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Neo Cab

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Édité par Fellow Traveller, Neo Cab est un jeu faisant partie de l’offre Apple Arcade sur iOS, et sorti sur Nintendo Switch et PC le 3 octobre dernier. Ce visual-novel étant le premier jeu du studio Chance Agency,  ConsoleFun l’a mis à l’épreuve, et vous livre son verdict !

 

Los Ojos, ville de tous les maux

 

 

Neo Cab nous fait incarner Lina Romero, une femme sur le point d’aménager en colocation avec sa meilleure amie, Savy, dans la ville quasiment automatisée de Los Ojos. Lina est conductrice pour la compagnie Neo Cab, un des rares services de taxi qui emploie toujours des humains pour conduire. Les taxis de chez Neo Cab sont très rares dans la ville de Los Ojos, qui se trouve être le quartier général de la compagnie Capra, une société faisant la part belle aux taxis automatisés et autres services technologiques.

 

L’arrivée de Lina à Los Ojos coïncide avec le moment où la situation est la plus tendue à Los Ojos : les protestants anti-Capra grondent dans les rues, et un groupe anti-voiture (qu’elles soient automatisées ou conduites par des humains) nommé Radix commence à monter en puissance dans la ville. Cerise sur le gâteau, une proposition de loi émise par Capra pour bannir les voitures non-automatisées est à l’étude, au nom de la sécurité des citoyens.

 

A peine arrivée à Los Ojos, Savy vous informe qu’elle a quelque chose de très important de prévu, et qu’elle compte vous rejoindre une heure plus tard pour enfin commencer votre vie de colocataire. Malheureusement, Savy ne revient pas, et commence alors une enquête où, tout en remplissant votre quota quotidien de courses à faire pour Neo Cab, vous récoltez des informations sur la ville et ses enjeux auprès des personnes que vous conduisez, dans le but de trouver une piste vous menant à Savy.

 


Lina a un quota de courses à faire chaque nuit pour Neo Cab.

 

Avec une somme d’argent définie dès le départ, vous devrez donc jongler entre le carburant à payer pour continuer vos courses, les chambres d’hôtels à financer pour dormir et continuer votre aventure par la suite, ainsi que quelques surprises que vous réserve l’histoire du jeu.

 

Au milieu de tous ces enjeux, Lina doit perpétuellement garder en tête ce qui fait le cœur de son métier : conduire ses clients, en tant qu’être humain, ce qui la mène à faire la conversation avec eux. Par ailleurs, Savy lui offre au début du jeu un FeelGrid, bracelet qui affiche en temps réel une couleur reflétant l’émotion ressentie par Lina. Colère, tristesse, joie euphorique ou simple bien-être, votre ressenti évolue perpétuellement au fil des discussions, et le Feelgrid affiche à la vue de tous votre humeur du moment. Vient alors la difficulté de bien choisir ses dialogues, dans l’idée d’obtenir cinq étoiles par les clients, tout en étant la plus authentique possible puisque le FeelGrid trahit de toute façon vos émotions.

 


Le FeelGrid affiche en permanence vos émotions, avec une incroyable précision.

 

L’humain derrière le client

 

 

Neo Cab est un jeu qui vous fera potentiellement rencontrer de nombreux personnages, tous très différents les uns des autres. Il est très agréable de partager leur histoire personnelle, et de voir le développement de cette histoire au fur et à mesure que vous les recroisez au fil de vos courses. L’écriture des différentes lignes de dialogue parmi lesquelles vous devez choisir est souvent très nuancée, et la mécanique du FeelGrid joue beaucoup dessus, au point où Lina sera parfois tant affectée par son émotion qu’elle se refusera une ou plusieurs répliques parmi celles proposées.

 

Cette mécanique influe sur vos rencontres, mais aussi sur la fin du jeu, allant potentiellement jusqu’à vous embourber dans une mauvaise fin ! Le jeu prend même une tournure quelque peu méta grâce au personnage d’Oona, une statisticienne quantique passant son temps à évoquer les différentes versions de vous-même et de la réalité de Los Ojos.

 

Une fois Neo Cab terminé, difficile de ne pas avoir l’impression de s’être fait de nouveaux amis, tant les multiples rencontres avec différents personnages vous plongent dans leur quotidien. Immergés dans cette ville où la technologie règne en maître, Lina vous donne l’opportunité de leur proposer un nouveau point de vue sur ce qui leur paraissait jusque-là essentiel. Libre alors à vous de choisir ce que vous leur direz sur l’Ani-voile, ce filtre s’appliquant sur un visage pour le rendre plus joli, ou encore sur DZIR, cette application qui scanne tout ce qu’il est possible de scanner sur une personne afin d’identifier ce que la personne veut vraiment.

 


Dans une ville où l’apparence et la facilité technologique priment, paraître fatigué n’est pas adéquat.

