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Skul : The Hero Slayer

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Skul : The Hero Slayer est sorti le 21 janvier 2021 sur Steam. Développé par SouthPAW Games et édité par NEOWIZ, le titre était en Early Access depuis février 2020, soit pendant presque un an. Mélange de platformer et de rogue-lite, ce titre a su attirer notre curiosité : parvient-il à se faire une place dans le paysage vidéoludique, où le genre du rogue-lite semble atteindre un état de saturation ? La réponse, de suite !

 

 

A la rescousse du roi démon

 

 

L’histoire de Skul : The Hero Slayer renverse les codes : on y incarne en effet un squelette, plus petit des monstres de l’armée des démons, qui va être chargé de sauver lui-même le roi des démons ! Le traité de paix entre humains et monstres a été rompu, et le roi démon a vu son château tomber sous l’assaut des chevaliers de Carleon. Le roi démon a été fait prisonnier par le Premier Héros, et vous constituez alors le dernier espoir de percer les lignes d’humains pour sauver votre roi.

 

Si Skul : The Hero Slayer amuse par son scénario inversant les rapports de forces traditionnels, il faut dire que cela ne vous empêchera pas d’éradiquer des monstres pour autant… Certains sont tombés sous l’emprise du quartz noir, un pouvoir sinistre qui transforme vos alliés en ennemis. Skul, le petit squelette que vous incarnez, est donc bien seul face à ces armées d’ennemis peuplant les niveaux.


La narration est joliment mise en scène.

 

L’histoire est mise en scène petit bout par petit bout via des cinématiques, chaque fois que vous battez un nouveau boss. Ces cinématiques sont narrées par la Sorcière, un personnage important, alliée augmentant vos capacités mais aussi témoin de la tragédie du roi démon. Mais malgré une histoire assez touchante et agréablement mise en scène, le tout reste somme toute assez basique et peu accrocheur, car éclipsé par les heures de jeu qu’il faut pour réussir à passer boss après boss étant donné qu’il faut tous les rebattre à chaque run.

 

Passé l’amusement de devoir combattre certains héros et la bonne surprise de les voir évoluer en niveaux au fil de votre propre progression et de vos rencontres, le renversement de situation n’a finalement que peu d’intérêt narratif, si ce n’est de proposer quelque chose qui sort un peu des sentiers battus. En cela, Skul : The Hero Slayer aurait profité de quelques approfondissements, mais le jeu prend plutôt le parti de se concentrer sur son gameplay, pour le meileur et pour le pire…


Il est amusant de devoir combattre des héros qui évoluent en même temps que nous.

 

 

Un gameplay complexe à l’équilibrage imparfait

 

 

Si Skul est le plus fragile des serviteurs du roi démon, il s’avère qu’il se découvre très vite une capacité bien utile : il peut lancer son crâne et se téléporter à l’endroit où celui-ci atterrit, et surtout il peut obtenir des compétences en remplaçant son crâne par celui d’un autre monstre ! Crâne de loup-garou, d’archer, de gargouille… Vous pouvez porter deux crânes différents, et changer de crâne déclenche à chaque fois une compétence de vos sets.

 

Avec un double saut et un dash, Skul : The Hero Slayer met l’accent sur une action frénétique. Les ennemis ont tendance à se faire de plus en plus nombreux et à s’empiler les uns sur les autres, ce qui rend le jeu de plus en plus chaotique au fur et à mesure de votre avancée à chaque run. Malheureusement, cela rend aussi les esquives de moins en moins évidentes, et l’écran manque souvent de lisibilité, et temporiser devient difficile en attendant les rechargements des différentes compétences à votre disposition.


Les premiers niveaux sont simples à aborder, mais cela se complique rapidement.

 

Vous disposez aussi d’équipements qui améliorent vos statistiques ou vous fournissent des bonus divers et variés. Les statistiques s’axent globalement en deux catégories : physique ou magique, et vous aurez souvent à faire des choix douloureux afin de rassembler un équipement qui vous rend très fort dans un domaine. Ces équipements disposent aussi de deux statistiques particulières, et plus vous avez d’équipements liés à une même statistiques, plus les bonus fournis par ces équipements sont forts.

 

Par ailleurs, lorsque vous trouvez un crâne ou un équipement, vous pouvez choisir de le démanteler s’il ne vous intéresse pas : vous obtenez alors des os, seule monnaie permettant d’améliorer vos crânes. Celles-ci sont durables uniquement sur la run en cours, contrairement aux améliorations de Skul que vous pouvez acheter en début de run en échange de quartz noir, monnaie obtenu en faible quantité à chaque ennemi vaincu.


