Après un premier passage sur PC et Xbox 360, le jeu indépendant Strike Suit Zero (secouru par Kickstarter après un développement chaotique) revient l'année d'après dans une édition Director's Cut sur consoles next-gen. L'occasion pour le studio Born Ready Games de faire quelques reajustements sur ce shooter spatial qui ne manque pas d'arguments..
Vol petit oiseau, vol !
Aux bons souvenirs de nos meilleurs heures sur Rogue Squadron ou Conflict : Freespace, Strike Suit Zero fait partie de ces titres stellaires qu'on croyait perdus depuis des années, ceux qui vous plongent dans un univers rempli de lasers et vaisseaux spatiaux ultra rapides. Noyé dans l'espace, à bord de votre appareil, vous avez pour objectif de protéger la Terre, menacée par le retour des colons...
Après quelques missions, vous dénichez la perle rare, un prototype qui peut se transformer en un mecha (le mode Strike) agile et puissant fac à la menace ennemie. Une transformation disponible qu'après avoir engrangé suffisament de “flux”, une énergie qui se charge au fur et a mesure de vos actions, et qui se videra logiquement tout au long de l'utilisation du mode Strike. On découvre dès lors la subtilité du jeu, la sève même du soft, offrant une dualité électrisante sur le plan stratégique, nécessitant d'utiliser judicieusement votre forme mécha, cette dernière permettant par exemple de stationner sur place tout en déclenchant une force de frappe non négligeable.
Revenu à sa forme initiale, le vaisseau retrouvera donc ses attribus de transport spatial, possèdant néanmoins suffisament d'armes (principale et secondaire) pour abattre les quelques chasseurs stellaires aux prises avec vos alliés. Les objectifs en cours de partie peuvent varier de la protection (du vaisseau principal ou de vos alliés) à la destruction de cibles pour affaiblir les structures adverses, tout en faisant attention à l'armement adverse symbolisé par diverses tourelles anti-aeriennes et autres canons lasers qui fleurissent sur les points relais ou croiseurs ennemis gigantesques. Comme si ça suffisait pas, les méchants possèdent aussi toute une armée d'appareils volants rapides, capable de déchainer les enfers sur votre position si vous ne faites pas attention à eux. Une situation qui peut vite dégénerer et s'avèrer frustrante notamment parce qu'il est quasiment impossible de comprendre d'où viennent les tirs, vous obligeant à faire d'inlassables aller-retour pour mieux juger de la situation et de ce qui vous entoure, dans un espace qui n'a par définition ni haut, ni bas.
A ce sujet votre appareil s'appréhende facilement après quelques minutes d'apprentissage, aidé par un tutoriel efficace sur les commandes, qui omet cependant de vous familiariser avec l'interface du jeu concernant vos objectifs de missions ou jauges d'energies. Un oubli d'autant plus pénalisant qu'on se retrouve souvent perdu lors des premieres missions, cherchant déspérément à repérer et définir vos cibles prioritaires dans ce marasme de vaisseaux et autres indicateurs à l'écran.
Du bleu et du violet .. On est sur Halo ?
J'y arrive, et sans même utiliser la Force.
Une fois les mécanismes du jeu bien en main, le plaisir est intense, direct, insufflé par un dynamisme à tout épreuve. Usant ainsi des joysticks avec sagesse, le gauche contrôlant l'entièreté du vaisseau, le droit la visée, on assimile vite les quelques touches nécessaires au combat. Locker, viser, tirer, aussi simple qu'éviter un missile guidé par la simple pression du Y au bon timing. Emprunt de vos victoires, Strike Suit Zero : Director's Cut offre la possibilité d'améliorer son appareil, et même de selectionner un vaisseau parmi plusieurs (qui ne possèderont pas forcément la capacité de passer en mode Strike mais se révèleront en contre-partie plus efficace dans d'autres domaines), bien qu'on privilégiera sans détour le prototype Suit Strike.
On se prend alors vite au jeu des transformations et rotations, n'hésitant plus à tourner et pivoter au milieu des conflits. Si vous parvenez à deployer votre mécha au coeur de ces nuages ennemis, vous pouvez par exemple utiliser son lock automatique pour enchainer les frags, non sans une certaine satisfaction, une faculté également utile lorsque vous faites face à une tripottée de tourelles sur un croiseur adverse. Vous l'avez compris, la clé du gameplay résidera dans cette faculté à bien utiliser le mode Strike. Un aspect judicieux qui empêche le titre de tomber dans une certaine lassitude qui pointe déjà son nez arrivé au milieu de l'aventure, la faute à des situations trop répétitives et des missions/objectifs volontairement étirés en longueur.. C'est non sans soulagement qu'on accueil dès lors un twist final bien senti qui boost l'action de Strike Suit Zero dans sa dernière partie et met à profit tous les talents dont vous avez fait preuve jusque là.
Protégez vos alliés à l'aide du Mécha en mode Strike
Une refonte solide.
Sorti début 2013 sur PC et Xbox 360, Strike Suit Zero vient donc retenter sa chance sur PlayStation 4 et Xbox One, sous une édition Director's Cut. L'occasion idéale pour Born Ready de reajuster quelques éléments critiquables de la première version, notamment sa difficulté en dent de scie décourageante, crystallisée par des checks points aléatoires. Ainsi, le studio indépendant a profité de la manoeuvre pour stabiliser l'ensemble, réajustant parfaitement la difficulté pour caliner les moins patients. Si le jeu s'avère toujours aussi exigeant par endroit, il en demeure beaucoup moins frustrant.
Cette refonte, c'était aussi l'occasion de retoucher le titre graphiquement, avec de nouvelles modélisations de vaisseaux, des effets de lumière revus pour un résultat convaincant, sans être à la hauteur d'un jeu next-gen. La direction artistique, parfois (trop?) traditionnaliste, sert suffisamment l'ambiance pour accrocher à cet univers étoilé qui se permettra même de nous bluffer sur de rares plans saupoudrés en fond de quelques paysages bien sentis, comme une étoile en fusion. On regrette néanmoins qu'au prix affiché (de 19.99€ sur Xbox One, 17.99€ sur PlayStation 4) ce shooter spatial ne flatte pas davantage la rétine, notamment sur les textures lorsqu'on s'approche un peu trop près de certaines structures. Ainsi, si l'aventure se boucle en une grosse dizaine d'heures de jeu, Strike Suit Zero : Director's Cut intègre d'emblé le DLC Heroes of the Fleet, histoire de rempiler pour quelques missions supplémentaires qui ne seront pas de trop.
Certains décors, trop rares, vous scotch sur le siège.
Dommage cependant que l'équipe n'est pas profité de cette V2 pour revoir les sous-titres du jeu, ridiculement petits qui nuisent littéralement au bon déroulement du scénario notamment lors des phases in-game. De quoi décourager facilement les moins téméraires, qui louperont alors une histoire somme-toute générique, vous mettant dans la peau de l'éternel sauveur aux manettes d'un prototype révolutionnaire poussé à sauver votre patrie, mais qui a le mérite d'exister, dans un genre autrefois pas toujours bien fourni dans le domaine.
Finalement, Strike Suit Zero : Director's Cut réussi le pari de raviver la flamme du shooter spatial qu'on pensait éteinte à jamais avec un jeu ultra-dynamique mais pas exempt de défauts, à l'image de l'aspect parfois répétitif de l'exercice. Il serait pour autant dommage de rater l'occasion de découvrir ou redécouvrir les joies du vol inter-stellaire avec un excellent successeur au génial Freelancer.
Testé sur Xbox One.
Commentaires (2)
22:37
Le jeu pourrait bien m'intéresser.
13:56