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Metal Gear Solid : Ground Zeroes

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Ca fait presque 6ans qu'on attendait un nouveau Metal Gear Solid sur console de salon. Une longue attente à peine attenuée par le sympathique Metal Gear Solid : Peace Walker sur PSP, et le tranchant Metal Gear Rising sur consoles de salons et PC. C'est finalement par les traits du charismatique Big Boss qu'on repose les mains sur le pad. Petite nouveauté cependant, le retour de l'emblématique Naked Snake se fera cette fois-ci en deux temps...

Vous l'aurez compris, ce test écrit n'échappera pas à la polémique qui crystallise la sortie de Metal Gear Solid V : Ground Zeroes. Pour autant, dans un soucis de clarté, je me concentrerai d'abord sur la qualité intrinsèque du jeu, avant de revenir en dernier point sur les débats animés par cette situation.

 

Tu es toujours aussi rapide Snake, malgré l'âge.

Ce nouvel opus cross génération marque donc le retour de l'emblématique Naked Snake, alias Big Boss. Désormais émancipé de son territoire natal, les Etats-Unis, le légendaire soldat bourreau de son mentor The Boss s'affiche à la tête d'une organisation de mercenaires, rentranchés sur une plateforme maritime judicieusement appelée Mother Base. Si je prends le temps de parler de la Mother base, c'est que cette précision prendra toute sa mesure dans la mythologie Metal Gear, celle qui symbolise le fameux “Ground Zeroes” (appelation donnée à des evènements ou lieux marquants) du héros tragique, celle là même qui fera passer Naked Snake de l'attachant héros qu'on connait, au dangereux terroriste Big Boss défait par son fils Solid Snake quelques années plus tard.

Ainsi, vous êtes envoyé à Cuba, sur la base militaire Américaine Omega, hors de toute juridiction, rappelant le tristement célèbre Guantànamo. Vous avez pour objectif de libérer Paz, l'espionne au double jeu aperçue au cours des evènements de Peace Walker, qui pourrait réveler à l'ennemi de dangereuses informations concernant la Mother Base. Epaulé à la radio par Kaz Miller, vous allez devoir infiltrer le camp à la rencontre de Chico, un jeune mercenaire ayant rejoint les rangs de Big Boss, ce dernier étant également retenu prisonnier sur la base, et pouvant alors vous indiquer la dernière position connue de Paz.

Si le scénario est déjà connu dans ses grandes lignes, la superbe cinématique d'introduction tout en plan séquence (diffusée depuis 2012) pose tout de suite l'ambiance et rappelle à quel point Hideo Kojima maîtrise l'art de la mise en scène. Un contexte résolument mature qui introduit le mystérieux Skull Face, membre de la “XOF”, anagramme de l'équipe FOX de Naked Snake. Une aventure qui s'achèvera finalement sur le fait traumatisant (magistralement mis en scène) poussant Big Boss à détourner sa ligne de conduite au service d'une haine et d'une vengeance aveuglante envers Cipher, reliée à Major Zero.. Des conséquences qui seront contées dans The Phantom Pain, l'autre morceau de l'aventure Metal Gear Solid V bien plus que conséquente et “complète” que Ground Zeroes, ce dernier ayant toujours été presenté comme le Prologue du premier.

Le nouveau moteur FOX Engine est bluffant de nuit

 

Metal Gear s'ouvre au monde.. enfin presque.

La principale nouveauté de ce Metal Gear Solid V : Ground Zeroes réside dans l'introduction de nouvelles mécaniques induites par la nouvelle dimension Open-World insufflée à la série. Une tournure qui semblait inévitable pour un jeu misant principalement sur son aspect infiltration. Cependant, Ground Zeroes n'est en fait qu'un monde “semi-ouvert” imposant des limites claires dans sa zone de jeu, une volonté semble-t-il de Hideo Kojima pour initier en douceur le joueur avant de plonger ce dernier dans le vaste terrain de The Phantom Pain.

