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Le Jeu Arcade est-il mort ?

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Le Jeu Arcade est-il mort ?

 

Pour attaquer ce post, il est essentiel d’appréhender la définition même du Jeu Arcade, une notion qui a clairement évolué au fil des années avec la mutation du secteur. Pour comprendre ce processus, il faut rappeler que dans les années 70 sont apparus de drôles d’objets en forme de meubles souvent échoués dans les bars ou magasins spécialisés, les Bornes d’Arcades.

Ces lieux faisant, les jeux se devaient d’être adaptés aux conditions, aux joueurs ne cherchant généralement qu’un plaisir court mais intense. Les Jeux Arcade sont donc par essence direct, amusant et souvent exigeants. Exigeants car il ne faut pas oublier l’aspect économique de ces derniers. Le jeu d’Arcade était alors un subtil mélange d’addiction et de challenge poussant le joueur à dépenser toujours plus de “crédits” consommant jusqu’à son dernier pécule..

Avec le succès fulgurant d’un certains Space Invaders qui fait directement entrer le Jeu Vidéo dans son “âge d’or” les développeurs reniflent très vite le filon et s’attèlent à transposer cette occupation vidéoludique dans tous les salons du monde. Les consoles font ainsi leur apparition.

 

 

 

Avec l’arrivée des ces machines plus personnelles, les éditeurs et créateurs se mettent à rêver à des jeux plus conséquents, réfléchis et profonds. Après des années de résistance, soutenue par des titres comme Street Fighter, Space Harrier ou Pac-Man, c’est peu à peu la marginalisation du Jeu dit Arcade qui se profile. Les consoles de salons connaissent un succès dévorant au fil des ans et bien que certains titres directement hérités de ce courant parviennent à s’adapter sur ces nouveaux support (on peut retenir des jeux comme Time Crisis – utilisant un pistolet branché à la console à la manière d’un Duck Hunt – ou les Shoot’em up), les Bornes d’Arcade et leur héritage semblent quant à eux promis aux coins de salles lugubres et aux éphémères fêtes foraines.

Seul le territoire Japonais semble résister à cette vague mortelle et chéri sans retenue ces plateformes à travers tout le pays dans des lieux (souvent souterrains) entièrement dédiés au plaisir de l’Arcade. Au pays du Soleil Levant, c’est une véritable tradition et bien souvent les adolescents et même adultes Nippons se retrouvent après les cours ou travail pour se défouler sur des Bornes Arcades.

La masse de jeux ambitieux aux budgets colossaux a-t-elle définitivement submergé la branche du Jeu Arcade ?

 

 

 

Influence

Si le destin des Bornes d’Arcade en tant qu’objet parait cruel, la philosophie – plus spirituelle – de l’Arcade quant à elle semble avoir planté ses graines dans les mécaniques des jeux modernes.

Comment ne pas penser à tous ces jeux populaires proposant des mini passages de gameplay directement ancrés au sein de l’experience de jeu faisant furieusement penser à des phases “Arcade”.

Prenons l’exemple de Final Fantasy VII, au cours duquel votre aventure croise une salle d’Arcade proposant quelques mini-jeux comme le Surf des neiges ou le Sous-Marin, on y retrouve des gameplay annexes, plus minimalistes renvoyant directement à notre nostalgie.

Des Jeux d’Arcades virtuellement inclus dans les Jeux modernes, un véritable pied de nez !

 

 

 

On peut également citer Shenmue, ce dernier proposant les Bornes des mythiques Space Harrier ou OutRun directement jouables à travers Ryo Hazuki (ce qui pourrait presque être considéré comme de l’auto-promotion par SEGA en y réfléchissant bien..).

 

Plus intéressant encore, les désormais incontournables QTE (Quick Time Events) popularisées par le même Shenmue ne reflètent-elles pas cette même philosophie Arcade ? Ludiques et nécessitantes de respecter un timing précis, souvent frénétiques, elles sont l’image même de l’héritage Arcade. C’est un moyen ingénieux d’introduire un jeu dans le jeu.

