Cookie Consent by Free Privacy Policy Generator

Consolefun.fr

The Evil Within

2

Dans l'univers du jeu vidéo, tout le monde s'accorde à dire que la série des survival-horror est né avec l'apparition du premier épisode de Resident Evil. Jamais l'expérience n'avait été aussi terrifiante, autant par sa mise en scène que par sa réalisation de haute volée, lesquelles posaient les bases d'un univers à découvrir pour les plus téméraires d'entre nous. Derrière cette saga, un homme, Shinji Mikami. Véritable précurseur du genre, Mikami est depuis ce jour reconnu comme étant le père fondateur des jeux d'épouvante avec sa série mondialement reconnu Resident Evil. Une série qui, au fil du temps et des pérégrinations de chacun, a vu sa formule évoluée vers l'action à outrance. Fini le stress et l'angoisse, les derniers épisodes de la saga nous proposent aujourd'hui un univers qui ne rend pas hommage au concept de départ. Tout le monde pensait alors que le survival-horror était en train de s'éteindre, mais c'était sans compter cet homme. Qui mieux que Shinji Mikami pour reprendre le flambeau de sa propre création ?

C'est donc plein d'espoir que le créateur originel de Resident Evil a décidé de remettre le pied à l'étrier en nous proposant une toute nouvelle licence baptisée The Evil Within. Censé faire remonter le genre du survival-horror sur le devant de la scène, nous sommes avec ce nouveau jeu face à un univers mêlant à la fois l'ambiance angoissante d'un Resident Evil et l'univers morbide et sanglant d'un Silent Hill. Deux ingrédients qui, dans les mains de Shinji Mikami, nous portaient à croire que le résultat serait à la hauteur de nos espérances. Retour réussi ?

 

Un pas en avant, un pas en arrière

Annoncé en grande pompes à travers le monde, The Evil Within était attendu de pied ferme par les fans du genre, lesquels voulaient revivre avec cette nouvelle licence les frayeurs d'antan. A travers les images publiées durant son développement, nous étions en droit de s'attendre à de la qualité et Mikami ne s'est pas manqué. Malgré un début de jeu assez poussif -mais qui nous plonge immédiatement dans l'univers morbide et glauque du jeu- le joueur aura l'occasion de faire la connaissance des personnages principales de l'aventure. Nous sommes dans la peau d'un inspecteur de police nommé Sebastien Castellanos, accompagné de nos coéquipiers Juli Kidman et Joseph Oda avec lesquels il va nous falloir enquêter sur un horrible carnage survenu dans un hôpital psychiatrique. A première vue incompréhensible, Sebastien Castellanos et ses coéquipiers vont rapidement se rendre compte que cette tuerie n'est pas le fruit du hasard et que le meurtrier se trouve encore dans le bâtiment, en la personne d'un mystérieux personnage nommé Ruvik, doté d'une force surpuissante et contre lequel les forces de police ne peuvent rien faire. C'est devant les écrans de contrôle de l hôpital, où sont affichés toutes les caméras de surveillance, que Ruvik apparaît pour la première fois et arrive pour nous, le début de notre cauchemar.

 

 

L'histoire s'articulera donc autour de cet hôpital, qui reste pour l'heure très mystérieux. Après avoir été attaqué par Ruvik alors qu'ils tentaient de s'enfuir du bâtiment, notre personnage principal se réveille dans l'une des chambres du bâtiment et se voit accueilli par une jeune infirmière qui lui présente les lieux, dans l'incompréhension la plus totale. Nos premiers pas sont hésitant mais une chose demeure certaine, l'ambiance n'est guère chaleureuse. Cet hôpital, à l'intérieur duquel nous allons pouvoir sauvegarder notre partie et améliorer les compétences de notre personnages, fait en réalité office de hub central et le seul endroit où nous allons pouvoir souffler un peu. Pour voyager entre les niveaux du jeu et l'hôpital, il vous faudra vous téléporter à l'aide de différents miroirs qui se trouvent dans les niveaux. Les choses sérieuses commencent enfin.

