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Uncharted : Drake's Fortune

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  Revenir sur Drake's Fortune aujourd'hui ne semble pas des plus judicieux. Pourtant avec le récent renouveau d'un Tomb Raider que l'on croyait auparavant enterré à jamais, et à l'approche d'un quatrième opus très attendu de la série exclusive à Sony, il a rarement été autant d'actualité que d'en parler. Premier opus des aventures de Nathan Drake, il est à l'époque de sa sortie décrit comme une estocade fatale envoyée à la figure de Lara Croft se mourant déjà. Et ce n'est pas loin de la réalité, la belle aventurière mit en effet un bon moment avant de revenir sur le devant de la scène, au profit d'un Uncharted qui eut tout le temps de s'offrir une notoriété des plus imposantes. Parmi les exclusivités du constructeur japonais il est sans doute aujourd'hui le plus rentable. Retour sur les origines de la saga qui lança pour de bon Naughty Dog.

 

Tomb Raider n'a qu'à bien se tenir


  Naughty Dog a bien compris et assimilé l'intérêt que portent les joueurs à la réalisation d'un jeu vidéo. Ce n'est certes pas ce qui compte le plus dans le verdict, mais il est vrai que l'on sera plus indulgent lorsque le titre que l'on a en face des yeux nous déchire la rétine. Vous l'aurez aisément compris, Uncharted : Drake's Fortune est donc de ces jeux qui, au moment de leur sortie, impressionnent de par leurs attributs graphiques. La technique est alors quasiment irréprochable. Les textures sont nettes et fines, les animations se veulent parmi les plus réalistes du marché et la plupart des effets visuels sont très jolis. Au premier coup d’œil, le travail des méchants chiens semble on ne peut plus irréprochable ; d'autant qu'au sein des environnements certains éléments sont encore plus impressionnants, comme la beauté de l'eau, très comparable à celle d'un Bioshock qui sortira pas loin d'un an après. En dépit d'un moteur physique qui parfois n'est pas au top, il n'y a pas grand chose à reprocher à ce Uncharted premier en terme de technique. Malheureusement celle-ci ne fait pas tout, et on ne mettra que trop peu de temps à en prendre conscience. Les environnements sont en effet trop répétitifs, ils se ressemblent tous, et l'émerveillement des débuts s'estompe peu à peu avec la découverte de leur relative pauvreté.

  Il n'y a pas grand chose au sol si ce n'est des abris pour les gunfights, de plus leur disposition n'a absolument rien d'original. Elle est même franchement douteuse par moments, ce qui rend à la fois le plaisir de jeu et celui des yeux beaucoup moins intenses. Enfin quoi ? Gears of War est sorti un an plus tôt, juste pour rappel ! C'est la même chose lors des phases de plateforme, encore une fois très répétitives, qui cumulent de surcroît des angles de caméra parfois incroyablement mal choisis. Ajoutez à cela des bugs physiques, même s'ils sont rares, et le bilan est pour le moins mitigé. Enfin la fin de l'aventure relevant quelque peu le niveau après un long passage creux, on retiendra tout de même plutôt la technique. À côté de cela, Drake's Fortune dispose d'une bande son des plus léchées. Musicalement parlant c'est une véritable tuerie, très cinématographique, aux sonorités dépaysantes et se renouvelant peu à peu. Et que dire des doublages si ce n'est qu'ils sont excellents ! Les voix sont entièrement en français, et le moins que l'on puisse dire est que le travail est sérieux. On ne s'attachera certes pas à Nathan Drake, mais le beau brun aura tout de même pour lui un certain charisme pas déplaisant, dû à la fois à sa voix et à une écriture générale des dialogues plutôt bien ficelée. En définitive le seul bémol réside dans la répétitivité (encore) des répliques des ennemis.

  Qui dit blockbuster dit souvent scénario en toc. Ici ce n'est pas aussi catégorique, certes, mais il faut bien avouer que l'histoire de Drake's Fortune n'a pas grand chose d'original ni même de captivant. À l'instar d'un Tomb Raider, on suit ici un héros à la recherche d'un trésor perdu, suivant une piste centenaire sur une île inconnue. El Dorado, une statuette géante en or, attira visiblement les esprits avides des siècles auparavant, et n'a pas cessé de le faire. Ça sent clairement le vu et revu, que ce soit en jeu vidéo ou même au sein du septième art, et ce n'est pas la présence fortuite et intrigante de cadavres de Nazis qui va y changer quelque chose. Un semblant d'Indiana Jones, un soupçon de Lara Croft et une pincée de tous ces films d'aventures du siècle dernier... Pas que ce soit déplaisant, mais plutôt vide de nouveauté et de matière. Bref même si les ficelles sont constituées de moult enchaînements, l'intérêt général de l'histoire est relativement faible. On jouera plutôt à ce Uncharted pour son aspect très cinématographique, ce petit truc qui fait qu'on ne s'ennuie jamais et que le rythme n'est que rarement interrompu. La progression est évidemment très linéaire, ce qui n'est finalement pas un si mauvais point dans le sens où il est déjà parfois complexe de se repérer. De surcroît cela permet à l'histoire d'avancer rapidement et de ne pas perdre le joueur.

