Paru le 3 mars 2021 en accès anticipé sur Steam, Revita est un jeu développé par le studio BenStar, et il est édité par Dear Villagers, en coédition avec Doyoyo Games. Surfant sur la tendance du roguelite, Revita est sorti en version 1.0 le 21 avril dernier, soit après un peu plus d’un an de peaufinage. ConsoleFun s’est donc penché sur ce titre et ses particularités !
Un scénario minimaliste…
Dans Revita, on incarne un jeune garçon qui cherche à atteindre le sommet d’une tour. Un ascenseur s’arrête à chaque étage, et le début du jeu sert de tutoriel aux différentes commandes. Amnésique, le héros cherche à obtenir des réponses sur lui-même et son histoire, et se voit renvoyé à la station des réminiscences, qui sert de hub à PNJs qui vous seront utiles avant le début de chaque run.
Malheureusement, l’histoire de Revita n’est pas transcendante. Délivrée au compte-gouttes au fil des runs, elle est assez classique et même la vraie fin n’a pas réellement de quoi motiver une énorme rejouabilité. On regrette ainsi un manque d’approfondissement des dialogues notamment avec les PNJs, et des boss qui ne parlent tout simplement pas : le voyage de notre héros manque de ce petit quelque chose qui nous attacherait émotionnellement à sa soif de réponse.
Notre héros amnésique fait peine à voir au début du jeu…
…mais un gameplay addictif où vous jouez votre vie
Là où Revita se distingue et brille particulièrement parmi les roguelite, c’est qu’il propose un système basé sur la gestion des points de vie et la prise de risque, tout en confrontant le joueur à des salles qui s’enchaînent rapidement et nerveusement.
En effet, Revita se prend rapidement en main : saut, dash pendant lequel on est invincible mais avec un cooldown, et tir au pistolet dans toutes les directions suffiront à parcourir la tour lors de vos ascensions. Et afin de gagner en puissance, on peut compter sur des reliques pour nous octroyer différents bonus plus ou moins utiles et puissants. Ces reliques s’obtiennent au fil des salles, ou via des coffres, des marchands, ou en faisant une offrande. Un système d’offrande qui porte bien son nom…
Le contenu de ce coffre vaut-il le coup de sacrifier un demi-HP ? Une seule façon de le savoir…
Ainsi, le prix à payer pour accéder à ces reliques constitue toujours un certain nombre de points de vie ! Partant avec quatre cœurs au début de votre ascension, vous allez donc choisir ou non de payer un demi-point de vie pour ouvrir un coffre, voire faire offrande de un à trois points de vie à une statue pour obtenir une relique aussi puissante que le nombre de points de vie mis en jeu.
Ajoutez à cela une jauge d’âme qui se remplit au fur et à mesure que vous éliminez des ennemis, et qui vous permet une fois remplie de récupérer des points de vie, et vous comprenez très vite que tout le sel du titre tourne autour de votre prise de risque, de votre faculté à ne pas prendre de dégâts lors des combats, et d’un petit peu de chance !
Car si le principe est simple, il est rendu particulièrement grisant grâce au rythme effréné de l’enchaînement des salles. Ces salles sont petites, remplies de deux à six monstres, avec parfois quelques pièges pour compliquer la tâche. On passe ainsi rapidement d’un étage à l’autre, jusqu’aux combats de boss où l’étude des patterns et l’esquive deviennent alors primordiales. Les boss sont relativement impressionnants lors de vos premières rencontres, mais deviennent vite faciles à aborder dès que vous les avez cernés.
Les salles sont petites et s’enchaînent à un rythme effréné.
Bien sûr, de nombreux éléments viennent s’ajouter au fil de vos tentatives : vous pourrez obtenir des armes secondaires, des malédictions jouant là encore sur la prise de risque et les récompenses à venir, et vous libérez notamment plusieurs PNJs qui vous demanderont différentes ressources pour améliorer ou débloquer de quoi renouveler vos runs.
L’économie du jeu est globalement équilibrée, bien que l’on aimerait pouvoir débloquer plus d’éléments plus vite étant donné que le jeu se complète rapidement et que le scénario n’engage pas à énormément de rejouabilité : une fois la vraie fin atteinte, vous aurez sans doute encore beaucoup de choses à tester dans le jeu, mais rien qui ne viendra réellement vous motiver à relancer une run.
En cela, le titre manque peut-être d’éléments scénaristiques ou de défis plus ou moins scénarisés, même si l’on trouve un défi quotidien et un défi hebdomadaire. Il faudra compter entre dix et quinze heures pour atteindre la vraie fin, selon votre maîtrise et votre chance –certains combos de reliques pouvant se montrer dévastateurs.
Les PNJs sauvés proposent toutes sortes d’améliorations disponibles à la station des réminiscences.
Un potentiel artistique certain, mais trop peu exploité
Qu’on se le dise, le pixel-art de Revita est plutôt réussi. La palette de couleurs est elle aussi plutôt plaisante, mais malheureusement le level-design manque de créativité pour exprimer le plein potentiel artistique du titre. Les salles de petite taille s’enchaînent et se ressemblent, d’autant que le ton graphique est assez sombre : on aurait apprécié des étages avec une palette de couleurs plus diversifiées et chatoyantes. Les animations sont toutefois impeccables, et l’action est toujours lisible malgré la petite taille des salles.
La bande sonore est plaisante sans être spécialement marquante, elle se contente d’accompagner agréablement vos tentatives. Tantôt douce, tantôt plus dynamique, elle réussit à ne jamais lasser, et renforce l’atmosphère globale, notamment dans la station des réminiscences. Côté localisation, le jeu est intégralement sous-titré en français, ce qui est appréciable pour une petite production.
Enfin, il est important de noter le degré de configuration possible pour l’expérience de jeu ! Affichage d’un chrono, des dégâts infligés, possibilité de passer les cinématiques feront plaisir aux speedrunners, tandis que la possibilité de moduler les dégâts reçus, la vitesse de jeu et le degré d’assistance à la visée permettront de rendre le jeu accessible à tous.
Une offrande qui déterminera la suite de la run, pour le meilleur ou pour le pire…
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