Les premiers pas dans le monde torturé et instable de The Evil Within ne sont pas rappeler les récents épisodes de Resident Evil. Disposant d'une caméra dynamique à l'épaule, notre personnage se contrôle très facilement et ravira tous les joueurs qui auront aimé Resident Evil 4. La mission de notre personnage, au fil des quinze chapitres qui constituent l'histoire principale, va être de s'enfuir de cette horreur dans lequel il s'est retrouvé enfermé pour une raison inconnue, après avoir d'abord retrouvé ses compagnons de route qui ont pris chacun un chemin différent lors de l'attaque de Ruvik. Le déroulement de l'histoire, bien que compréhensible dans les grandes lignes, a la fâcheuse tendance à se perdre dans des embranchements pas toujours évidents à suivre pour le joueur qui lui feront lâcher l'histoire. Ce n'est pas l'élément le plus important du jeu, mais on reprochera toutefois au scénario de The Evil Within d'en faire trop et surtout, de ne pas forcément le faire bien. On pense à la fin du jeu qui part dans tous les sens et qui s'éloigne complètement du jeu en lui-même, et qui finit de convaincre le joueur que l'histoire tente d'expliquer ici toutes les subtilités à certaines choses qui n'ont pas nécessairement de sens.

 

 

 

Le passé et le présent

Devant l'annonce de ce nouveau jeu de survival-horror réalisé par le créateur du genre, la question demeurait sur toutes les lèvres : arrivera-t-il à faire renaître la peur et l'angoisse ? Manette en main, et ce dès le début du jeu, la problématique est trop complexe pour qu'une réponse nous parvienne facilement. Au fil des chapitres, nous allons rencontrer divers endroits que nous allons devoir traverser pour avancer, avec tout ce qu'ils comportent comme ennemis et pièges mortels. Si certains chapitres favorisent la prudence et incitent le joueur à appréhender les ennemis discrètement, il sera regrettable de remarquer que la deuxième partie du jeu est plus orienté sur l'action. C'est pourquoi The Evil Within ne peut pas être véritablement considéré comme un survival-horror à proprement parler. Il se cherche et continue de se chercher une identité tout au long de l'aventure et c'est le joueur qui saura le définir le mieux selon sa façon de jouer.

Pour autant, il n'en reste pas moins certain que l'aventure saura offrir des moments d'angoisse mémorables qui prendront le joueur aux tripes et qui rendront hommage au genre. Disséminées à travers l'aventure, ces phases de véritable épouvante seront une formidable occasion de rappeler au joueur que le genre n'est pas mort et qu'il est encore possible de faire peur. Desservis par une ambiance magistrale, où le moindre bruit environnant vous fera bondir le cœur, le joueur se souviendra de ces moments comme les plus marquants du jeu et pour cause, l'équilibre est parfait. Qu'il s'agisse de se faufiler à travers des couloirs exigus et macabres, tenter de se faire le plus discret possible pour ne pas mourir ou encore échapper à l'ennemi le plus féroce du jeu, il faudra avoir le cœur bien accroché pour survivre. On pestera parfois sur la caméra qui fait parfois des siennes et qui nous empêchera de bien visualiser la scène, mais le résultat global est excellent et ne souffre d'aucun réel défaut. C'est après avoir vécu ce genre de sensations dans le jeu qu'il est d'autant plus frustrant de constater que The Evil Within ne va pas plus loin dans le concept et gâche son énorme potentiel. Le jeu sait pourtant nous offrir des environnements à l'intérieur desquelles l'angoisse et l'oppression règnent en maître mais ces quelques essais deviennent rapidement caduques dès que le joueur comprend qu'il ne craint rien.

L'omniprésence des phases d'action dans The Evil Within pourra s'avérer regrettable, toutefois il est aussi nécessaire d'équilibrer la balance en constatant que ces phases sont menées de bien belle manière. On sent clairement une forte inspiration de certaines séquences de Resident Evil 4 à certains moments sans pour autant que cela nuise au jeu ; le plaisir reste toujours présent et les séquences d'action sont assez variées pour que le joueur prenne du plaisir, bien aidé par un gameplay très accessible qui offrira de nombreuses possibilités.

 

 

Du sang sur les murs

Pour réussir à s'extirper de ce cauchemar beaucoup trop réaliste, le joueur disposera d'un panel d'armes et de pièges tout aussi varié qu'utile selon les situations. On retrouvera le classique pistolet, le fusil à pompe ou encore le magnum, en passant par des armes un peu plus exotiques comme l'arbalète et ses carreaux de différents types. En ce qui concerne les pièges, le joueur aura l'occasion de rencontrer sur sa route différentes sortes de bombes posées par les ennemis et qui peuvent être désamorcées avec le bon réflexe, sachant que cela vous rapportera des pièces pour crafter des carreaux pour votre arbalète. Le procédé n'est pas toujours facile et vous courrez un gros danger à chaque désamorçage mais le jeu en vaut la chandelle, l'arbalète demeure une arme très pratique contre les ennemis du jeu. Hormis les carreaux que vous pourrez ramasser sur la route ou construire, vous tomberez parfois sur des boites de cartouches pour vos armes. Attention toutefois, il vous faudra être très prudent et ne pas gâcher inutilement la moindre balle, car si il est vrai que The Evil Within lorgne du coté de l'action, il est vrai aussi que les munitions sont en nombres limités.