 

L'aventure sur New Gen


  La comparaison avec Tomb Raider tombe sous le sens, tant le but et le type de mécaniques sont similaires. D'abord la plateforme, qui est somme toute basique, quoiqu'il arrive que le jeu tourne au try and die à cause, entre autre, de cette fichue caméra prenant parfois des poses risibles et absurdes. Ensuite... Les gunfights, qui pour le coup étaient loin d'être la composante principale des aventures de Lara Croft et se retrouvent au contraire projetés sur le devant de la scène durant la quasi totalité de l'aventure dans Drake's Fortune. Si dans les premiers temps on aura rien contre, clairement il y a un moment où rencontrer des ennemis deviendra notre hantise, tant cela sera fréquent. Impossible de passer outre ces phases d'action mettant en scène une IA pas des plus intelligentes, parfois même franchement idiote. Le système de couverture est certes bien fichu, très ressemblant à celui d'un Gears of War (exemple le plus parlant), il n'en demeure pas moins que les ennemis sont parfois si nombreux ou si mal placés que se cacher ne sert à rien. La difficulté générale est donc assez élevée, d'autant que Drake est un héros relativement frêle ; il ne sera pas rare de s'y reprendre à plusieurs fois pour passer une scène d'action un peu trop intense. Chose qui n'est pas plus mal (sus aux jeux trop simples !), mais qui se révèle cependant particulièrement frustrante dans la mesure où la mort du joueur repose parfois juste sur un timing trop serré imposé par un script d'apparition d'ennemis...

  Un peu à la manière d'un Indiana Jones, ce qui est souvent le plus mémorable dans les opus de Tomb Raider antérieurs à Uncharted sont les phases d'énigmes. Ici, malgré des influences similaires, rien ne donne envie de s'en rappeler. Et pour cause, contrairement aux gunfights, les énigmes sont d'une simplicité déconcertante, souvent résolues en quelques secondes à peine. De surcroît, dire qu'elles font partie intégrante de l'aventure serait leur accorder trop d'importance tant elles se révèlent rarissimes. En terme de gameplay pur, Drake's Fortune n'est pas déplaisant. En dépit du fait que les développeurs aient essayé de faire de Nathan Drake un homme aux mouvements réalistes, donc relativement lourd sous certains aspects, la prise en main est immédiate, simple, et très similaire à ce que l'on connaît en terme de TPS. Le titre est classique, c'est sans doute le terme qui lui convient le mieux. Et malgré quelques tentatives désespérées d'insérer sisaxis dans l'aventure, rien ne sort vraiment de l'ordinaire. Certains éléments sont cependant déplorables, comme le système de visée, clairement trop imprécis. C'est aussi le mot qui convient à la plateforme : parfois ça passe, parfois on saute totalement à côté sans comprendre pourquoi. Un détail qui fait certes écho à l'âge désormais avancé du soft, mais qui n'en est pas moins tout à fait dommageable. On se consolera avec une durée de vie qui frôle la douzaine d'heures si l'on ne se presse pas, et qui se voit grandement augmenter si l'on adhère au concept de trésors cachés à travers les niveaux.

  • JOUABILITÉ

    15

    Le tout est très classique et ne surprend aucunement. L'utilisation de sisaxis est une bonne idée, cependant loin d'être suffisamment exploitée. Rien ne sort véritablement du lot si ce ne sont les quelques soucis de caméra, ou encore le manque de précision du système de visée et des déplacements dans les phases de plateforme.

  • GRAPHISMES

    16

    La technique est impressionnante il faut le reconnaître, et certains éléments font encore aujourd'hui effet sur notre rétine, comme la beauté de l'eau. Dommage que les niveaux soient aussi similaires en terme d'architecture et de teintes, mais aussi qu'ils soient aussi vides, hormis les spots prévus pour les gunfights, manquant cruellement d'originalité.

  • BANDE SON

    17

    Hormis des musiques de très bonne qualité, le titre est pourvu de doublages français remarquables et plutôt bien écrits. Le seul véritable hic réside dans les répliques des mercenaires ennemis, tournant très vite en rond.

  • DURÉE DE VIE

    12

    Certes, aujourd'hui on se contente de si peu, et pourtant cette dizaine d'heures qu'il faudra pour boucler l'aventure est un peu au dessus de ce dont on a l'habitude dans ce type de productions. De surcroît les méchants chiens ne se sont pas moqués de nous en terme de contenu.

  • SCÉNARIO

    12

    Relativement prévisible et monté sur la base de plusieurs influences très connues, Drake's Fortune est somme toute assez décevant d'un point de vue purement scénaristique, ne faisant de surcroît pas toujours honneur aux univers dont il s'inspire. L'intérêt principal de son aventure réside dans sa mise en scène, très cinématographique et dynamique, qui ne laisse aucun temps de répit.

  • Points positifs

    • Techniquement réussi
    • Un contenu conséquent
    • De très bons doublages
  • Points négatifs

    • Un gameplay parfois imprécis
    • Trop d'action
    • Des énigmes trop simples

Conclusion

Uncharted : Drake's Fortune pose les bases d'une série dont la renommée n'est aujourd'hui plus à prouver. Il est pourvu de qualités indéniables, dont une réalisation au top, et laisse alors présager le meilleur. Dommage que les quelques imprécisions dans le gameplay, la trop forte présence d'action, ou encore la globale répétitivité soient aussi handicapantes une fois cumulées. Somme toute ce premier opus n'est vraiment pas mauvais, cependant il est clairement le moins bon de la saga sur Playstation 3.

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