Sorti le 24 juillet dernier, Gods Will Be Watching est un jeu d’aventure Point&Click que l’on ne peut qualifier que d’une seule manière : troublant.
Le sablier brisé
Gods Will Be Watching, disions-nous, est un jeu troublant. Son histoire est assez inhabituelle, non seulement à cause de son contenu que de la manière dont elle est contée. Sur fond d’affrontement entre Fédération esclavagiste et Terroristes revendiquant la liberté, le Sergent Abraham Burden devra tout mettre en oeuvre pour déjouer les plans de Liam, le chef des terroristes, et survivre dans cet univers hostile.
Si le scénario ressemble à celui de n’importe que blockbuster américain, sachez qu’il n’en est rien. À travers une mise en forme très cinématographique, le joueur est plongé dans l’immensité du monde, et n’a d’autres choix que de le contempler, puis le craindre et, derrière le côté déroutant d’une narration ne respectant pas l’ordre chronologique des événements, le jeu sait nous communiquer la confusion du personnage principal.
Gods Will Be Watching nous tient en haleine de bout en bout, jusque dans son générique de fin.
Des décisions (potentiellement) lourdes de conséquences
Le choix du Point&Click était osé, mais Gods Will Be Watching retourne la simplicité de ce système à son avantage. Le but des différents chapitres sera en effet de réaliser un objectif défini - la plupart du temps, survivre - par le biais de simples prises de décisions.
Enfin, simple, c’est vite dit. Car quand il faut choisir de sacrifier un allié pour avoir moins de bouches à nourrir, on ne fait pas le fier. Mais outre la difficulté “morale” pour ainsi dire, s’ajoute la difficulté du jeu tout simplement, principalement liée à son caractère aléatoire. C’est ainsi que le joueur parvient à ressentir l’épée de Damoclès lorsque, perdu dans le désert, il doit mener une troupe de soldats en sécurité, en veillant à ne laisser mourir personne d’épuisement ou de soif tout en évitant les tempêtes de sable et les camps ennemis.
On regrette cependant que les choix faits dans un chapitre n’aient aucune incidence dans le suivant. Certes l’on peut considérer que, la “suite” se déroulant en fait avant, les personnages morts dans le chapitre précédent ne le soient en fait pas encore - vous me suivez ? - mais cela est surtout source de frustration chez le joueur.
Petit détail sympathique toutefois : à chaque fin de chapitre, vous pourrez voir vos statistiques et les comparer à celle des autres joueurs.
Le réalisme derrière les pixels
Encore une fois, Gods Will Be Watching nous surprend de par ses paradoxes. Malgré le choix des pixels comme ligne artistique directrice, les scènes sont d’un réalisme saisissant. Les animations sont superbes, en particulier celles des quelques explosions que l’on est amené à rencontrer. Le parti pris de minimiser les visages à l’esquisse d’un nez est aussi très intéressant.
La trame sonore, quant à elle, contribue à l’ambiance générale avec brio. Débutant souvent d’un vague bruit de fond, elle se gonfle petit à petit de nouveaux instruments toujours justement choisis.
Conclusion : un jeu à tester, indéniablement
Au final, Gods Will Be Watching est un jeu très intéressant. Bien que souvent rageant - car il est très fréquent de mourir, et souvent sans qu’on y soit pour rien - il nous donne envie de persévérer. Sans pour autant vous gâcher la fin, sachez que tout ce que vous pourriez ressentir durant ce jeu trouve son sens à un moment où à un autre.
Dommage également, que cette espèce de déphasage vis-à-vis de l’intrigue empêche tout attachement aux personnages.
(Notons aussi qu’au moment du test, le jeu souffre d’un très grand nombre de crashs, survenant très régulièrement, en particulier contre le boss de fin)
Si vous souhaitez tester un peu le jeu avant de l'acheter, vous pouvez vous faire un premier avis sur le site de Deconstructeam. Attention, cette version est très antérieure à celle du jeu final.
http://www.deconstructeam.com/games/gods-will-be-watching/
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