 

 

Au delà du matériel dont nous disposons pour les combats, la prise en main de Sebastien est intuitive et aura le mérite d'être rapidement assimilée par le joueur. Les différentes interactions possibles avec le décor ne nous permettent guère de folie mais il faudra parfois être attentif au level-design des niveaux. Durant certaines séquences d'actions éprouvantes, il faudra appréhender le combat de la meilleure manière possible pour ne pas mourir, tout en sachant que les combats peuvent être remportées de différentes façon et ce point est d'autant plus appréciable qu'il permet une possible stratégie à employer. Notre personnage, Sebastien, qui n'aura que pour seul avantage d'être un inspecteur de police au début du jeu, va pouvoir améliorer différentes capacités au cours du jeu. A l'aide d'un mystérieux liquide vert que vous allez pouvoir ramasser dans les niveaux, vous pourrez monter différentes caractéristiques qui rendront votre personnage plus fort au combat et plus résistant. Encore une fois, ces différentes améliorations vont de pairs avec votre style de jeu et vous pouvez améliorer votre personnage selon la façon dont vous jouez et c'est un point à souligner.

Globalement, la jouabilité de The Evil Within s'en tire avec les honneurs et le joueur prendra du plaisir pendant une bonne quinzaine d'heures, une très bonne durée de vie qui sera renforcée par l'apparition d'un new game + et des traditionnels succès à obtenir. On ne ressentira jamais de lourdeur ou d'imprécisions gênantes au cours de notre partie, ce qui est une chose très appréciable lorsque l'on doit affronter des rangées d'ennemis assoiffés de sang.

 

 

Problème de peau

Nous l'avons évoqué, et même si ça n'est pas un défaut en soi, The Evil Within possède beaucoup de phases d'actions. Des phases durant lesquelles vous allez croiser des ennemis aussi grands que résistants et qui auront chacun leur particularité que vous apprendrez au fur et à mesure de vos rencontres. Qui dit Mikami dit zombies et le bestiaire de The Evil Within est très fourni. Au delà du simple zombie de base, les différents monstres du jeu deviendront de plus en plus fort et robuste à mesure que vous progresserez dans l'aventure. Certains seront capables d'utiliser des armes, d'autres seront invisibles, d'autres porteront des masques et rendront inutiles vos headshots, tout autant de spécimens qui vous demanderont un peu plus d'efforts que de simplement foncer dans le tas la mitraillette à la main. La difficulté, bien dosée, vous forcera à toujours surveiller vos arrières et à être prudent devant le danger. L'intelligence des ennemis n'est pas ce qui ce fait de mieux en la matière mais ils ne sont pas non plus stupides et sauront même parfois vous surprendre si vous relâchez votre attention.

Comment ne pas évoquer également ces nombreux boss, durant des combats qui réserveront leur lot de surprises et de moments forts. Bien que certains soient récurrents, comme la créature aux longs cheveux noirs, chaque boss est véritablement différent dans son approche. Même si tous ne seront pas de la même difficulté, ces combats vous demanderont de la rigueur et de la méthode si vous voulez réussir et chaque monstre bénéficiera d'un design soigné et plutôt réussi. En plus d'être bien réalisé, les combats de boss sont nombreux et ce sera toujours un vrai défi de vaincre ces créatures que de nombreuses expériences génétiques sont venues transformer en monstres difformes et putrides.

 

 

L'horreur dans le noir

Soit, The Evil Within n'est pas un pur condensé d'oppression et de terreur, il dispose d'une plus grande majorité de phases d'actions que de survie mais si il y a bien un domaine que personne ne pourra lui reprocher, c'est inévitablement son ambiance. Elle prime évidemment durant les (trop rares) phases de terreur mais sublime également le jeu durant toute l'aventure, l'ambiance de The Evil Within est de très haute volée. Que ce soit au niveau de l'ambiance sonore, qui nous permet d'entendre chaque petit bruit aux alentours, ou bien au niveau de la lumière, le travail réalisé dans ce domaine a été gargantuesque et on ne peut que saluer les efforts de l'équipe de développement. Car au-delà de la question même de savoir si The Evil Within est un survival-horror ou pas, son ambiance lui confère un climat très malsain, sombre, inquiétant et devant lequel aucun joueur ne pourra rester insensible. Le joueur n'évoluera jamais en toute confiance à travers les différents niveaux, la lumière et le son apporteront cette touche nécessaire pour qu'il ne soit jamais rassuré. Action ou pas, The Evil Within réussit le pari de créer un univers sombre et effrayant sans en faire jamais trop, sans que cela ne soit forcé ou voulu. Et c'est d'autant plus remarquable que l'horreur et la peur sont deux sensations que le joueur ressent sans qu'on lui force la main. Une franche réussite.

