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Children of Morta

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Initié en janvier 2015 par le studio Dead Mage sur la plateforme de financement participatif Kickstarter, Children of Morta est finalement paru sur PC le 3 septembre 2019, avec le soutien de l’éditeur 11bit Studios. Prévu pour le 15 octobre sur PS4 et Xbox One, et pour le 20 novembre sur Nintendo Switch, ce jeu mêlant rogue-lite et hack and slash a su attirer l’œil, avec un pixel-art soigné et un aspect narratif inédit pour le genre. ConsoleFun s’est donc penché dessus pour vous livrer son verdict !

 

 

Un gameplay à la croisée des genres, et jamais punitif

 

 

Si Children of Morta est un mélange de rogue-lite et de hack and slash, il ne dépaysera pas les habitués de ces styles de jeux : le système de combat est simple, et les mécaniques se prennent très vite en main. Une attaque et une compétence liée au personnage joué, une roulade, une jauge d’endurance : voilà le strict minimum pour commencer à arpenter les donjons. Gagner de l’expérience fait monter un personnage en niveau, permettant d’avancer sur son arbre de compétence : on débloque alors la capacité ultime du personnage associée à sa jauge de rage, qui se remplie à chaque dégât infligé ou encaissé. Hormis l’attaque principale, les compétences sont soumises à des cooldowns : il faut attendre quelques secondes avant de pouvoir les réutiliser.

 

La particularité du gameplay vient des artefacts à obtenir dans les donjons générés procéduralement. Certains sont permanents là où d’autres sont temporaires, et tous viennent ajouter des bonus au joueur : boost de dégâts, d’expérience, compagnon de combat, potion de santé… Les effets sont nombreux, permettant pléthore de combinaisons. L’ensemble permet une véritable courbe de progression au fil des donjons, le bestiaire de ces derniers s’étoffant peu à peu et demandant une certaine adaptation chez le joueur.

 


A tout moment il est possible d’avoir un affichage résumant les effets des équipements obtenus dans un donjon.

 

Les donjons deviennent effectivement plus difficiles au fil de la progression, avec beaucoup d’ennemis qu’il faudra réussir maîtriser : le contrôle de la foule est une des mécaniques au cœur du soft, et il faut ruser sur le positionnement et l’optimisation des cooldowns. A noter que le titre est jouable à deux en coopération locale, et que la coop en ligne doit arriver prochainement.

 

Children of Morta se distingue notamment des autres rogue-lite par sa difficulté : loin d’être inaccessible, le titre est même assez facile, et ne se montre jamais punitif. Mourir fait perdre les artefacts obtenus dans le donjon, mais on retourne à la maison familiale avec tout l’or obtenu, permettant d’acheter des améliorations.

 

Les personnages se débloquent petit à petit, et chacun a son propre style de combat, venant apporter un peu de nouveauté tout au long de la progression dans le jeu. De plus, le titre nous encourage à varier notre choix de personnage : si notre héros favori visite trop souvent un donjon, il est touché par la Corruption et entre en état de fatigue, perdant un certain pourcentage de ses points de vie.


Une fois de retour à la demeure familiale, l’or récolté sert à améliorer les statistiques de l’ensemble des personnages.

 

Par ailleurs, tout est fait pour que le joueur ne ressente pas une différence énorme entre un personnage qu’il a joué pendant plusieurs heures et un personnage qu’il vient de débloquer : il est très rapide de mettre à niveau un nouveau protagoniste, et chacun dispose de traits familiaux dans les arbres de compétences, qui se débloquent automatiquement à chaque palier de progression et qui profitent à toute la famille. Car Children of Morta est avant tout un jeu qui présente l’histoire d’une famille : les Bergson.

 

 

 

Une narration indissociable du gameplay, qui renouvelle le genre

 

 

 

En effet, Children of Morta nous fait jouer les membres de la famille Bergson, Gardiens des environs assistant à l’arrivée de la Corruption. La famille prend alors les devants et se met en quête des trois esprits pouvant leur apporter des réponses au sujet de la Corruption, qui découle du sommet du Mont Morta.

 

Si le scénario est relativement classique, c’est sa façon d’être présenté au joueur qui fait tout l’intérêt de Children of Morta : le titre propose une expérience narrative qui ne dépend pas de nos progrès, mais qui avance en parallèle du joueur. Ainsi, à chaque fois qu’un personnage frôle la mort en donjon et rejoint la demeure familiale, l’histoire progresse par une petite scène de vie. On assiste alors aux préoccupations de chaque membre de la famille, sa façon de percevoir le monde gagné par la Corruption, la perception des Bergson par rapport à leur destin et au fait qu’ils sont le dernier espoir pour lutter contre la Corruption… Un véritable effort est fait quant au caractère des personnages, le tout étant porté par une voix-off qui ne sera pas sans rappeler celle de Bastion en son temps.


