aux boss, tous introduits par une courte mais remarquable séquence d'animation. Par ailleurs, le scénario du jeu progresse à travers des dialogues traduits en français mais également avec des cinématiques se présentant sous l'aspect d'un manga animé... Intégralement en anglais. Seules ces cutscenes n'ont pas été traduites, ce qui peut freiner les anglophobes même si les textes sont relativement simples à comprendre.

 

River City Girls ne propose pas d'autre mode de jeu que sa campagne. Un New Game + est au rendez-vous pour quiconque termine le jeu une première fois mais ce dernier a trop peu de nouveautés pour avoir un véritable intérêt. La rejouabilité se prend donc un uppercut mais le plaisir de jeu et le fun sont tellement présents qu'il n'est pas bien difficile de vouloir relancer une partie, surtout si un proche souhaite la rejoindre pour tabasser des punks et des pom-pom girls.

 

Avoir des petits moments privilégiés à deux, c'est aussi ça la coopération.

 

  • JOUABILITÉ

    15

    Simple et rapide à prendre en mains, River City Girls est fun et agréable à jouer. Le jeu n'est pas sans challenge et propose de bonnes idées de gameplay, classiques mais bien appliquées. Cependant, les affrontements sont brouillons et il est parfois difficile de savoir où se situe son personnage et de frapper à la bonne hauteur ses adversaires.

  • GRAPHISMES

    16

    En passant par une jolie esthétique et par de superbes animations, River City Girls a de quoi ravir les mirettes avec son style graphique. Dommage que des éléments du décor gâchent parfois la vue sur les combats et que quelques rares ennemis arrivent à accéder à des endroits étranges, lévitant au-dessus d'emplacements impossibles d'accès.

  • BANDE SON

    18

    Bien que la plupart des compositions musicales ne soient pas mémorables, elles sont d'excellente facture. Les comédiens de doublages anglophones surjouent leur personnage sans être dans l'excès, restant cohérent avec l'ambiance du titre.

  • DURÉE DE VIE

    14

    En explorant un peu, la campagne se fait en environ sept heures. Une nouvelle partie + vient à la rescousse mais ne propose malheureusement pas assez de contenu inédit pour être tout à fait convainquante. Le manque de mode se fait également ressentir. Toutefois, l'envie de reparcourir les rues de River City revient facilement tant le jeu est fun.

  • SCÉNARIO

    14

    Le scénario de River City Girls n'est pas extraordinaire en soi mais l'humour et le ton décalé suffisent à donner envie au joueur de poursuivre la quête commune de Misako et Kyoko. On notera l'absence de traduction lors des cinématiques qui peut en rebuter certains.

  • Points positifs

    • Une direction artistique impeccable
    • Fun
    • Les déplacements "libres"
    • La coop locale
  • Points négatifs

    • Absence de multijoueur online
    • Manque de mode
    • Parfois brouillon

Conclusion

River City Girls est un bon, voire un très bon beat them up à l'ancienne qui saura attirer les fans du genre comme les nouveaux joueurs. Le titre de WayForward n'est certes pas sans défaut mais il dégage une véritable aura fascinante en alliant simplement mais avec brio amusement et rigueur.

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