Prenant de l'âge (la licence a fêté ses 25ans), le gameplay de Metal Gear avait décidement bien besoin d'un coup de jeune, une cure de jouvence incarnée par des mouvements fluidifiés directement inspirés du TPS moderne. Ainsi, si l'approche furtive reste à privilégier, les gunfights s'en retrouvent assouplis, plus agréables à aborder. Rassurez-vous, pour autant, l'infiltration n'a jamais été aussi jouissive, nécessitant une attention de tous les instants. Le fait de se passer du radar Solition, nous oblige à scruter le moindre centimètre carré aux jumelles avant d'amorcer son chemin. Des jumelles qui servent notamment à marquer ses ennemis, comme on a déjà pu le voir dans Far Cry 3, pour suivre en permence leurs déplacements sur sa vision directe. Diablement pratique lorsqu'il s'agit d'étudier les habitudes des gardes, pour mieux passer dans leur dos. Le CQC (Close Quarter Combat) a été au passage amplement simplifié, évitant les situations gênantes de Metal Gear Solid 3 et réduisant alors la manipulation à deux pressions : Tapoter pour assomer son adversaire ou maintenir pour maitriser le malheureux et pouvoir l'interroger, le déplacer ou l'achever. Il est d'ailleurs utile de questionner les gardes pour complèter la carte fournie par votre iDroid (accessible en pressant la touche Start, ce qui ne met pas en pause le jeu) ou obtenir certains objets clés comme des cassettes audio ou les patchs XOF. Quelques “aides” sont également de la partie, comme ce bullet-time de 3-4secondes lorsqu'un garde vous repère, laissant la possibilité de rectifier la situation en abatant ou assomant l'ennemi. Pour les puristes craignant la casualisation, ce genre d'aide peut être desactivé dans le menu.

L'ensemble des mouvements et des animations de Snake ont été revus pour l'occasion, pour le meilleur mais aussi pour le pire. On regrette notamment la nouvelle façon de se coller aux objets et aux murs, beaucoup moins “plaqué” qu'à l'habitude, rendant la manoeuvre assez maladroite jusqu'à parfois vous trahir sur un mouvement de trop à cause de la sensibilité du stick. On regrettera aussi la disparition du menu en sélection par gâchettes, ces dernières étant désormais allouées aux classiques viser/tirer. Un changement déjà entrevu dans Peace Walker, qui s'expliquait néanmoins par la maniabilité particulière d'une PSP. Adieu également le Codec et les fréquences, on se contentera ici d'un simple appui radio (en pressant la touche LB) vous donnant quelques indications concernant la mission et la base.

Du changement massif qui perturbera et même frustrera les habitués de la série sur les premiers instants pour finalement s'apprivoiser sur la durée. On comprend alors qu'on a jamais contrôlé Snake aussi facilement, aidé par cette caméra libre définitivement indispensable à la série. On aurait également aimé voir autant d'attention porté à l'IA ennemie, ne faisant illusion que lors des premières situations. On remarque dès lors quelques situations gênantes (vous êtes juste devant le garde qui ne vous voit pas à cause d'un angle mort improbable). Mais aussi idiots soient-ils, vous pourriez être tentés de recruter ces soldats, et c'est possible. A la manière de Peace Walker, vous pouvez assomer, porter et amener vos ennemis à l'hélicoptere de rappatriement (qu'il faudra appeler par le menu ou la grenade dédiée) tout comme les nombreux otages du campement subissant le même sort que Chico.

Pour finir concernant le gameplay, Hideo Kojima a introduit une nouvelle feature plutôt étonnante, qui donne la possiblité de conduire les véhicules de la map. Concrêtement, la largesse de la carte de Ground Zeroes n'impose pas vraiment leur utilisation, surtout qu'il est difficile de rester discret au volant.

Marquer les gardes peut s'avèrer utile pour ne pas les perdre de vue

 

La pluie n'a jamais été aussi belle.

Metal Gear Solid V : Ground Zeroes, c'est aussi l'occasion pour Konami et Kojima de faire une démonstration de force de leur nouveau moteur FOX Engine, difficilement mis en valeur par PES 2014. Tout simplement magnifique de nuit, la pluie n'aura jamais été aussi belle, appuyant les reflets et les effets de lumière du décor. C'est bien là l'ingéniosité du moteur spécialement developpé par Hideo Kojima, qui consiste principalement à jouer sur les éclairages et la lumière, un subterfuge d'autant plus révélateur que de jour Ground Zeroes se revèle moins impressionnant, laissant apparaitre quelques textures grossières tout en restant suffisament agréable à l'oeil. C'est finalement l'impression d'ensemble qui perdure, notamment sur PlayStation 4 qui accueille une version en 1080p et 60FPS tout en ayant profité d'un traitement du ciel particulier, criant de réalisme.

Sur le plan technique, le jeu est rarement pris en défaut, poussant le détail jusqu'à faire en sorte que les pieds de Snake s'adapte parfaitement à l'inclinaison du sol. Sur Next-Gen le jeu est fluide et ne souffre d'aucune baisse de framerate, contrairement aux versions PlayStation 3 et Xbox 360 qui subiraient quelques chutes selon les retours du net. Bien que la zone de jeu ne soit pas immense, aucun chargement ne se mettra en travers de votre route, c'est d'autant plus agréable que les graphismes sont au service d'une ambiance palpitante et terriblement séduisante, captivante, rappelant presque le film The Rock de Michael Bay et sa scène d'introduction de nuit, un rapprochement presque évident.