En début de run, vous pouvez acheter des améliorations permanentes si vous avez assez de quartz noir.

 

Si ces différentes mécaniques apportent de la profondeur au gameplay en multipliant les possibilités, elles ne fonctionnent malheureusement pas vraiment une fois à l’œuvre, car elles sont trop soumises à l’aléatoire. En jeu, vous pourrez souvent choisir entre deux salles à visiter, l’une renfermant un trésor ou un crâne, et l’autre étant plus facile. En réalité, pour avoir un bon équipement et les meilleurs crânes, ou de quoi améliorer les vôtres, il vous faudra toujours choisir ces salles spéciales, en vous apprêtant à tomber sur un équipement de dégâts physiques alors que vous étiez sur un build magique, ou inversement.

 

D’autant que les améliorations permanentes pour Skul coûtent très chères, alors même que leurs effets ne sont pas si avantageux. L’ensemble de ces défauts au sein même de ce qui constitue la boucle de gameplay résulte en un rogue-lite qui peine à captiver, se montrant plus laborieux qu’autre chose. Si l’univers est attachant, le tout est gâché par un gros manque d’équilibrage, tant certains builds sont meilleurs que d’autres, et tant votre vie tombe vite. Même en mode facile, qui réduit de moitié les dégâts subis, le jeu reste un véritable challenge au goût parfois amer. En plus de ça, le level-design est souvent répétitif, ce qui globalise cette impression de faire toujours la même chose en ne progressant pas assez.


Les synergies entre équipements sont cruciales et détermineront vos chances de réussir votre run ou non.

 

Visuellement tape-à-l’œil

 

 

Si nous avons déjà abordé le manque de lisibilité lors du déferlement d’actions à l’écran, il faut toutefois faire justice au jeu : Skull : The Hero Slayer est visuellement très charmant, avec des graphismes en 16 bits du plus bel effet ! Le jeu affiche souvent un grand nombre de sprites sans effet de ralentissement quelconque, et les animations sont soignées et plaisantes. Les crânes légendaires et leurs attaques spéciales rayonnent particulièrement, même si tout cela participe au chaos général qui s’en retrouve difficile à suivre.

 

Les combats de boss, au-delà du pic de difficulté qu’ils constituent, bénéficient d’une bonne mise en scène et de nombreux effets tous aussi classes les uns que les autres, rendant ces moments particulièrement épiques. La musique du jeu est quant à elle plutôt entraînante, et saura résonner dans votre tête pendant des heures.


Les combats de boss sont bien mis en scène : heureusement, car vous devrez tous les rebattre à chaque run.

  • JOUABILITÉ

    13

    Skul : The Hero Slayer peine à se démarquer dans le flot de rogue-lites actuel, la faute à un gameplay qui manque d’équilibrage et dont la sensation de progression est trop faible par rapport au temps passé sur le jeu.

  • GRAPHISMES

    14

    Avec ses graphismes 16 bits soignés et des animations éclatantes, le titre est très plaisant visuellement. Malheureusement, on lui reprochera une lisibilité brouillonne en plein combat.

  • BANDE SON

    13

    La musique entraînante du jeu vous accompagnera longuement, trottant dans votre tête entre vos sessions de jeu.

  • DURÉE DE VIE

    13

    Il faudra compter en moyenne une vingtaine d’heures pour venir à bout du jeu, même si cela dépend grandement de votre appréhension du gameplay. C’est trop, dans le sens où l’on peine à ressentir la progression de Skul, et étant donné qu’une run réussie ne prend qu’une heure à peine.

  • SCÉNARIO

    12

    Passé l’amusement d’incarner un monstre contre des humains, on se rend vite compte que le jeu aurait grandement profité d’une narration un peu plus profonde, qui aurait rendu son histoire plus touchante.

  • Points positifs

    • Une histoire bien mise en scène…
    • Une complexité qui donne de la profondeur au gameplay…
  • Points négatifs

    • Mais pas assez approfondie
    • Mais trop peu viable une fois en jeu
    • Une progression trop lente et peu gratifiante
    • Un level-design répétitif qui accentue cette longueur

Conclusion

Avec une histoire trop peu approfondie, et un gameplay souffrant de multiples défauts, Skul : The Hero Slayer est un rogue-lite qui peine à convaincre parmi la multitude de titres du même genre ayant émergés ces dernières années. Sa complexité offre de nombreuses possibilités, mais trop peu sont viables une fois en jeu pour en profiter pleinement.

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