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Lies of P

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Action-RPG développé par Round8 Studio et édité par Neowiz Games, Lies of  P s’est récemment doté d’un DLC, après une sortie le 19 septembre 2023 sur PC, PS4/PS5, Xbox One et Xbox Series. L’occasion pour nous de revenir dans un premier temps sur ce titre réadaptant les aventures de Pinocchio dans la désormais réputée formule des Souls, avant de vous proposer un article consacré au DLC Overture.

 

Un vrai petit garçon

 

 

La promesse de Lies of P a de quoi surprendre : un Souls-like reprenant les aventures de la marionnette rendue célèbre par l’auteur Carlo Collodi, autant dire que la proposition a fait débat jusqu’à la sortie du jeu. L’imagerie de Pinocchio se constitue majoritairement du nez de Pinocchio grandissant à chaque mensonge, illustrant son aspect de poupée de bois et le condamnant à ne jamais être un « vrai et bon petit garçon ». De nombreuses subtilités du conte original sont alors passées à la trappe, surtout avec l'adaptation Disney qui a sû s’imposer dans l’imaginaire collectif.

 

Le jeu nous fait incarner P, une marionnette créée par Gepetto, réveillée miraculeusement dans un train alors que la ville de Krat subit une double crise majeure. D’une part, les marionnettes de la ville sont entrées dans une folie meurtrière et s’attaquent désormais à toute forme de vie ; d’autre part les habitants de la ville sont sujets à une terrible maladie, la Pétrification. P est alors invité à retrouver son père, qui semble avoir de nombreuses clés de compréhension de toute cette affaire ainsi que quelques leviers d’action, et nous voilà donc à progresser dans la ville pour mettre fin aux fléaux qui la touchent. Mais P devra parfois choisir entre mentir ou dire la vérité pour progresser, influant son évolution et la fin obtenue.


P est une marionnette capable de mentir, allant ainsi à l’encontre du Grand Contrat.

 

Sur le papier, l’histoire racontée par Round8 Studio est plutôt classique dans sa forme, et ne dépaysera pas les fans de Dark Souls premier du nom. Pourtant, elle est diablement riche dans la profondeur et la pertinence de son propos. La mécanique de choix est effectivement bien moins manichéenne que l’on pourrait le croire. S’il semble ainsi que mentir éloigne P de sa condition de marionnette en lui accordant de l’humanité, tout dépend finalement de la situation que le jeu vous propose. La notion d’empathie prime en réalité sur le simple choix, et cette subtilité vient renforcer l’immersion dans cette adaptation des aventures de Pinocchio. Certains choix illustrent même le principe philosophique du Paradoxe du menteur, où l’on dispose après coup d’informations justifiant une réponse donnée.

 

En expliquant jamais les répercussions de nos choix (le système de gain d’humanité n’étant d’ailleurs jamais nommé tel quel, mais étant plutôt représenté par un ressenti de P évoluant par paliers invisibles), Lies of P instaure un rapport à l’empathie où le joueur doit interpréter les situations avec les informations à sa disposition. Si l’on pousse l’analyse, la formule Souls-like impliquant d’apprendre par cœur les patterns des boss ainsi que les emplacements des ennemis dans une zone fait également un élégant parallèle entre apprentissage pour adultes dans un jeu vidéo, et apprentissage pour enfants dans le conte original.

 

Le scénario hérite ici des inspirations From Software évidentes venant de l’éclatement de la narration. De nombreux collectables à lire viennent agrémenter la progression, et certaines informations sont même glissées dans les descriptions d’items, donnant un aspect de puzzle à quiconque voudrait profiter de l’intégralité du lore de Lies of P. La satisfaction n’en est que plus grande lorsqu’on a le sentiment de tout comprendre à cette réinterprétation de Pinocchio, le jeu étant finalement assez fidèle au matériau de base tout en réécrivant une grosse partie du récit et de ses personnages, dont seuls les noms sont conservés pour la plupart.


