Très souvent considéré comme un nanar du jeu vidéo, The Surgeon Simulator est de retour pour une version 2013. Est-ce réellement un simulateur d’opération chirurgical ? Ce jeu s’apparente plutôt à un gros défouloir complètement décalé. Alors enfilez votre blouse blanche et passons ensemble à l’action ! Quoi ? Vous n’avez pas votre diplôme de chirurgien ? On s’en balance, venez !
« C’est quand qu’on commence ? »
Ce petit simulateur va propulser le joueur dans la peau d’un chirurgien. Avant d’entamer une quelconque opération, une petite virée dans son bureau sera obligatoire. Ben oui, il servira de menu principal. C’est ici même qu’il sera possible de consulter son bloc note pour commencer « une partie », pour consulter les succès débloqués, pour modifier les options de jeu, … La cerise sur le gâteau est que l’on pourra interagir avec tous les éléments présent sur le poste de travail. Insérer des disquettes dans l’ordinateur pour en visionner le contenu, répondre au téléphone ou presque, … certes inutile mais qui plongera directement l’apprenti boucher… euh… chirurgien dans l’ambiance : tout le jeu s’effectue à l’aide d’une seule main apparente à l’écran. Il faudra être sacrément adroit. Une fois ce rite de passage pris en main, le joueur devra accéder au bloc note et prendre connaissance des opérations à effectuer. Il y en a trois effectuables dans deux environnements différents. C’est-à-dire qu’une fois que l’on aura réussi une greffe de cœur, une greffe de reins puis une greffe de cerveau dans la salle d’opération, on pourra rejouer le tout dans une ambulance. Six « niveaux » donc.
Aller, on se matte une petite disquette avant d'entrer dans le vif du sujet.
Ben oui, les CD c'est démodé.
Ça va saigner !
Enfin, il est grand temps de charcuter le patient. Une fois la « partie » commencée, le chirurgien doit accomplir l’objectif qui lui est confié : Effectuer une greffe d’organe ! Il dispose d’un panel d’outil pour le moins varié (scalpel, scie, marteau, ciseaux, seringues, perceuse, …). Sympa pour jouer au parfait petit chirurgien. D’autres objets complètement inutiles rempliront la table d’opération (verres, bouteille, radio, …). De vrais petits obstacles qui ne cesseront de parasiter les mouvements de l’apprenti. Pour parvenir à ses fins, il faudra suivre… aucun protocole. Et c’est là que le concept devient totalement marrant et débile à souhait. Il faut faire une greffe du cœur ? Pas de problème ! Et vas-y que je te casse les côtes avec mon marteau, que je t’arrache les poumons avec les mains, que je te vire ton pauvre petit cœur avec un scalpel et que je le remplace par un cœur tout neuf fraîchement sorti de sa boite et qui aura trainé on ne sait où dans la salle. Les fous rires sont assurés ! Attention puisque le patient peut faire une hémorragie à chaque manœuvre violente. Un compteur indiquant sa quantité de sang diminuera alors. Une petite piqure suffira tout de même à stopper ce flot d’hémoglobine. Un timer s’enclenchera a aussi en début d’opération. Le but premier sera par la même occasion d’être le plus efficace et rapide possible en accomplissant son objectif d’une main de maître. Un concept simple et pourtant tellement exigeant.
Pas de panique, tout va bien... ou presque
Qu’est-ce qu’on se marre
Difficile de prendre ce jeu au sérieux tellement l’opération vire au ridicule. Et c’est du fait de sa maniabilité que les « parties » rimeront le plus souvent avec foirade total. Cinq touches du clavier servent de doigts, la souris permet de déplacer la main, un clic gauche fait descendre la petite mimine, un clic droit enfoncé et un déplacement de la souris font pivoter la main. Une prise en main assez laborieuse mais on ne voit pas comment ils auraient pu faire mieux. Cette maniabilité se voulant être technique enclenchera pas mal de bêtise en plein travail. Par exemple, en voulant prendre un outil précis, il ne sera pas rare de faire trébucher un verre et tous les autres ustensiles à proximité. Il sera fréquent de faire tomber ses outils dans le corps du patient. Les déplacements sont tellement laborieux qu’on finira souvent part faire n’importe quoi et rire à chacune de nos inepties. Hop, je balance une bouteille sur ta tronche, je dégomme ta boite crânienne avec un bloc note, je te fou une seringue dans l’œil. Certes, il est largement possible de mener à bien sa mission mais la massacrer sera d’autant plus marrant. Surtout que l’opération n’a ni queue ni tête : on dégomme les organes gênant jusqu’à atteindre celui à remplacer, on les enlève un par un et on les balance n’importe où, on arrache l’organe « malade » et on jette celui à greffer à la place de l’autre. Pas très rigoureux et cohérent tout ça. Quoi ? Le patient vient de périr sous mes mains expertes ? M’en fiche, je recommence !
Bon, où est-ce que je vais mettre ça moi ?
Aller, soyons sérieux…
Bien évidemment qu’il est possible de mettre à bien son objectif. Cela demandera quelques minutes de pratique pour contrôler parfaitement sa main et bénéficier d’une précision quasi chirurgicale. Les plus patient et vertueux des gamers relèveront ce challenge et joueront le jeu. Les autres se poileront à chacune de leur péripétie. D’ailleurs, la récompense ne sera pas vraiment de qualité : On obtiendra une bonne note sur son calepin, on débloquera le niveau suivant et on fera l’acquisition de nouvelles disquettes sur notre bureau. Disquettes que l’on pourra visionner en espérant réussir à les insérer dans son foutu PC. Néanmoins, ces victoires offriront un certain prestige et surtout la possibilité de refaire ces fameuses greffes dans une ambulance ! Et là, ce sera l’apocalypse le plus total, le patient bougera, les outils se déplaceront, les organes voleront sur la route, … les joies de la conduite dans toute sa splendeur. Finalement, être un bon élève permettra de s’adonner à son métier dans des conditions des plus extrêmes et délirantes !
Tellement réaliste de matraquer le crâne de son patient !
Désormais il a du sang sur les mains
Après moult péripéties médicales et de nombreux décès, The Surgeon Simulator 2013 reste un titre vraiment sympa. Un gros défouloir pour ceux qui ne veulent pas le prendre au sérieux, un exercice chirurgical ou presque pour les joueurs qui se prêteront au jeu. Le tout est de savoir si les développeurs se sont investis d’arrache-pied pour concevoir un simulateur pointilleux et de qualité, si c’est le cas, c’est littéralement raté (on se doute que cette hypothèse soit fausse) ou si ils ont préférés jouer la carte de l’absurdité total en incluant un gros décalage dans les situations rencontrées (on penchera plutôt pour cette option). Malgré une prise en main laborieuse demandant beaucoup de patience et de doigté, le soft se laisse séduire de par son originalité et sa démesure. Mais attention, cela n’en fait pas pour autant un excellent jeu.
SvainGame
Commentaires (3)
19:25
08:25
14:38