Sans grande surprise donc, Metal Gear Solid V : Ground Zeroes ne déroge pas à la règle, au coeur d'une saga habituée à pousser ses supports d'accueil jusqu'à leurs derniers retranchements. C'est d'autant plus certain que le trailer de Metal Gear Solid V : The Phantom Pain dévoilé à l'E3 s'est révélé véritablement convaincant sur le plan graphique et technique.

Ramenez vos cibles et même vos ennemis à l'hélicoptère

 

Le retour de Snake marqué par la polémique.

Comme promis, il est temps de revenir sur la polémique entourant la sortie du jeu. Avec l'annonce du segment The Phantom Pain, la partie Ground Zeroes s'est vu reléguée au plan de simple prologue, une introduction vendue finalement séparément à prix réduit. On ne peut effectivement pas reprocher à Konami et Kojima Production d'avoir masqué la nature du titre. On a très vite compris alors qu'à l'instar du Tanker sur Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty (vendu à l'époque en démo pour l'achat du jeu Zone of the Enders) Ground Zeroes serait une aire de jeu très courte à fort potentiel de replay value.

Pour autant, ça n'a pas empeché la toile de s'enflammer lorsque le site NeoGaf a annoncé avoir terminé la trame principale du jeu en moins de 2h, comme si on découvrait tout juste la nature de Ground Zeroes. Un étonnement materialisé par les critiques de certains sites spécialisés et de forums à la sortie du titre, n'hésitant pas à crier au scandale pour le rapport qualité/prix.

Se pose alors ici un soucis majeur, touchant finalement une large partie des jeux actuels. Doit-on consciemment sous-evaluer un jeu pour ce que ce dernier représente au sein du système mercantile dans lequel il évolue ? Doit-on pénaliser la pratique ou le prix au détriment de ce que l'experience apporte ? Car si tel est le cas, il devient absurde de noter les contenus additionnel (DLC) ou autres portages HD pour ce qu'ils représentent, des contenus à but purement lucratif. On en vient alors à s'assoir entre deux chaises, ayant d'un côté un jeu diablement addictif, plein de promesses, et de l'autre la représentation d'une pratique hyper douteuse qui consiste à scinder volontairement une oeuvre en deux pour dégager plus de revenus (qui serviront sans doute à combler le déficit creusé par le moteur FOX Engine). Si Hideo Kojima a tenté lui même d'éteindre la polémique en justifiant ce format pour contenter les joueurs impatients mais aussi préparer ces derniers au chamboulement promis par the Phantom Pain, on peine difficilement à oublier que la manoeuvre est d'avantage mercantile qu'artistique.

Ensuite, rappelons tout de même que l'aventure complète de ce Ground Zeroes ne s'achève pas en 2 pauvres heures. Le jeu est composé de 6 missions (dont 1 bonus et exclusive à chaque plateforme) qui ne se résument pas à aller chercher des objets ou faire le chemin en mode miroir. Par exemple, l'une d'entre elles consiste à repérer et abattre deux assassins du Laos venus se réfugier au sein du camp. Une autre consiste à exfiltrer un agent allié de la base en pleine fuite, le tout en rentrant dans le tas. Vous vous en tirerez au final entre 5 et 8 heures de jeu selon le joueur que vous êtes, et même plus si vous cherchez à complèter le jeu à 100% avec les cassettes et les patchs XOF (qui débloquent la mission bonus) à dénicher. Pour autant, on regrette amèrement l'absence d'un Boss à affronter, à la manière d'Olga sur le Tanker de Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty.

Attention aux Body Snatchers, Raiden est de la partie dans la mission bonus Xbox

Comprenez donc que je ne cautionne aucunement la pratique de ce découpage du Prologue et du “vrai” jeu, bien conscient que cette démarche (pourtant pas nouvelle, quand on pense à Gran Turismo 4 ou Ratchet & Clank) mènera forcément à des excès et qu'elle représente sans doute une nouvelle manière d'amortir les coûts de production, de la même façon que l'Early Access qu'on observe sur les jeux indés.

Pour autant, je ne peux m'empêcher de juger l'oeuvre en elle même, pour ce qu'elle est, pour ce qu'elle apporte. Ainsi donc, la note et l'appréciation finale ne conviendront sans doute pas à un grand nombre des lecteurs du site, mais je prends le risque de noter l'experience et non la stratégie mercantile représentative de Metal Gear Solid V : Ground Zeroes.

Test réalisé par Contra

  • JOUABILITÉ

    17

    Un remaniement total du gameplay bienvenu, s'inspirant par endroit de l'opus peace Walker sur PSP. Si les premières minutes peuvent s'avèrer perturbantes, Snake n'a finalement jamais été aussi maniable. Quelques choix auraient cependant pu être évités, comme l'absence de Codec, la façon de se plaquer au mur ou même l'impossibilité de taper contre un objet.

