À chaque genre ses chefs d’œuvres, à chaque année ses bonnes surprises. En 2010 dans le genre Beat Them All c'est Bayonetta qui tirait son épingle du jeu, et c'est peu dire devant la qualité hors normes de ce titre encensé. Alors que tout portait à croire que la belle et voluptueuse sorcière ne reviendrait jamais sur le devant de la scène, Platinum Games finit pourtant par offrir à la Nintendo Wii U un second volet des plus délectables. L'occasion pour le développeur de renom de ressortir le premier épisode sur cette console qui manquait jusqu'à lors cruellement de blockbusters.
Retour dans un passé proche
Sorti en janvier 2010 sur Playstation 3 et Xbox 360, il aurait pu paraître logique que le soft soit désormais dépassé, même de peu, sur le plan technique. Pourtant il n'en est rien, à tel point que Platinum Games n'a absolument rien changé à la réalisation de ce Bayonetta. Ainsi le bestiaire est très fourni et surtout d'une originalité qui eut semblé jusqu'à lors des plus surprenantes. À mi-chemin entre Devil May Cry et le style gothique/religieux (bien que les deux soient très proches), le design se révèle particulièrement soigné, mais surtout jouit de la patte fine, plaisante et délectable des développeurs à qui l'ont doit notamment Vanquish ou Madworld. La Wii U affiche exactement la même chose que les autres supports, c'est à dire un rendu très fluide et joli. Les plus regardants ne trouveront que du menu détail à critiquer. Plus précisément, le seul léger problème est son manque relatif de diversité dans les environnements et les teintes.
Plus on s'enfonce dans le jeu plus on a envie d'en dévorer, et pourtant plus il se révèle compliqué. Bayonetta est loin de proposer une promenade de santé, et il faudra clairement vous accrocher pour dépasser le niveau cinq en mode de difficulté normal. L'embêtant c'est que le néophyte restera purement et simplement sur le carreau dès le quatrième, de quoi le décourager définitivement et le faire regretter amèrement son achat. Seule solution si vous ne comptez pas parmi les fortiches du joystick, autrement dit si vous n'êtes pas capable de terminer Devil May Cry 3 en mode normal (oui c'est dur !) : commencer la partie en difficulté facile. Chose qui enlèvera absolument tout plaisir de jeu, pourtant d'une intensité extraordinaire dans tout autre mode. Autrement dit, soit vous êtes bons, soit vous pouvez passer votre chemin, et ce sans jamais plus espérer mettre les mains sur ce chef d’œuvre d'une complexité sans pareille.
Plus de quatre ans après sa sortie initiale, Bayonetta est toujours un OVNI. Et par là il faut comprendre que l'intégralité du soft repose sur l'absurde le plus total. En effet côté scénario c'est la débâcle la plus extrême, avec des personnages dont on se demande encore qui ils sont vraiment même après avoir terminé le jeu, ou encore avec une platée de dialogues tous plus incohérents et drôles les uns que les autres. Le bestiaire est lui aussi relativement amusant, en particulier les têtes de bébé qui s'en prennent à la belle sorcière, et qui se font chaque fois rembarrer magistralement. De l'humour noir un peu malsain au gag le plus bateau, tout y passe pour notre plus grand plaisir, et ce à une vitesse faramineuse. Cette même vitesse rythmera une histoire et un gameplay qui ne manqueront pas de faire battre votre petit cœur à plein régime On peut effectivement dire qu'il est d'un dynamisme tel qu'il vous faudra bien choisir votre siège, pour être certain de ne pas en tomber.
Et côté gameplay on ne peut que se réjouir, puisque les améliorations apportées à Bayonetta 2 sont bel et bien présentes dans ce premier volet. Certes, par le terme améliorations il ne faut pas s'attendre à une multitude de choses non plus. Somme toute le seul réel ajout que connaissent ces versions Wii U est l'utilisation de l'écran tactile du Gamepad. Une avancée certes très sympathique, qui est cependant moins utile dans ce premier épisode que dans le second. En effet, sa difficulté étant un peu au dessus, et son système de Bullet Time étant beaucoup moins réactif (demandant un timing serré), on préférera nettement les touches. Mais une fois encore la manette aux faux airs de tablette rempli son rôle à la perfection. Mieux que cela, elle est aussi ergonomique que les manettes de 360 et de PS3 lorsqu'il s'agit de Bayonetta, n'en déplaise aux réfractaires à la console de Nintendo.
Et si le contenu n'est pas extraordinaire de son côté, Bayonetta reste d'une longueur relativement correcte. Il faudra environ huit bonnes heures pour boucler l'histoire, un peu plus pour les néophytes, à moins de choisir le niveau de difficulté facile. Dans ce dernier, on peut facilement amputer une heure à la durée de vie. Et une fois le titre terminé, pas question de laisser tomber. En effet grâce à son système de scorring très grisant et addictif, Bayonetta promet aux fans de Beat Them All de longues sessions de jeu, même une fois l'aventure achevée. Le seul ajout remarquable, en dehors du tactile, est celui de quelques costumes amusants. Il sera en effet possible d'habiller notre voluptueuse sorcière de divers vêtements étranges, comme par exemple de l'armure de Samus Aran dans Metroid. Bien que cela tienne plus de l'ajout dérisoire, l'intention est sympathique, et l'utilisation est amusante. Dommage que ces costumes n'apportent aucun changement dans le gameplay.
itokiry
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