Après une adaptation en point and click, très proche de la bande dessinée originale, comment ne pas être enthousiaste devant l'annonce d'un FPS tiré de la série The Walking Dead, surtout lorsque c'est AMC en personne qui en est à l'origine ? C'est ainsi que naquit une relative attente autour de Survival Instinct, un jeu nous plongeant dans la peau de Daryl avant qu'il ne rencontre Rick et les autres. Tout part d'un bon sentiment, puisqu'on nous promet un véritable Survival Horror, de la peur, et surtout un lien scénaristique avec le feuilleton télévisé que l'on connaît tous ou presque. Mais que vaut véritablement ce FPS très énigmatique ?
Previously on AMC's The Walking Dead
Il est vrai qu'il arrive de sursauter dans ce Survival Instinct, mais l'embêtant c'est que c'est très rarement dû aux effets horrifiques que propose l'aventure. En effet, la première grosse frayeur qu'il nous fera sera entièrement la faute d'un moteur graphique exécrable. Techniquement parlant le titre est totalement à la ramasse et c'est peu de le dire. Retour aux débuts de la HD, et encore, qualifier ce jeu de dépassé serait lui accorder trop de crédit. Et pour ne rien arranger, les développeurs n'ont absolument rien fait pour rendre les environnements intéressants. Outre un classicisme désolant, le fait qu'ils soient aussi vides et dénué d'intérêt donne très vite envie de passer à un autre jeu. Chaque environnement est ridiculement petit, les interactions y sont risiblement minimes... Survival Instinct comporte en outre une multitude de bugs visuels tels qu'un clipping constant ou encore des bras qui passent à travers les portes. Autant dire qu'on fait mieux comme première impression.
Et bien entendu la débâcle ne s'arrête pas là ! Si l'on sera content de retrouver les doubleurs officiel de Daryl et de son frère Merle, il faut avouer que l'on sera tout de même rapidement déçu sur ce point. Les lignes de dialogues semblent écrites par un enfant de cinq ans, et pas des plus intelligents visiblement. On est loin des discussions captivantes de la série. Ici tout est vide de sens, même l'aventure que mènent les héros. Cette dernière tente quelques minutes d'intégrer un semblant de scénario, avant de laisser purement et simplement tomber. Survival Instinct se retrouve très vite dénué de toute trame, le seul but devenant de chercher des survivants, des provisions, et d'atteindre Atlanta. On a vu nettement plus ludique ! D'autant que ces mêmes survivants ne parlent jamais, et lorsqu'ils le font ils n'ont que quelques mots inintéressants à la bouche... Où est passée l'inventivité de la série ? Et qu'est-il advenu du charisme de Daryl ? Des questions qui restent sans réponse...
Le gameplay intègre pas mal de bonnes idées, bien que classiques là encore, comme le fait que les zombies nous entendent. Un coup de fusil tiré au mauvais endroit, et nous voilà avec une foule de morts vivants sur les bras. Il faudra donc se la jouer silencieux en parcourant les maps accroupis et en éliminant les ennemis en leur passant dans le dos. S'ils sont dur à tuer de face, lorsque l'on arrive sans bruit derrière eux il suffit de presser une touche pour les tuer. Mais là encore le tout est bâclé. Les mécaniques de jeu, pourtant bien pensées sur le papier, sont complètement ratées. Il n'est pas rare qu'une élimination foire totalement par exemple, alors que tout semblait bien parti, et ce sans aucune raison. Le jeu en a simplement décidé ainsi. De surcroît les armes, la plupart du temps au corps à corps, n'ont rien de pratique ni de puissant. Dès lors que l'on se retrouve aux prises avec plus d'un mort vivant, il devient véritablement difficile de s'en sortir.
Autre problème, les maps ne sont nullement conçues pour l'infiltration, et les morts vivants se déplacent de façon totalement aléatoire. Autrement dit, se la jouer silencieux est souvent impossible, ou bien très difficile. On se retrouve donc les trois quarts du temps à devoir dégommer du zombie à coup de couteau ou autre arme de mêlée, ce qui n'a rien d'aisé puisqu'en plus de s'être fait greffer deux mains gauches, Daryl a visiblement perdu son instinct de chasseur et ses cojones. La visée est très imprécise, et même lorsque l'ont voit juste il arrive que les coups ne touchent pas la cible, là encore sans raison. Tout est risible dans ce jeu, même les sauts de notre héros, si bas qu'il ne peut jamais monter sur quoi que ce soit. Et ce n'est en rien exagéré, sauter ne sert absolument à rien ! Et cerise sur le gâteau : les morts vivants popent à l'infini et n'importe où sur la map. Impossible donc de nettoyer une zone pour la rendre sûre, il faudra sans cesse castagner pour avancer, et même pour reculer.
Contrairement aux apparences ce n'est là qu'une infime partie des défauts de ce jeu affligeant. On citera en sus des temps de chargement d'une longueur extraordinaire, qui n'ont pourtant pas grand chose à faire apparaître sur ces maps minuscules et vides. Et le jeu a beau être sorti en 2013, les corps disparaissent quelques secondes à peine après avoir été tués. On fait difficilement plus ridicule et dépassé ! Même l'utilisation du Gamepad dans cette version Wii U est infâme. À la fois classique et mal fichue, puisque alors que le jeu demandera de réagir vite, les interactions avec l'écran tactiles se feront avec une lenteur invraisemblable. La lenteur touche aussi les déplacements du personnage, qui court dix secondes avant de s'essouffler, et qui marche moins vite que les morts vivant lorsqu'ils nous ont repéré... En définitive mieux vaut faire l'impasse sur The Walking Dead : Survival Instinct, ce sera rendre service à ses neurones et à sa Wii U.
itokiry
Commentaires (5)
19:59
11:07
13:43
13:50
Juste deux trois trucs, sinon c'est niquel :
- "coronesses" Bon, j'aurais pas utilisé ça (tu t'en doutes
- "En définitive mieux vaut fait l'impasse sur The Walking Dead : Survival Instinct, ce serait rendre service à ses neurones et à sa Wii U."
"faire l'impasse"* et "c'est rendre" ou "ce sera rendre" pour la concordance des temps
Sinon c'est bon, attention à quelques caractères spéciaux qui ont foirés dans les blocs de notation/conclusion, et voilà
14:57
J'ai donc corrigé les dernières fautes que tu me soulignais (j'avoue que les étourderies sont risibles ^^)
Merci