Véritable figure de proue de l'éditeur DC Comics, Batman et Superman sont les seuls super-héros de l'éditeur à réussir (plus ou moins) le passage sur grand écran. Après un Man of Steel plus sombre, violent et réaliste, ayant divisé les fans, Warner décide malgré tout de lancé le DCCU (DC Cinématic Universe) avec un reboot de Batman couplé à une suite de Man of Steel dans une promesse de combat dantesque : Batman v Superman : L'Aube de la Justice. Alors escarmouche ou combat de titans ?
18 moins ont passé depuis le combat de Superman contre le général Zod. Depuis, un véritable culte voué à Superman se développe mais son action reste controversé pour sa trop grande propension à détruire. De son côté, Bruce Wayne, plus sombre et violent que jamais depuis la mort de Robin, enquête sur un mystérieux « Portugais Blanc ». Soupçonnant Lex Luthor d'être ce personnage, Batman enquête mais se frotte à un Superman qui voit d'un mauvais œil le travail du Justicier . Wayne quant à lui ne fais aucunement confiance à Superman, témoin qu'il a été de son potentiel destructeur. Le combat entre les deux héros semble inévitable, mais une menace bien plus terrible semble planer.
Il est vrai que le DCCU ne partait pas gagnant dans la course aux blockbusters hollywoodiens. En effet, après l’échec commercial de Superman Returns et le ratage complet de Green Lantern, il paraissait évident que Marvel avait une longueur d'avance. L'annonce d'un affrontement a, sur le papier, tout pour faire frémir les fans de films d'action et surtout de comics. Mais rapidement, l'effet internet survint et le film se pris un accueil glacial lors des différentes annonces. Notamment lorsque Ben Affleck fut choisit pour incarner Batman. Mais au final, les bandes-annonces ont réussi à relever l'intérêt pour le film jusqu'à réellement concurrencer l'autre affrontement de super-héros de la Maison des Idées : Captain America Civil War. Et s'il est vrai que ce Batman v Superman : l'Aube de la Justice possède des défauts, il n'en possède pas moins de nombreuses qualités.
Autant vous le dire directement, Batman v Superman est un mensonge. Oui, un véritable mensonge qui vous laissera certainement un arrière goût de raté une fois sorti de la salle. En effet, ce film n'est pas un affrontement à proprement parlé entre les deux héros. Si le combat a bien lieu, il se résume à peu près à ce qu'on a vu dans les bandes-annonces. Et c'est là le premier défaut du film. Ceux qui vont voir ce film en s'attendant à 2h30 de combats acharnés seront vraiment déçus. Mais un titre mensonger fait-il un mauvais film pour autant ? Non vous répondrait Beetlejuice. Mais si ce n'est pas entièrement un film d'action, qu'est-ce ? C'est simple, une très bonne adaptation d'un univers de comics au cinéma. Entendez par là que comme dans un comics, l'intrigue sait ménager ses effets et l'affrontement est plus idéologique que physique. Ce qui ne retire rien. On se retrouve alors comme dans un film X-Men des débuts, où le discours prime sur l'action à outrance. Des scènes d'action, il y en a mais ce n'est pas central au film.
Côté réalisation, on retrouve la touche Snyder. Comme toujours avec ce réalisateur on retrouve les effet de ralentit classe au possible et un véritable talent pour la composition des plans. On pense par exemple au flash back montrant la mort des parents de Bruce Wayne ou encore les scènes d'actions, découpées comme des cases de comics. Hélas, l'utilisation de la 3D est particulièrement limitée et le film est assez plat au final. Si certain trouveront, comme souvent, que le style Snyder ne permet pas une narration développée. En réalité, comme nous l'avons vu plus haut, le scénario n'est pas mauvais, au contraire. Disons qu'il est assez basique bien qu'il remette bien en question la place du méta-humain dans la société. De plus, le traitement de Superman comme figure christique est repris et poussé à l'extrême via cette sorte de culte envers ce sauveur venu du ciel. Si l'inspiration du Dark Knight Returns de Miller se ressent, Snyder a décidé, plutôt que de coller au récit, à n'en garder que les idées les plus intéressantes.