Lies of P regorge de collectables étoffant son lore et nous permettant de comprendre ce qu’il s’est passé.

 

 

S’approprier le savoir-faire

 

 

En termes de gameplay, Round8 Studio s’inspire de tout ce que From Software a fait de meilleur au fil des années. Déplacements, gain d’expérience, potions et points de sauvegarde à la Dark Souls, parades parfaites et bras personnalisable à la Sekiro, dégâts temporaires sur garde à la Bloodborne… Lies of P ne cache pas ses inspirations, et se veut le plus efficace possible.


Le système de montée de niveaux est un peu fouillis au début, mais on comprend vite quelles statistiques monter selon notre façon de jouer.

 

A ces systèmes connus s’ajoute une mécanique de craft d’armes, spécificité intéressante du jeu : chaque arme est améliorable, et se compose de deux parties, manche et lame, et on peut les assembler comme bon nous semble. D’autant que chaque partie possède son propre Art de fable, une capacité spéciale à utiliser en combat. De la même façon, l’Organe-P permet d’ajouter différents bonus cruciaux à son attirail, chaque atout majeur requérant plusieurs atouts mineurs, le tout se présentant sous forme de sphérier.


Le gameplay de Lies of P s’inspire de tout ce que From Software a fait de meilleur ces deux dernières décennies.

 

En termes de level-design, le jeu est tantôt classique, tantôt frustrant : en cause, l’abondance d’ennemis cachés derrière des recoins, de la plateforme un peu bancale et donc punitive, ainsi que le fameux réalisme de l’épée qui se bloque dans le décor, une aberration vidéoludique. Le bestiaire n’est pas très fourni, mais suffit à rendre l’exploration des niveaux tendue, tandis que les combats de boss constituent le véritable enjeu et plaisir de ce Souls-like. De plus en plus ardus au fil du jeu, ils offrent un vrai challenge gratifiant, tant dans l’apprentissage des combats que dans leur mise en scène.


Crafter ses propres armes permet d’expérimenter et de trouver de nouvelles façons de s’amuser –en pourfendant plus efficacement les ennemis.

 

Pour autant, le jeu propose désormais plusieurs niveaux de difficulté. A cela s’ajoute les traditionnels spectres, personnages assistant P lors des combats de boss, afin de faciliter la progression au détriment du challenge. Vous pourrez compter sur la présence de New Game+, où l’ensemble des améliorations est conservée, ce qui donne une bonne rejouabilité pour ceux qui voudront voir les trois fins du jeu, à raison d’une vingtaine voire trentaine d’heures par run.

 


Les boss de Lies of P sont l’occasion de mettre à l’épreuve votre sens du timing et de la parade !

 

Un délicieux enrobage

 

 

Côté technique, Lies of P est tout à fait agréable aux rétines. L’Unreal Engine 4 nous offre de très beaux décors inspirés de la Belle Époque, et l’environnement fourmille de détails. Certains plans sont superbes, les jeux de lumières particulièrement maîtrisés, et la réalisation soignée. Malgré l’aspect puzzle, la narration se veut bien plus explicite qu’un Souls, et la progression est mise en scène avec de nombreux dialogues dotés de doublages d’excellente facture.


L’Organe-P permet d’apporter des améliorations mineures et majeures à P.

 

La bande son est discrète mais les impacts des coups sont bien retranscris. Les bruits d’ambiance prennent aux tripes, et rendent les niveaux relativement anxiogènes. Le jeu propose par ailleurs des musiques à collecter dans certaines circonstances. Ces compositions sont pour certaines sublimes, et nulle doute que vous en viendrez à les fredonner lors de vos passages au hub.


Les vinyles obtenus, de sublimes compositions, peuvent être écoutés au hub. Écoutez-les en entier pour une petite surprise !

  • JOUABILITÉ

    15

  • GRAPHISMES

    17

  • BANDE SON

    16

  • DURÉE DE VIE

    14

  • Points positifs

  • Points négatifs

Conclusion

17

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