 

Le jeu mise d’ailleurs sur sa rejouabilité : le finir une seule fois vous laissera sûrement sur votre faim, tant il y a de personnages à rencontrer et à découvrir personnellement. Même au sein de la première partie, lorsque Lina atteint son quota de courses à faire pour la journée, elle émet toujours la possibilité d’effectuer une dernière course avant d’arrêter. Au-delà de la nécessité de gagner des crédits pour survivre tout au long de l’aventure, il s’agit d’une opportunité de pousser ces liens avec les personnages, qui ont beaucoup à partager. Ne pensez toutefois pas que tous les personnages sont charmants à souhait : vous aurez aussi l’occasion de rencontrer des personnages détestables !

 

Par ailleurs, le jeu dispose d’une sauvegarde automatique bien pratique : il conserve de multiples sauvegardes pour chaque nuit passée, généralement après chaque course effectuée, ou après chaque plein de carburant.

 

 

Un univers cyberpunk absolument charmant

 

 

La ville de Los Ojos dépeint un univers de science-fiction dont chaque détail renvoie à une esthétique cyberpunk particulièrement immersive. L’action se passant principalement de nuit, les néons lumineux omniprésents viennent réfléchir les couleurs chatoyantes disséminées çà et là. Les énormes bâtiments et les rues vides d’habitants viennent renforcer cette sensation écrasante de la ville, et donc de Capra, avec un ressenti qui n’est pas sans rappeler les films Blade Runner.

 


Les stations de recharge illustrent parfaitement l’aspect technologique de la ville, et les jeux de lumières qui l’illuminent.

 

Les personnages bénéficient d’un design travaillé, avec là encore de nombreux détails relevant de l’esthétique cyberpunk, que ce soit au niveau des vêtements ou des cheveux. De plus, leurs expressions faciales sont bien réalisées, ce qui est assez rare pour être souligné.

 

Si les dialogues ne sont pas doublés, la pertinence dans l’écriture et la nuance dans les différents choix possibles suffisent à transcrire toute l’émotion et l’intimité du jeu. Là où le plot scénaristique de Neo Cab tourne autour de thèmes tels que l’espionnage industriel et le fait de se battre contre une entité écrasante, le cœur du jeu provient de cette intimité. Réussir à s’affranchir d’une relation toxique, encourager les autres à suivre leur propre voie si besoin, être une oreille attentive alors que quelqu’un décide de sa voie à suivre, mais aussi découvrir la frustration qu’implique le fait de chercher à convaincre quelqu’un que vous êtes humaine alors que cette personne est persuadée que vous êtes un robot…  Il y a quelque chose de très humain dans Neo Cab, bien au-delà de l’environnement mêlant science-fiction et cyberpunk dans lequel on évolue.

 

Enfin, la musique se veut elle aussi poignante, avec de la synthwave évoquant les années 80, et quelques thèmes plus intenses pour les envolées scénaristiques. « Halogen Mosaic » et « Neon Moon » viendront ainsi accompagner les moments de flottement, là où « Los Ojos » et « Dream Crusher » sauront faire monter la pression. On vous invite bien sûr à découvrir ces pistes, composées par Obfusc, ci-dessous.

 

  • JOUABILITÉ

    14

    La prise en main est immédiate, et le gameplay consiste simplement à naviguer dans des menus et sélectionner des options de dialogue. Les mécaniques de jeu sont toutefois efficaces, tel que le FeelGrid qui réagit aux choix du joueur, et empêche parfois de sélectionner certaines répliques.

  • GRAPHISMES

    18

    Avec un chara-design soigné et des expressions faciales pertinentes, Neo Cab convainc sans mal le joueur, le plongeant dans un univers cyberpunk aux couleurs chatoyantes. Un régal pour les rétines.

  • BANDE SON

    15

    Relativement discrète, la bande son sait tout de même renforcer l’ambiance tantôt calme, tantôt nerveuse, et correspond très bien avec le genre de thèmes que l’on retrouve habituellement dans les visual-novel.

  • DURÉE DE VIE

    14

    Il faudra compter environ quatre heures pour finir une première fois Neo Cab. Le titre propose une certaine rejouabilité, sans imposer de tout refaire pour profiter des différents événements : l’auto-sauvegarde permet ainsi de reprendre à partir de n’importe quel moment.

  • SCÉNARIO

    17

    S’il est assez classique, le scénario est toutefois très bien mis en scène, et les interactions avec les différents personnages se montrent saisissantes au point de capter l’attention du joueur jusqu’aux rebondissements scénaristiques et au dénouement final.

  • Points positifs

    • La qualité d’écriture des personnages et leur chara-design
    • Le Feelgrid et son influence sur les possibilités scénaristiques
    • L’ambiance cyberpunk avec les jeux de lumière et la bande son
  • Points négatifs

    • Un peu court
    • Un scénario classique qui met du temps à vraiment décoller

Conclusion

Neo Cab est un très bon visual novel, rempli de bonnes idées. L’immersion qu’il propose dans un univers de science-fiction à l’ambiance cyberpunk est subjuguée par la qualité d’écriture des personnages, et la rejouabilité proposée saura faire revenir les plus complétionnistes d’entre vous. Sous couvert d’un scénario relativement classique, Neo Cab propose un sous-texte d’actualité et surtout, fait du rapport à l’humain le cœur de son propos. Une expérience narrative captivante, à mettre entre toutes les mains !

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