[RETRO-TEST] Castlevania : Rondo of Blood : Précurseur d'un épisode culte

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Greed Lavare
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[RETRO-TEST] Castlevania : Rondo of Blood : Précurseur d'un épisode culte

Message par Greed Lavare »

Lorsque l'on pense à Castlevania, la célèbre franchise de Konami, on se souvient généralement de châteaux labyrinthiques au level design somptueux, qui demandent fièrement au joueur de parcourir encore et encore certaines de leurs zones lugubres afin de déverouiller des passages inédits qui le mèneront inéluctablement vers de précieux trésors et autres sources de pouvoir. Même sans être spécialement nostalgiques, les joueurs auront tendance à dire, et à fortes raisons, que le meilleur représentant de cette vision idéale n'est nul autre que son introducteur : Castlevania : Symphony of the Night. Bien qu'il pourrait être le sujet de ce présent rétro-test, ConsoleFun a décidé de se focaliser sur l'une de ses origines (la principale étant évidemment Metroid) : le précurseur de ces idées géniales de level design qui, malheureusement, n'a jamais vu le jour en Occident à l'époque : Castlevania : Rondo of Blood, dixième épisode de la série sorti en 1993 sur PC Engine Super CD-Rom².



 





 









Nota Bene : Les images illustrant ce rétro-test n'ont pas été capturées par le rédacteur mais ont été piochées sur les sites nipponophones gamp.ameblo.jp et asahi.tsuyushiba.com, ainsi que sur castlevania.fandom.com.


 



 



Un coup de fouet pour la série



 



Après un siècle de paix, la face sombre de l'humanité s'est manifestée dans l'ombre en invoquant le seigneur des ténèbres, le comte Dracula. Les forces maléfiques de retour, des villages sont attaqués et des vierges capturées pour assouvir le puissant comte. L'une d'entre elles, Annette, n'est nulle autre que la bien-aimée de Richter Belmont, énième descendant de la lignée divine vouée à pourfendre le mal et à défaire Dracula. Pressé par les évènements, le héros pénètre le château démoniaque afin d'accomplir sa destinée et délivrer sa belle, qu'importe les obstacles et les horribles créatures qu'il lui faudra affronter pour y parvenir.



 



Classique dans sa construction, le scénario du jeu sait surprendre le joueur par sa mise en scène qui, dès l'introduction, fascine : sprites détaillés et animés (dont certains sont si travaillés qu'ils figureront dans les jeux suivants), textes intégralement doublés (une première dans la série), bande son rythmée et thèmes musicaux réorchestrés grâce à la puissance du support CD.



 



Même si la mise en scène de cet opus peut paraître sobre aujourd'hui, elle a le mérite d'être encore efficace et bien pensée. Ainsi, le prologue du jeu met en scène Richter sur son chariot, jaillissant à toute allure d'une forêt le menant vers le château de Dracula. Dans le décor au loin se dessine une silhouette spectrale qui poursuit le jeune Belmont : c'est la Mort en personne qui vient le tester. Alors que la Faucheuse se tient juste devant lui, suspendue dans les airs et prête à prendre sa vie, les chevaux continuent leur course effrénée contre la pluie battante et le vent qui, sans retenue, emporte la cape du héros. Aucune musique ne vient accompagner ce court combat servant d'apprentissage rapide au joueur : l'atmosphère est posée par une simplicité éloquente.



 





 



Le niveau suivant se déroule quant à lui au milieu d'une ville incendiée, envahie par des cadavres mouvants et des golems. La musique du stage, que les fans de la série ont déjà pu ouïr dans les épisodes précédents, est engageante et la guitare électrique rend plus nerveuse cette deuxième confrontation — pourtant plus douce — contre les forces du mal : le joueur est en possession de tous ses moyens et apprend rapidement à utiliser les objets trouvés dans les brasiers qu'il éclate avec son fouet. Pour mieux le surprendre et tester ses réflexes, des squelettes bondissent des bâtiments enflammés en brisant les fenêtres.