La DreamCast ne proposait-elle pas notamment certains softs directement inspirés de cette tendance retro ? ChuChu Rocket, Crazy Taxi (en fait l’adaptation d’une borne) ou REZ. Tout 3 représentatifs de l’idée du jeu Arcade. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la dernière console de SEGA était équipée du système Naomi similaire à celui utilisé pour les Bornes du même constructeur?  La DreamCast est donc un cas unique, cherchant à rapprocher et consolider deux frères ennemis, le Jeu d’inspiration Arcade et les consoles de salons. Au delà de Crazy Taxi, il est amusant de rappeler d’autres adaptations Arcade de SEGA comme Sega Rally ou Power Stone. De là à penser que c’est une des (nombreuses et bien différentes) raisons ayant mené la console à sa perte.. Il n’y a qu’un pas. Pouvons nous conclure que les consommateurs, malgré la qualité intrinsèque évidente de ces différents softs, étaient réticents à l’idée de payer le prix fort pour un catalogue largement fourni en jeux Arcade parfois jugés trop "simplistes" ?

Plus intriguant encore, la DreamCast ne représente-t-elle pas à posteriori un pont entre le Jeu Arcade d’antan et le Jeu Arcade d’aujourd’hui, puisque ouvrant une brèche toute fraiche, celle du Online..

 

 

 

… Et renaissance.

Il faudra finalement attendre l’avènement du réseau internet Haut Débit avec l’arrivée des consoles hautes définitions pour assister à une véritable renaissance des Jeux Arcade en tant que tels. À travers le Xbox Live, PlayStation Network ou encore la plateforme Steam. Les développeurs indépendants pouvant désormais créer et proposer leurs créations souvent sommaires et pourtant addictives au plus grand nombre, mais surtout à petit prix (se débarrassant de certaines contraintes économiques induites par la distribution physique). Et c’est peut être ici le point le plus important, se démarquant alors de l’échec commercial (8 millions de consoles) de l’expérience DreamCast par SEGA.

Avec de telles dispositions, c’est un véritable retour en force des anciens codes du Jeu Vidéo, à la portée économique, physique et idéologique de tous. Un scénario servant souvent de prétexte au Gameplay lui même reposant sur une idée souvent simple mais efficace.

C’est l’arrivée des Castle Crashers, Shadow Complexe, Super Meat Boy, Journey, FEZ ou encore la série des Bit Trip. Present. A la fois fun, proposant des mécaniques intuitives, mais aussi exigeants. Aujourd’hui cette section représente sans doute la meilleure succession de l’Arcade.

 

 

 

Ce secteur gagne en popularité d’année en année, ralliant d’anciens adeptes tout en dénichant de nouveaux supporters. Appuyé par l’ascension du Crowdfunding (financement par tiers avec des plateformes comme KickStarter ou encore Ulule) et ses chiffres astronomiques (rappelons qu’en 2012 80millions de Dollars ont transités dans la section Jeu Vidéo du site KickStarter) ces jeux Arcades ont trouvés leur public et s’impose désormais comme une alternative crédible aux jeux estampillés AAA.

Il y a donc fort à parier qu’à l’avenir les constructeurs tiendront de plus en plus compte de ce secteur grandissant en multipliant les campagnes marketing et autres exclusivités afin de séduire le plus de joueurs possible.

 

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N’en doutons pas, le Jeu Arcade n’est pas mort et s’offre même un redoutable come-back, s’adaptant (ironiquement) merveilleusement bien à l’ère du Online. L’une des plus belles revanches du Jeu Vidéo.

Note des membres

10 / 10
  • Titiboy
    10
  • UsBro
    10
  • jeanblock
    10

Commentaires (1)

author Titiboy 28/09/2013
22:35
Un 10 pour toi contra !