 

  • JOUABILITÉ

    17

    Sans révolutionner le genre, la jouabilité du titre est très bonne, les contrôles sont accessibles et les différentes possibilités que nous offre le jeu sont nombreuses. Toutefois, on regrettera l'absence d'un demi tour rapide ainsi qu'une petite imprécision au niveau de la visée des armes.

  • GRAPHISMES

    16

    On ne peut pas dire que ce soit une claque visuelle, même sur nouvelle génération. Disposant de textures assez pauvres de manière générale, The Evil Within trouve sa beauté grâce à  son ambiance qui colle parfaitement à  la situation macabre de l'univers. Les différents effets de lumière sont bluffants et participent entièrement à  immerger le joueur dans ce monde qui saura réserver aux joueurs de magnifiques plans.

  • BANDE SON

    18

    L'une des grandes forces du titre, celui qui participe à  renforcer de manière drastique l'ambiance du jeu pour proposer au joueur un monde cohérent et dans lequel il se passe toujours quelque chose. Le moindre bruit, le moindre mouvement, le moindre souffle, autant d'éléments sonores qui plongent le joueur dans une perpétuelle angoisse. De plus, la bande-son du jeu est très variée et saura s'adapter aux différentes situations du jeu, des plus calmes aux plus terrifiantes.

  • DURÉE DE VIE

    17

    Comptez une quinzaine d'heures pour terminer une première partie en difficulté normale, ce qui est une très bonne durée de vie pour un jeu de ce genre et qui a le mérite de proposer durant ces quinze heures une aventure riche et prenante de bout en bout.

  • SCÉNARIO

    12

    Comme nous l'avons expliqué plus en détails dans le test, le scénario de The Evil Within se perd trop souvent dans une histoire avec de multiples embranchements pour que le joueur fasse vraiment l'effort de comprendre. Il fallait une histoire et un prétexte au jeu et c'est chose faite, mais c'est un peu dommage d'avoir sacrifié un postulat de départ qui avait du potentiel pour se retrouver avec une fin aussi décousue et incompréhensible.

  • Points positifs

    • De la terreur et de l'angoisse
    • L'ambiance magistrale, visuelle et sonore !
    • Le gameplay accessible et plaisant
    • Un bestiaire varié, original et cohérent
    • Des environnements de qualité
    • Les nombreuses armes
    • Un level-design intéressant
    • On peut choisir son approche d'attaque
  • Points négatifs

    • Le scénario du jeu trop brouillon
    • Des personnages trop rigides
    • Des textures qui datent
    • Du sang et encore du sang

Conclusion

Sans être le messie que certains attendaient, The Evil Within est un très bon jeu qui saura offrir aux joueurs des scènes marquantes, sublimées par une ambiance glauque et oppressante qui frôle la perfection. On pourra lui reprocher son abondance d'hémoglobine et son caractère un peu trop morbide à  certains passages, tout comme son coté un peu trop action, mais Shinji Mikami a réussi le pari de faire revivre la peur et l'angoisse dans le coeur des joueurs. Doté d'un gameplay soigné, d'une bande son très bien calibrée, d'un bestiaire riche et varié et d'une excellente durée de vie, The Evil Within possède de grandes qualités qui font de lui un jeu à  essayer, un cauchemar à  vivre au moins une fois.

17

Commentaires (2)

author * 04/02/2015
17:37
Merci pour le test GalWii !

En effet, le jeu a l'air très glauque et malsain. J'ai l'impression qu'ils ont mi une surdose d'hémoglobine pour bien montrer que c'est un survival-horror. Mais apparemment, le jeu procure pas mal de moments flippants. Comparer à RE, je ne pense pas mettre les mains sur The Evil Within. Je vais rester avec Mario =P
author bouddah 25/08/2015
13:22
Super test pour un super jeu!! Je me suis remis sur ce titre en mode cauchemar avec mon casque sur les oreilles(pour me plonger au coeur de l angoisse) et que de frissons et de sursauts pour un jeu que j ai pourtant déja fini.Du bonheur pour les fans de survival horror malgré un scénario un peu décousu.