Les jeux publiés par Ratalaika Games S.L. sont réputés pour être plutôt bons mais très courts, et Go! Go! PogoGirl ne déroge manifestement pas à la règle. Avec son allure rétro et son gameplay a priori simpliste, le nouvel hommage vidéoludique d'Ando, le seul développeur d'Ohsat Games, ne semble avoir comme seul véritable atout que le moyen de déplacement de son personnage principal : un bâton sauteur. Certes originale, cette caractéristique est-elle au moins suffisante pour que Go! Go! PogoGirl se démarque de la concurrence ?
Toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus vite !
Quelqu'un a dérobé le bâton sauteur préféré de PogoGirl à des fins ludiques ! La quête de la fillette et du joueur qui l'incarne est donc des plus simples : retrouver le voleur en parcourant une mince panoplie de niveaux. Pour voir la conclusion de ce scénario prétexte, Il faut parcourir vingt tableaux, soit cinq chapitre par acte, chacun d'entre eux correspondant à une saison (printemps, été, automne, hiver). Cinq niveaux bonus appelés MASTER sont également de la partie.
Il ne faut cependant pas s'attendre à un bouleversement visuel entre chaque acte : du début à la fin de Go! Go! PogoGirl, on voit les mêmes montagnes en arrière-plan, les mêmes ennemis rebondir sur des plateformes subtilement changées pour correspondre à la saison dans laquelle PogoGirl sautille à tout-va. Néanmoins, le jeu est loin d'être laid : le pixel art est réussi, tandis que les menaces et les obstacles sont manifestes.
100 gemmes vertes et 3 joyaux rouges sont disséminés dans chaque niveau du jeu. Les vertes indiquent correctement les voies à suivre et les chemins bonus à prendre, à l'exception des routes dérobées dans les textures, à peine visibles à l'écran, qui dissimulent généralement une pierre rouge.
Puisque PogoGirl bondit sans cesse (elle ne peut pas descendre de son amusant moyen de locomotion), il faut impérativement comprendre et dompter l'inertie du personnage. Chaque saut doit être correctement calculé, ce qui, heureusement, se fait naturellement au bout de quelques minutes de jeu. Bien sûr, il est possible de faire des bonds plus impressionnants en écrasant le ressort de son bâton (pour ça, il suffit d'appuyer longuement sur la touche du bas) ou en accélérant la vitesse de sa chute avec la commande prévue à cet effet après avoir atteint la hauteur maximale de son saut.
Ainsi, Go! Go! PogoGirl altère légèrement et à sa façon la mécanique universelle du saut dans les jeux de plateformes, en demandant au joueur un certain sens du rythme. Et même si celui-ci n'a pas besoin d'être parfait pour que l'on puisse traverser sans grande difficulté les 25 niveaux du jeu, réussir à apprivoiser ses sauts est tout simplement jouissif et saisissant, en plus de nous dévoiler spontanément la subtilité d'un level design à première vue simple et éprouvé, mais en réalité soigné et efficace.
Vous pouvez recommencer à loisir un niveau afin de le compléter à 100% . Pour ça, il faut trouver l'intégralité des gemmes vertes qui y sont éparpillées, dénicher les trois rubis cachés et ne pas mourir une seule fois (la mort étant un simple retour au dernier checkpoint, une punition légère et peu agaçante). Au tableau des résultats et dans le menu de sélection des niveaux, une médaille d'or s'affiche au-dessus des défis achevés, ce qui permet au joueur de se concentrer sur ce qu'il lui reste à accomplir.
Le minuteur optionnel au coin supérieur de l'écran renforce l'idée que les tableaux du jeu ont été conçus pour être terminés rapidement, ce qui peut instinctivement donner envie au joueur de faire du speedrun ; d'autant plus que les erreurs qu'il commet ne sont jamais dues à des aberrations de game design ou à des pics de difficulté (même s'il existe un bug rare mais gênant qui coince PogoGirl dans un certain type de plateforme mouvante après un saut trop court).
Toutefois, même si le jeu est amusant à faire et à refaire malgré sa courte durée de vie (une heure suffit pour finir l'aventure, même s'il faut plutôt compter trois à quatre si l'on s'investit dans la collecte de pierres précieuses), il n'y a pas suffisamment de contenu intéressant pour donner envie au joueur de parcourir des dizaines de fois encore les décors joliment colorés de Go! Go! PogoGirl. Mais c'est justement parce que le jeu d'Ando est court et fun qu'il ne lasse pas.
Après les niveaux remplis d'ennemis aussi variés que les décors du jeu viennent les combats de boss. Malgré la simplicité de leurs attaques, il vaut mieux faire attention, surtout que le moindre coup est mortel pour notre frêle PogoGirl — à moins que celle-ci ait récupéré un bouclier énergétique sur le chemin, lui octroyant alors une chance supplémentaire de survivre face aux mignons mais furieux adversaires qui l'attendent.
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