Mais le gros intérêt dans l'adaptation d'un comics c'est aussi le respect du matériau de base et surtout les personnages. Si on a déjà croisé Superman dans son propre film, on retrouve ici un Homme d'Acier en plein doute sur son action. En effet, Superman veut faire Bien mais ne semble pas trop savoir comment y parvenir sans destruction. De plus, il semble émotionnellement fragile ce qui explique la manipulation dont il fait l'objet. N'oublions pas que cela ne fait que 2 ans qu'il agît alors que Batman sévit à Gotham depuis 20 ans et Wonder Woman depuis près de 100 ans. Le plus gros morceau restait bien sûr Batman. En effet, pour beaucoup il est totalement impossible d'avoir autre chose que le jeu de Christian Bale. Pourtant le Batman qui nous est proposé ici est bien plus proche de celui des comics. Violent, sombre, désabusé (comme dans le comics après la perte d'un Robin). De plus, on retrouve enfin un aspect essentiel du personnage : les combats au corps à corps. Et oui, malgré la réussite des Dark Knight, les Batman précédents semblaient tous trop rigide dans leur costume blindé. Ici le costume est plus proche de l'esprit du comics et si le tout est renforcé, Batman n'a jamais été aussi agile et puissant. Certain reprochent à Batman de tuer ou de marquer au fer rouge ses ennemis mais pour rappel, Batman est toujours en deuil et les passage où il tue sont en réalité des rêves donc rien de bien méchant. Si lors de certaines scènes le doute peut être permis, n'oublions pas que les Batman précédents avait parfois tué (dans The Dark Knight, n'oublions pas qu'il tue Double-Face ou encore quand il écrase le camion poubelle, je ne pense pas que le chauffeur soit vraiment en vie). Pour Wonder Woman, il est plus difficile de se faire une vraie idée. En effet, la belle n’apparaît qu'à la fin du film, dans le troisième acte, malgré sa présence tout au long du film. Son costume est fidèle à celui des comics (plus proche de celui du New 52 soit le très récent) et ça fait vraiment du bien de voir une super-héroïne botter des fesses comme il se doit. Attardons-nous enfin sur Lex Luthor qui semble hélas trop proche d'un Joker que d'un Luthor calculateur. Notons également que l'on croise rapidement Flash, Aquaman et Cyborg via des rêves ou des caméras de surveillance, imprimant ainsi une dimension d'Univers plus vaste qu'il n'y paraît.
Côté casting on retrouve Henry Carvill en Superman/Clark Kent. Il campe un Homme d'Acier surpuissant mais fragile psychologiquement. Ben Affleck récupère le rôle de Bruce Wayne/Batman et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il le réussi haut la main. En effet, on sent bien la différence entre Bruce et son alter ego. Et ce Batman là n'est pas joyeux du tout. La préparation physique que s'est infligé l'acteur est impressionnante et nul doute que son Batman va encore évoluer lors de Justice League et dans son film solo (réalisé par l'Affleck également). Il est comme toujours accompagné d'Alfred joué ici par un excellent Jeremy Irons. Lex Luthor est joué par le talentueux Jesse Eisenberg même si son surjeu laisse place à un Luthor moins froid et plus psychopathe. Wonder Woman est jouée par Gal Gadot, excellente dans ce rôle de femme belle et forte. On retrouve également Amy Adams en Loïs Lane, un rôle vraiment inutile et surexploité car vraiment omniprésente.
Au final, que retenir de Batman v Superman : l'Aube de la Justice ? Ce film est un mensonge, un titre mensonger fait pour attirer les foules qui s'attendent à un combat de 2h30, ce qui, au final, serait vraiment fastidieux et ennuyeux. Mais un mauvais titre fait-il un mauvais film ? Dans ce cas précis, non pas du tout. Bien que le film possède les défaut récurrents des films de Snyder, celui-ci reste un très bon divertissement, qui pose des bases solides pour le DCCU et qui se permet même d'être moins bête qu'il n'y paraît. Bref, un bon mais peut mieux faire. Un très bon film de super-héros qui n'arrive pas, en l'état, à vraiment concurrencer Marvel mais reste sympa à regarder si on sait qu'il ne s'agît pas d'un véritable combat physique mais plus idéologique.
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