  • GRAPHISMES

    16

    Le FOX Engine prouve enfin sa valeur, en mettant en avant la qualité du travail concernant les éclairages. Véritablement bluffant de nuit, le jeu s'avère néanmoins moins impressionnant de jour, laissant apparaitre quelques textures grossières. Cependant l'ensemble reste largement satisfaisant, d'un aspect très réaliste et servant parfaitement la mise en scène toujours aussi inspirée d'Hideo Kojima. Sur Next-Gen le jeu tourne en 60FPS constants.

  • BANDE SON

    18

    Harry Gregson Williams, le célèbre compositeur Hollywodien, rempile une nouvelle fois pour notre plus grand plaisir. Des thèmes musicaux parfaitement adapté, l'artiste est en terrain connu. Si les puristes regretteront l'absence de David Hayter au doublage de Snake, l'acteur Kiefer Sutherland sert parfaitement son rôle, une implication au service de dialogues toujours aussi captivants.

  • DURÉE DE VIE

    14

    Le point sensible du soft. Tout dépendra de votre profil. La mission principale intitulée “Ground Zeroes” se boucle en moins de 2h. Cependant, le jeu propose 5 autres missions parfaitement valables qui vont inciteront à jouer différemment, pour une durée de vie totale entre 6 et 8h de jeu, sans chercher les objets annexes. De plus Metal Gear Solid V : Ground Zeroes propose une replay value indéniable et système de scoring pour les aficionados qui pourront alors se tirer la bourre avec leurs amis.

  • SCÉNARIO

    14

    Sans s'étaler sur des heures interminables de cinématiques, Ground Zeroes parvient suffisamment à retenir l'attention du joueur par l'intermédiaire d'une introduction et d'une scène finale époustouflantes, pleines de promesses. On regrettera cependant la légèreté scénaristique au sein même des missions, notamment à cause de la disparition du Codec. Finalement, une seule sensation subsiste à la sortie : vivement Metal Gear Solid V : The Phantom Pain.

  • Points positifs

    • Big Boss, toujours aussi charismatique
    • Un plan séquence en introduction époustouflant
    • Le FOX Engine, de nuit
    • Un gameplay remanié et plus réactif
    • 6 missions intéressantes
    • La bande son au rendez-vous
    • Un final plein de promesses
    • Le replay-value
    • La mise en scène toujours aussi inspirée
  • Points négatifs

    • Le FOX Engine moins impressionnant de jour
    • Où est le codec ? Pourquoi on peut plus faire de bruit contre un objet ?
    • La durée de vie si on se cantonne à la mission principale
    • Un peu trop chère pour les néophytes
    • Pas assez scénarisé au sein des missions
    • Pas de Boss à affronter..
    • L'IA pas toujours optimale

Conclusion

En conclusion, Metal Gear Solid V Ground Zeroes remplit parfaitement son contrat : nous offrir un aperçu étincellant des prochaines aventures de Big Boss sur Metal Gear Solid V : The Phantom Pain. Si le jeu est clairement déconseillé à plein tarif, surtout aux étrangers de la saga, il fera sans conteste le bonheur des autres. Véritable démo technique et démonstrative, Ground Zeroes nous initie aux nouvelles voies empruntées par la série, s'ouvrant finalement à l'ère de l'open world et offrant ainsi de jolies perspectives pour l'infiltration, qui n'a jamais été aussi jouissive. Si le tableau n'est pas parfait, à l'image de quelques choix contrariants concernant le codec ou la façon de se plaquer aux objets, on apprécie particulièrement la fraicheur se dégageant du remaniement global des mouvements de Snake offrant au joueur la possibilité d'aborder ses situations comme il le souhaite. Une entrée en matière séduisante tant sur le plan technique, graphique et scénaristique qui promet une folle épopée sur The Phantom Pain.

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Commentaires (1)

author Titiboy 21/07/2014
00:51
Beau test, mais je suis extrêmement mitigé par ce jeu.
J'ai fini le jeu en 90 minutes ! Oui......90 minutes. Alors biensûr, il y a des missions annexes qui sont plutôt difficiles à mener, mais le jeu s'apparente quand même plus à une démo qu'autre chose.

Même la cinématique d'intro est la même que ce qui avait été présenté en forme de trailer il y a un an.....

Bon tout n'est pas noir dans ce jeu, étant donné que le scénario est encore une fois béton. Et des graphismes vraiment beaux.
Mais il y a comme un goût d'inachevé malgré tout. Des ennemies qui spawn comme par miracle au milieu d'un champ vide, une IA qui est quand même fragile...

Ca sent que je vais noté le jeu dans la fiche PS4 ^^.