 



L'initiation du joueur aux principales mécaniques de jeu est courte mais efficace, et sa progression est finement menée par un level design aussi simple qu'efficace : le joueur parcourt un niveau en sautant de plateformes en plateformes et en affrontant un bestiaire fourni et cohérent avec l'univers, puis il doit vaincre un boss pour entamer le niveau suivant. Ses actions à travers les différents tableaux l'amèneront parfois à faire des découvertes : un item caché dans un mur ou encore des passages secrets conduisant à un nouvel embranchement dont la finalité est un boss différent. En abattant ce dernier, le joueur débloque une route alternative avec son lot de décors et de monstres inédits qui, de toute manière, le mènera aux trois mêmes derniers stages.



 



Beaucoup de boss se fondent dans le décor avant de s'en détacher et d'attaquer le héros.



 



Au total, il existe douze niveaux (treize en comptant le prologue) dont seuls neuf peuvent être parcourus de façon ininterrompue. Contrairement à ses aînés, Castlevania : Rondo of Blood possède heureusement un système de sauvegarde automatique permettant de jouer et de rejouer les niveaux débloqués via le menu principal. Dans ce même menu, le taux de complétion du joueur est inscrit en permanence en haut de l'écran, l'incitant ainsi de manière subtile et efficace à refaire certains niveaux jusqu'à obtenir un satisfaisant 100%.



 



Pour y parvenir, le joueur doit trouver et libérer les quatre vierges qui ont été faites prisonnières par les vils serviteurs de Dracula, ce qui débloquera une nouvelle cinématique de fin (comportant peut-être trop peu de différences avec l'originale pour se montrer réellement gratifiante) après avoir terrassé le dernier boss du jeu, mais pas seulement...



 



En amassant suffisamment de cœurs, l'énergie permettant d'utiliser des armes secondaires (haches et couteaux de lancer, eau bénite, etc.), on peut déclencher une Furie d'Items, une attaque impressionnante qui élimine tous les ennemis à l'écran.



 



 



Lignée divine



 



Castlevania : Rondo of Blood propose une difficulté certes progressive mais assez prononcée, notamment à cause des mouvements rigides (mais réactifs) de Richter et du nombre d'ennemis et d'obstacles croissant. Il existe cependant une alternative aux novices : un second personnage jouable répondant au nom de Maria Renard, une demoiselle en détresse qu'il faut libérer dans un souterrain du niveau 2, le dernier niveau à proposer une difficulté abordable.



 



Lointaine parente des Belmont, Maria est capable d'invoquer des créatures magiques : chat, oiseaux, dragon... Au lieu d'un coup de fouet, elle envoie deux colombes en quasi simultané dont chacune peut blesser deux fois un ennemi — pratique ! En plus de sa magie efficace, la fillette est très agile : alors que Richter est capable de bondir en arrière pour esquiver les attaques adverses (un nouveau mouvement bienvenu), la jeune magicienne, elle, peut effectuer un double saut, des roulades ou encore des glissades qui lui permettent d'éviter les coups et de prendre de la vitesse dans les tableaux qui demandent normalement beaucoup de dextérité.



 



Maria est un personnage agréable et amusant à contrôler, aussi bien pour les novices que les férus du genre, et apporte une dose de gaieté plutôt décalée avec ce château lugubre. Vaincre le dernier boss du jeu avec elle débloque d'ailleurs une séquence de fin exclusive — contrôler Maria n'a ainsi aucune incidence négative sur l'expérience du joueur. Au contraire, jouer avec elle permet aux moins expérimentés de mieux appréhender le jeu et d'apprendre les niveaux suivants pour, pourquoi pas, les essayer à nouveau avec Richter.



 





Plutôt rares, les cinématiques sont jolies et bien animées (à l'heure actuelle, elles sont encore regardables). Cependant, après les avoir vues une fois, la plupart d'entre elles ne peuvent plus être revisionnées à moins de créer un nouvel emplacement de sauvegarde et recommencer le jeu depuis le début.