La maison des Bergson sert de hub, et on y assiste à la vie de cette famille touchante et liée par un même destin : sauver le monde de la Corruption.

 

Ce sont ces nombreux petits détails qui donnent réellement vie au jeu à travers les personnages, et ces petits moments de répit entre deux donjons savent capter tout l’intérêt du joueur : on se retrouve facilement à avoir envie de voir la prochaine scène de vie familiale plutôt que simplement avancer dans les donjons. En cela, Children of Morta réussit pleinement ce qu’il entreprend : nous attacher aux Bergson et se soucier de leur sort. On ne répète pas les niveaux pour devenir de plus en plus puissant, mais pour ce que le jeu propose de plus en connectant son gameplay et sa narration.

 

Par exemple, très tôt dans le jeu il est possible de tomber sur une salle où un louveteau est en danger, et une fois les ennemis éliminé, on l’adopte et le met à l’abri à la maison des Bergson. Après cet épisode, le donjon s’adapte à la progression narrative et propose alors une salle où l’on trouvera de quoi soigner le louveteau, tandis que les scènes de vie des Bergson feront apparaître le louveteau et parleront de son état et son adaptation à la vie parmi cette famille d’accueil. Ainsi, la narration et le gameplay ne sont pas des éléments qui s’alternent simplement, mais plutôt qui forment un tout indissociable.


Sauver un louveteau n’est qu’un des nombreux événements ayant lieu au fil de l’aventure que propose Children of Morta.

 

 

 

Une direction artistique somptueuse

 

 

 

En ce qui concerne sa direction artistique, Children of Morta brille par son pixel-art soigné qui avait déjà conquis les foules lors de son Kickstarter. Si les sprites des personnages manquent de diversité, les tenues se ressemblant beaucoup entre les protagonistes de même genre, les animations sont par contre sublimes et donnent vie à l’univers et dynamisme aux combats, s’illustrant particulièrement lors des scènes familiales.

 

Les environnements sont quant à eux extrêmement détaillés : la demeure des Bergson foisonne de détails en tout genre, et les donjons ne sont pas en reste. Le tout est accompagné d’une bande sonore assez discrète. Par contre, le jeu se termine en une douzaine d’heures, et le contenu post-game est plus que limité.


Le soin apporté aux environnements permet d’instaurer une ambiance unique et particulièrement prenante.

  • JOUABILITÉ

    15

    Children of Morta se prend en main facilement, et ne réinvente pas la roue. Empruntant aux genres du rogue-lite et du hack and slash, les mécaniques de jeu gagnent peu à peu en profondeur et le joueur en tire une bonne sensation de puissance.

  • GRAPHISMES

    18

    Avec un pixel-art soigné et des animations sublimes, les graphismes de Children of Morta sont charmants et donnent vie à l’univers.

  • BANDE SON

    11

    La bande son est malheureusement assez discrète et peu remarquable dans sa globalité.

  • DURÉE DE VIE

    14

    Il faudra compter une douzaine d’heures pour venir à bout du jeu, un peu plus pour les joueurs les moins aguerris et habitués au genre. La rejouabilité repose essentiellement sur l’aspect coopératif, étant donné que le post-game est très limité.

  • SCÉNARIO

    18

    Véritable point fort du jeu, la narration de Children of Morta est le cœur du titre et vient apporter ce qui manquait au rogue-lite. En imbriquant la narration au gameplay, le jeu nous fait nous attacher au Bergson et le joueur va se soucier de leur sort plus que de sa simple envie de progresser dans les donjons.

  • Points positifs

    • La narration imbriquée au gameplay
    • Les scènes de vie de la famille Bergson, venant rythmer le jeu
    • La progression uniforme entre l’ensemble des personnages jouables
    • Les nombreux événements à découvrir en jeu
    • La coopération locale, et prochainement en ligne
    • Jamais punitif
    • La qualité du pixel-art
  • Points négatifs

    • Post-game trop limité
    • Une bande son peu mémorable

Conclusion

Loin d’un simple mélange de rogue-lite et de hack and slash, Children of Morta se distingue par le souci du détail dont il fait preuve dans chacune de ses composantes. Avec sa voix-off rappelant celle de Bastion, la narration imbriquée au gameplay apporte au genre un intérêt nouveau, et le soin du pixel-art tant dans les environnements que dans les animations permet de donner vie à cette famille touchante et aux personnages déjà bien écrits. Si le jeu est assez court, il n’en demeure pas moins un must-have pour les aficionados du genre qui seraient restés sur leur faim depuis Dead Cells.

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Commentaires (3)

author Greed Lavare 10/10/2019
15:27
Intéressant ! Je ne me serai jamais penché dessus avant aujourd'hui si je n'avais pas lu ce test, merci !