 



 



Tempo endiablé



 



Bien que le jeu puisse se terminer d'une traite en moins d'une heure, tenter le 100% demandera environ cinq heures de jeu aux moins avertis des joueurs. Même si la durée de vie de Castlevania : Rondo of Blood peut sembler courte, elle est suffisante : le nombre de niveaux est satisfaisant — en ajouter d'autres aurait probablement brisé le rythme de l'aventure — et chacun d'entre eux est rapide à compléter grâce à la très bonne disposition des plateformes et des ennemis, aussi sournois que prévisibles. À quelques exceptions près, ces derniers ne réapparaissent d'ailleurs pas une fois tués, facilitant les allers-retours et leur mémorisation.



 



Les timing serrés et les sauts milimétrés, qui servent souvent d'obstacles à du contenu bonus, incitent indirectement le joueur à s'entraîner et à dompter le jeu. Grâce au menu de sélection de niveaux, recommencer n'est jamais un supplice : on explore, on découvre, on observe, on s'entraîne et on accélère progressivement son rythme de jeu. Si le joueur en réclame plus, il peut tenter ce que le jeu semble lui demander depuis le départ : améliorer ses timings et effectuer de nouveaux temps records. C'est d'ailleurs pourquoi on notera que le jeu n'enregistre malheureusement pas les meilleurs temps du joueur qui souhaite se surpasser (ce que corrige Castlevania : The Dracula X Chronicles, la version améliorée de Rondo of Blood sortie sur PSP en 2007)  — dommage.



 



 Certaines situations exigent de ne pas perdre le rythme : s'arrêter, c'est risquer sa vie.



 



 



Jouabilité                17



Encore dynamique et maniable aujourd'hui, seule la rigidité de Richter peut décontenancer les joueurs modernes. La souplesse de Maria, elle, est exquise et ne dévalorise jamais le joueur, et ce même si elle rend le jeu beaucoup plus facile. Le level design est soigné à l'extrême et ne prend pas une ride.



Graphismes                17



Sprites détaillés, animations fluides et suffisantes, décors travaillés : les graphismes 16-bit sont encore superbes aujourd'hui.



Bande Son                17



Le support CD est exploité à merveille : les bruitages sont réussis et les doublages japonais convaincants. Mais ce qu'on retient principalement, ce sont des musiques entraînantes et rythmées, ainsi que des thèmes récurrents ici réorchestrés pour le plus grand plaisir des oreilles.



Duréé de vie                13



Alors même que le jeu peut se finir en une heure en ligne droite, la curiosité et le désir de compléter le jeu à 100%  — probablement dû à la présence d'un menu de sélection de niveaux bienvenu — poussent le joueur à explorer et à réexplorer les différentes zones du château de Dracula.



Scénario               10



Même si le scénario de ce Castlevania tente une certaine approche sur la nature de Dracula, il reste globalement basique. Heureusement, on ne demande pas au jeu de nous conter une grande épopée, mais bien de poser une ambiance seyant au dynamisme de son gameplay — ce qu'il réussit. On peut toutefois reprocher à la séquence de fin ultime, celle se lançant après avoir secouru toutes les vierges avec Richter, un manque de différences notoire par rapport à la fin dite "normale".



Les + :





  • Le level design et tout ce que ça englobe (mise en scène, décors...)




  • Les graphismes soignés




  • Maria et son style de jeu unique, plaisant et accessible




  • La bande son



    Les - :




  • Un peu court — on en veut toujours plus !




  • La fin complète et ultime de Richter peu gratifiante au vu des efforts fournis





 



Conclusion



Même si quatre ans plus tard, Symphony of the Night s'inspirera grandement de Metroid pour créer un nouveau genre — le Metroidvania, Rondo of Blood a beaucoup aidé à sa création grâce à son système intelligent d'exploration fait d'allers et retours entre les niveaux. Apogée de l'action-plateforme 16-bit et précurseur de l'épisode de la saga le plus culte, Castlevania : Rondo of Blood est un classique et un immanquable.



 



Note générale                17



 




ardcade
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Message par ardcade »

Super épisode
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Greed Lavare
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Message par Greed Lavare »

Nous sommes d'accord ! :)
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